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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Une thèse sur dph

Extraits de la thèse « Redes Informatizadas de comunicação : A teia da Rede internacional DPH » rédigée par Marcio Vieira de Souza en 2002

L’intégralité de la thèse est en ligne : http://teses.eps.ufsc.br/... (en portugais)

Lire l’introduction et la conclusion de la thèse (en français).

Histoire du réseau dph

Étudier le réseau DPH, « réseau international d’échange d’expériences et de réflexions utiles à l’action », est l’opportunité de pouvoir réfléchir aux possibilités et au potentiel des réseaux internationaux basés sur les nouvelles technologies (banque de données, internet, listes, publications) pour un futur qui approche rapidement. Ce réseau étant international, multilingue, sans fins lucratives et composé de « personnes et organisations formelles et informelles intéressées par l’échange du meilleur de leurs savoirs et expériences », on estime que cette étude de cas peut servir à analyser les impacts et les influences des technologies de l’information dans la formation des réseaux de mouvements sociaux et les réseaux organisationnels à l’ère de la globalisation.

Le réseau DPH avait pour objectif initial la création d’une banque de données avec des informations représentant « le meilleur de l’expérience de chaque membre, quelle que soit sa provenance, de l’action de terrain au laboratoire de recherche ».

Au début, les débats et les efforts du réseau portaient sur la création et la structuration de la « banque de données ISIS-DPH », un outil d’information créé pour archiver et systématiser les expériences les plus significatives des membres du réseau afin de partager ces connaissances. L’outil initial choisi pour la création de la base de données fut le Programme ISIS de l’UNESCO. Ce choix fut effectué principalement parce que cette base de données possède un langage ouvert, public et sans fins lucratives. Une autre raison fut que cet outil était plutôt bien diffusé, si bien que beaucoup de bibliothèques du monde entier l’utilisaient.

Avec le temps, le réseau s’est structuré et diversifié. Il est devenu plus complexe, avec des co-responsables et des articulations de personnes et entités co-liées en Asie, en Afrique, en Amérique, et s’est étendu en Europe. Parmi ses affiliés, le réseau DPH compte des Ong, des associations, des chercheurs, des réseaux thématiques engagés dans « la lutte contre l’exclusion ou pour la construction de la paix ; pour un développement durable, l’appui au mouvement des radios communautaires, le crédit solidaire, la pédagogie et le droit alternatifs, entre autres ». Ce réseau humain est basé sur une « philosophie partagée ». En effet, « le réseau DPH est également une banque d’expériences qui permet la multiplication des dialogues et la mise en commun de méthodologies et propose un éventail d’outils techniques et une grande variété de publications ».

Actuellement, le réseau DPH est un réseau de réseaux, composé d’un nombre variable d’entités qui parlent, entre autres, le français (langue originale), l’anglais, l’espagnol et le portugais. Il existe aussi une articulation avec des groupes de pays de langues orientales avec, parmi elles, le chinois.

La Banque de données DPH est composée d’un « Thésaurus », système de « mots-clé » utilisé pour la recherche de thèmes dans les fiches qui contiennent les expériences systématisées de la banque de données. La richesse et la diversité du contenu de cette banque de données, son utilisation ou non, et la méthodologie adoptée dans l’utilisation de ces contenus par les membres du réseau local ou global sont l’objet de cette étude. On analysera également l’utilisation du réseau internet par le réseau DPH. On étudiera les sites internet du réseau, l’utilisation des forums et des listes de discussion ainsi que celle du courrier électronique pour l’échange d’informations, la connaissance et l’organisation du réseau. On estime que le grand nombre de données et d’informations de ce réseau dynamique, qui s’appuie sur les Technologies de l’information et qui n’a jamais été étudié, est un filon original et important pour penser la relation entre les réseaux technologiques de l’information et la société mais aussi la société elle-même en tant que réseau.

Les phases du réseau DPH

En prenant comme critère le nombre d’activités essentielles développées par le réseau DPH, on peut constater une phase embryonnaire qui va de l’apparition de l’idée initiale (1986/1987) jusqu’à 1991. Dans cette période, presque tout le travail est réalisé par la FPH.

Une deuxième période, où les activités sont presque multipliées par quatre, s’étend de 1992 à 1995. C’est la phase infantile : nombre de structures organisationnelles et d’outils de travail surgissent, et, bien qu’embryonnaires, ils possèdent déjà les caractéristiques de leur futur développement au sein du réseau DPH et de son extension internationale.

Entre 1996 et 1998, de nouveau, les activités internationales doubleront. Cette période correspond à la phase adolescente. Le réseau DPH commence à devenir adulte, à prendre son destin en mains et à voler de ses propres ailes en créant son identité et une direction organisationnelle. Le réseau se solidifie en termes organisationnels en Europe, s’amplifie et se fortifie en Amérique latine, et augmente ses activités et les rencontres en Afrique et en Asie. Au niveau technique, de nouveaux outils apparaissent comme le DPH pour « Mac » et pour Windows (4D), le « tryptique DPH », le kit d’appropriation du web DPH. Ces outils plus amicaux facilitent le travail et la popularisation du réseau et de la banque de données ISIS-DPH.

A partir de 1999, les activités ont tendance à augmenter chaque année, ce qui caractérise cette période comme étant la phase adulte. On note une définition et une stabilisation des fonctions organisatrices du réseau (réunions de formation, réunions du CENO, planification et activités d’amplification pour d’autres zones géographiques, réunions systématiques, perfectionnement des outils, présence formelle des réseaux alliés et affiliés dans les réunions, etc.). On observe ainsi une très grande croissance formelle et organisationnelle du réseau DPH.

Le réseau DPH : de l’étoile vers la maille

Le réseau DPH est en train d’évoluer : du réseau en forme d’« étoile », où la FPH occupait le centre, il se transforme en réseau en forme de « Y », où le CENO partage la coordination avec la FPH. Certains indicateurs pointent vers une tendance du réseau DPH à se transformer, dans un futur pas si lointain, en un réseau en mailles ou réseau d’interdépendance, ce qui dépendra de la conjoncture et de la capacité à relever certains défis. Parmi ces défis, on retrouve la dépendance économique de financement de la FPH (avec la conquête de nouveaux partenaires), le dépassement des différences linguistiques et de l’hégémonie francophone (avec de nouveaux programmes de travail et de nouveaux partenaires forts internationalement dans d’autres pays non-francophones), et la diversification et la modernisation des outils de travail et de communication (banque de données, internet, outils de recherche, etc.).

Les outils et la pratique de l’échange d’expériences

Un des grands défis que le réseau DPH doit relever est : comment réussir un échange d’expériences authentique ? Avec la construction de savoirs communs, chaque groupe ou nœud du réseau contribue avec ses propres matériaux et informations, cependant, pour que le réseau se consolide, un langage et une méthodologie de l’échange d’expériences est indispensable.

Grâce à cette proposition de méthodologie, à partir d’analyses d’informations et d’expériences, en respectant la complexité de la réalité humaine, des cultures, des diversités économiques et linguistiques, on peut tirer des leçons liées à la pratique, identifier des méthodes transférables, découvrir des personnes et des organismes susceptibles d’aider à la facilitation du travail et à la définition d’orientations pour l’action. De cette façon, tout au long de son processus de construction, le réseau DPH a compris que :

  • La fiche DPH constitue une unité de communication entre les membres du réseau.
  • L’ensemble des fiches tend vers la constitution d’une intelligence collective dont la partie visible se nomme « banque d’expériences ».
  • Le catalogue du réseau DPH permet de caractériser ces expériences et de rechercher ce qui convient pour l’action.
  • Les programmes informatiques gèrent l’ensemble des informations enregistrées et permettent d’en tirer profit.
  • La méthodologie de l’échange d’expériences indique des techniques de travail intellectuel et aide à l’organisation d’échanges entre les membres du réseau et ceux qui sont intéressés par les thématiques systématisées par le réseau.

Une fiche DPH est une unité de communication normalisée

Selon les critères discutés par les membres du réseau et diffusés dans leurs documents, une fiche doit servir en premier lieu au propre rédacteur ou porteur d’expérience : elle lui permet de tirer les principaux enseignements et d’établir une sélection ou une comparaison avec d’autres situations. Elle doit aussi permettre à d’autres de tirer profit des informations et réflexions qu’elle inclut et, par ailleurs, elle doit constituer un lien entre personnes et institutions qui se révèlent mutuellement, par le biais de pratiques et d’intérêts communs.

La normalisation de la présentation des fiches est la condition pour qu’une mémoire collective et informatisée puisse être utilisée facilement. Cela demande une certaine discipline dans le remplissage des différentes rubriques. La fiche DPH a la particularité de vouloir capter et transmettre une information, une réflexion ou une expérience, quelle que soit sa provenance.

Les initiatives documentaires classiques donnent la priorité à la source par rapport au contenu : par conséquent, dans les mêmes fiches, une information qui provient d’un organisme scientifique officiel a plus de poids que celle émanant d’un groupe collectif d’un quartier marginal.

Le réseau DPH procède différemment : il privilégie l’intérêt du contenu et ne sacralise pas la source. Ainsi, l’état d’âme d’un rédacteur d’une fiche DPH s’assimile plus à celui d’un journaliste. Le point de départ, intuitif, de notre initiative est l’idée que chaque situation, chaque contexte local, constitue un « système » : chaque ensemble englobe un aspect que traduisent les liens entre l’homme et son milieu, les logiques sociales, les logiques autonomes des systèmes techniques. Tout système est unique en son genre.

Le réseau DPH préfère l’utilisation de méthodes « cliniques » : il distingue les particularités de chaque cas dans sa globalité, planifie la comparaison de ces globalités et rend manifestes les analogies. Mais, par-delà les différences, les différents contextes étudiés sont souvent construits de manière similaire.

L’effort de structuration progressive se poursuit avec la codification. Celle-ci oblige à identifier les principaux thèmes abordés et à les désigner au moyen de mots-clé. D’où l’importance de la structure du catalogue (thésaurus) : le soin dans la définition des mots et, plus encore, dans l’étude des relations d’ordre et de similarité entre eux, est un des éléments décisifs de la structuration des représentations que l’on fait de la réalité.

Une autre opération, collective de préférence, est « l’analyse transversale » des fiches. Celle-ci consiste en la découverte progressive des analogies qui font que les histoires ont des éléments communs. Les préoccupations communes ainsi identifiées peuvent, par exemple, être exprimées sous forme de plateforme ou de déclaration subdivisée en trois parties : les constatations essentielles, les valeurs essentielles et les priorités pour l’action. Ainsi, ce travail intellectuel de confrontation d’expériences peut déboucher sur une action collective. Pour cela, il est nécessaire de reconnaître que celle-ci est basée sur l’adhésion à un certain nombre de valeurs. Cette méthode s’inspire de celle utilisée par certaines entreprises pour formaliser leur expérience. Cela prouve que la philosophie et la méthodologie DPH sont clairement influencées par les nouvelles théories systémiques, de la complexité, des fractales et du chaos.

Marcio Vieira de Souza, http://buscatextual.cnpq.br/...

Traduit en français par Georges da Costa

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