Appelà contributionsDossiers en cours2011 / 2012Les enjeux de l’efficacité énergétique face aux impératifs de transition
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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondialeUne thèse sur dph : conclusion
Ce travail, basé sur l’étude de cas du réseau DPH, a débouché sur une proposition méthodologique de construction de modèles pour l’identification et l’analyse d’organisations en réseau systématisée ci-dessous. La clé de l’énigme - identifier un modèle organisationnel virtuel en forme de réseauCette proposition de méthodologie, de construction et d’étude de réseaux, développe un modèle d’identification qui a été utilisé pour identifier un réseau informatique de communication qui compte, comme nœuds principaux, des Ong du dénommé troisième secteur. Cependant, cette méthodologie pourra servir comme base d’identification et d’analyse pour d’autres réseaux comme, par exemple, des réseaux d’entreprises liées au marché, des réseaux inter-gouvernementaux ou encore des réseaux de mouvements sociaux variés. a) Histoire de l’organisation b) Analyser les principaux évènements actuels et les principaux produits de l’organisation/entreprise/réseau, les organisations et leurs relations (lieu d’action, forme d’action, influence locale et globale, produits, logiciels utilisés, relation avec les autres groupes, concurrents, gouvernements, financeurs, etc.) c) Identifier et analyser la communication, le discours et les thèmes récurrents du réseau ou de l’organisation virtuelle. Identifier, grâce à la communication électronique (messages de courrier électronique, débats, préoccupations et questions), les discours et les flux de l’information. d) Analyse des outils de technologie de l’information et de la communication (T.I.C.) utilisés par le réseau (évolution des outils, radio, internet, banque de données, etc.). e) Identification des niveaux fractals de l’organisation/réseau (local, municipal, global ou réseau thématique, géographique, etc.). f) Dessin du modèle organisationnel réalisé à partir de l’identification des niveaux fractals, des nœuds du réseau basés sur les flux de communication et avec l’aide des étapes antérieures. g) Analyse et conclusions basées sur le dessin du modèle cartographique. Conclusions spécifiquesLes phases du réseau DPH En prenant comme critère le nombre d’activités essentielles développées par le réseau DPH, on peut constater une phase embryonnaire qui va de l’apparition de l’idée initiale (1986/1987) jusqu’à 1991. Dans cette période, presque tout le travail est réalisé par la FPH. Une deuxième période, où les activités sont presque multipliées par quatre, s’étend de 1992 à 1995. C’est la phase infantile : nombre de structures organisationnelles et d’outils de travail surgissent, et, bien qu’embryonnaires, ils possèdent déjà les caractéristiques de leur futur développement au sein du réseau DPH et de son extension internationale. Entre 1996 et 1998, de nouveau, les activités internationales doubleront. Cette période correspond à la phase adolescente. Le réseau DPH commence à devenir adulte, à prendre son destin en mains et à voler de ses propres ailes en créant son identité et une direction organisationnelle. Le réseau se solidifie en termes organisationnels en Europe, s’amplifie et se fortifie en Amérique latine, et augmente ses activités et les rencontres en Afrique et en Asie. Au niveau technique, de nouveaux outils apparaissent comme le DPH pour « Mac » et pour Windows (4D), le « tryptique DPH », le kit d’appropriation du web DPH. Ces outils plus amicaux facilitent le travail et la popularisation du réseau et de la banque de données ISIS-DPH. A partir de 1999, les activités ont tendance à augmenter chaque année, ce qui caractérise cette période comme étant la phase adulte. On note une définition et une stabilisation des fonctions organisatrices du réseau (réunions de formation, réunions du CENO, planification et activités d’amplification pour d’autres zones géographiques, réunions systématiques, perfectionnement des outils, présence formelle des réseaux alliés et affiliés dans les réunions, etc.). On observe ainsi une très grande croissance formelle et organisationnelle du réseau DPH. Le réseau DPH : de l’étoile vers la maille Le réseau DPH est en train d’évoluer : du réseau en forme d’« étoile », où la FPH occupait le centre, il se transforme en réseau en forme de « Y », où le CENO partage la coordination avec la FPH. Certains indicateurs pointent vers une tendance du réseau DPH à se transformer, dans un futur pas si lointain, en un réseau en mailles ou réseau d’interdépendance, ce qui dépendra de la conjoncture et de la capacité à relever certains défis. Parmi ces défis, on retrouve la dépendance économique de financement de la FPH (avec la conquête de nouveaux partenaires), le dépassement des différences linguistiques et de l’hégémonie francophone (avec de nouveaux programmes de travail et de nouveaux partenaires forts internationalement dans d’autres pays non-francophones), et la diversification et la modernisation des outils de travail et de communication (banque de données, internet, outils de recherche, etc.). Les outils et la pratique de l’échange d’expériences Un des grands défis que le réseau DPH doit relever est : comment réussir un échange d’expériences authentique ? Avec la construction de savoirs communs, chaque groupe ou nœud du réseau contribue avec ses propres matériaux et informations, cependant, pour que le réseau se consolide, un langage et une méthodologie de l’échange d’expériences est indispensable. Grâce à cette proposition de méthodologie, à partir d’analyses d’informations et d’expériences, en respectant la complexité de la réalité humaine, des cultures, des diversités économiques et linguistiques, on peut tirer des leçons liées à la pratique, identifier des méthodes transférables, découvrir des personnes et des organismes susceptibles d’aider à la facilitation du travail et à la définition d’orientations pour l’action. De cette façon, tout au long de son processus de construction, le réseau DPH a compris que :
Une fiche DPH est une unité de communication normalisée Selon les critères discutés par les membres du réseau et diffusés dans leurs documents, une fiche doit servir en premier lieu au propre rédacteur ou porteur d’expérience : elle lui permet de tirer les principaux enseignements et d’établir une sélection ou une comparaison avec d’autres situations. Elle doit aussi permettre à d’autres de tirer profit des informations et réflexions qu’elle inclut et, par ailleurs, elle doit constituer un lien entre personnes et institutions qui se révèlent mutuellement, par le biais de pratiques et d’intérêts communs. La normalisation de la présentation des fiches est la condition pour qu’une mémoire collective et informatisée puisse être utilisée facilement. Cela demande une certaine discipline dans le remplissage des différentes rubriques. La fiche DPH a la particularité de vouloir capter et transmettre une information, une réflexion ou une expérience, quelle que soit sa provenance. Les initiatives documentaires classiques donnent la priorité à la source par rapport au contenu : par conséquent, dans les mêmes fiches, une information qui provient d’un organisme scientifique officiel a plus de poids que celle émanant d’un groupe collectif d’un quartier marginal. Le réseau DPH procède différemment : il privilégie l’intérêt du contenu et ne sacralise pas la source. Ainsi, l’état d’âme d’un rédacteur d’une fiche DPH s’assimile plus à celui d’un journaliste. Le point de départ, intuitif, de notre initiative est l’idée que chaque situation, chaque contexte local, constitue un « système » : chaque ensemble englobe un aspect que traduisent les liens entre l’homme et son milieu, les logiques sociales, les logiques autonomes des systèmes techniques. Tout système est unique en son genre. Le réseau DPH préfère l’utilisation de méthodes « cliniques » : il distingue les particularités de chaque cas dans sa globalité, planifie la comparaison de ces globalités et rend manifestes les analogies. Mais, par-delà les différences, les différents contextes étudiés sont souvent construits de manière similaire. L’effort de structuration progressive se poursuit avec la codification. Celle-ci oblige à identifier les principaux thèmes abordés et à les désigner au moyen de mots-clé. D’où l’importance de la structure du catalogue (thésaurus) : le soin dans la définition des mots et, plus encore, dans l’étude des relations d’ordre et de similarité entre eux, est un des éléments décisifs de la structuration des représentations que l’on fait de la réalité. Une autre opération, collective de préférence, est « l’analyse transversale » des fiches. Celle-ci consiste en la découverte progressive des analogies qui font que les histoires ont des éléments communs. Les préoccupations communes ainsi identifiées peuvent, par exemple, être exprimées sous forme de plateforme ou de déclaration subdivisée en trois parties : les constatations essentielles, les valeurs essentielles et les priorités pour l’action. Ainsi, ce travail intellectuel de confrontation d’expériences peut déboucher sur une action collective. Pour cela, il est nécessaire de reconnaître que celle-ci est basée sur l’adhésion à un certain nombre de valeurs. Cette méthode s’inspire de celle utilisée par certaines entreprises pour formaliser leur expérience. Cela prouve que la philosophie et la méthodologie DPH sont clairement influencées par les nouvelles théories systémiques, de la complexité, des fractales et du chaos. Recommandations pour de futurs travauxCréation d’un logiciel d’application qui serve d’outil pour la création d’organigrammes et de modèles organisationnels virtuels en forme de réseau L’application du savoir systématisé dans cette thèse peut servir à la création d’un logiciel d’application qui serve d’outil pour la création d’organigrammes non-linéaires et non-verticaux, qui prenne en compte les théories de la complexité, du chaos, des fractales et des réseaux. Cet outil serait très utile pour les recherches interdisciplinaires, organisationnelles, pour les chercheurs en ressources humaines, administration, sciences humaines, communication et ingéniérie de la production, entre autres. Ce programme aiderait à la planification d’organisations en réseau les plus diverses (entreprises, Ong, institutions publiques, écoles, etc.), de plus en plus nombreuses en ce début de XXIe siècle. Le défi de la diversité linguistique : articulations pour vaincre la tour de Babel En ce qui concerne le réseau DPH et ses relations, on suggère une articulation entre la coordination du réseau DPH et de la FPH avec le projet Universal Networking Language (UNL). Ce dernier porte sur le développement d’un traducteur automatique de langues pour le Web : depuis cinq ans, un consortium travaille sous l’autorité de l’ONU. Des spécialistes en traduction automatique issus de 17 centres du monde entier – « rien qu’en Chine, ils sont 110 chercheurs », rapporte le Pr Della Senta – travaillent sur ce projet, qui a déjà consommé 30 ou 40 millions de dollars d’investissements. Au Brésil, le pôle est le PPGEP de l’Université fédérale de Santa Catarina. Maintenu à distance du grand public jusqu’à maintenant, le projet est prêt à affronter son principal test : la viabilité commerciale. « Du point de vue technologique, l’UNL est complet », affirme Della Santa. Les logiciels de base sont prêts et la prochaine étape est la création d’applications concrètes. Il est prévu de présenter l’UNL en octobre, au cours de l’Assemblée des Nations Unies. Il y a encore beaucoup de travail. Pour faire face à tant de langues différentes – l’Inde, à elle seule, compte 18 langues officielles – un dictionnaire a été créé pour identifier les concepts et pas seulement les mots. C’est ce qui différencie l’UNL des traducteurs disponibles actuellement, plus limités. La priorité étant définie, l’UNL convertit un mot en un code électronique à la signification précise. Ensuite, il trouve le même code dans une autre langue et fait la conversion en sens inverse. Avec tant de circonstances complexes, l’UNL a besoin de clarté dans la communication pour fonctionner. Pour cela, il concerne des applications où les messages sont objectifs. « Il n’est pas utile pour la poésie, qui est essentiellement ambiguë », constate Della Santa. La limitation s’étend aux autres types de textes littéraires et journalistiques. Le système sera ouvert à la participation des entreprises intéressées par la création d’applications. L’idée est de négocier au cas par cas pour que les compagnies puissent préserver des informations stratégiques et, au même temps, garantir l’accès public à la base de savoirs. Selon Della Santa, « l’idée est de créer un réservoir collectif qui réunisse le savoir de peuples divers ». Ce n’est pas un hasard si le premier texte à avoir été traduit par l’UNL fut précisément celui de la tour biblique. On estime que ce projet peut apporter une contribution importante aux réseaux internationaux tels le réseau DPH, qui est confronté, avec les langues, à de grandes difficultés de popularisation et de massification. Défi technologique : l’articulation avec les mouvements similaires Pour une plus grande propagation et pour vaincre les défis technologiques et financiers, le réseau DPH devra s’articuler avec d’autres réseaux qui oeuvrent dans la même direction. En plus du réseau qui essaye de développer l’UNL, déjà cité, le réseau DPH devrait tenter des articulations avec le mouvement international de logiciels libres (Projet GNU) qui développe un système d’exploitation complet et libre nommé « GNU » (GNU’s Not Unix, ou GNU N’est pas Unix), semblable au système Unix. Pour que cette approximation ait lieu, il faut se mettre en relation avec la Fondation pour le Software Libre (FSF), coordonnée par Richard Stallman, qui œuvre à l’élimination des restrictions sur la copie, la redistribution, la compréhension et la modification des programmes informatiques. Elle promeut également le développement et l’utilisation de logiciels libres dans tous les domaines de l’informatique et, en particulier, aide au développement du système d’exploitation GNU. Beaucoup d’organisations distribuent n’importe quel logiciel libre disponible. La FSF, quant à elle, se concentre sur le développement de nouveaux logiciels. En plus de développer le système d’exploitation GNU, la FSF en distribue des copies monnayant une taxe de distribution et accepte des donations déductibles des impôts pour aider à son développement. La plus grande partie des fonds de la FSF proviennent de ce service de distribution. Un important mouvement en forme de réseau d’inclusion digitale œuvre dans la même direction : au Brésil et en Amérique latine, on distingue le Mouvement pour la Démocratisation de l’Informatique (MDI) et ses CDI (Comités de Démocratisation de l’Informatique). C’est un réseau de télécentres et d’écoles qui lutte contre l’exclusion digitale. Il a mis en place des partenariats et une riche articulation dans le monde entier. Ce type d’articulation serait fondamental pour le réseau DPH : pour qu’il puisse amplifier et enrichir son expérience et collaborer avec d’autres réseaux similaires. Marcio Vieira de Souza, http://buscatextual.cnpq.br/... Traduit en français par Georges da Costa
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