español   français   english   português

dph participe à la coredem
www.coredem.info

dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Filles en Inde, aides familiales à plein temps ou écolières ?

Quand l’environnement se dégrade les filles quittent l’école pour travailler

10 / 2005

Point 1

Dans un pays comme l’Inde, les pauvres font du feu avec des bouses, des brindilles, des feuilles, de l’herbe. Tous les jours, les femmes et les filles en ramassent. Quand l’environnement (et donc la biomasse) se dégrade, la corvée devient plus lourde et les filles quittent souvent l’école pour aider leur mère à la maison et au champ.

Point 2

Or il faut que les femmes sachent lire et écrire et puissent s’instruire. C’est indispensable pour faire progresser les choses. Tous les pays doivent veiller à ce que les filles aillent à l’école le temps qu’il faut. Il existe un lien évident entre le niveau d’instruction des femmes et le taux général de natalité.

Point 3

Si les femmes ne maîtrisent pas leur cycle reproductif ni l’environnement dont elles dépendent pour vivre au quotidien, le développement global du pays sera freiné. L’environnement continuera à se dégrader, l’augmentation de la population sera toujours aussi forte, et l’on revient au point 1 : le cercle vicieux.

Dans certaines régions particulièrement déshéritées de l’Inde et d’autres pays en développement, la situation écologique continue de se dégrader. Dans un contexte où s’additionnent dégâts écologiques, travail pénible des femmes, mauvaise scolarisation des filles, on doit s’interroger sur le contenu des programmes scolaires. Il ne suffit pas de bâtir des écoles pour faire reculer l’analphabétisme de millions d’Indiennes. Lorsque la charge de travail de la mère est trop lourde, la fille aura bien du mal à accomplir sa scolarité, même s’il y a une école à côté.

Pour traiter le problème à son début, les responsables politiques doivent impérativement prendre les mesures qui s’imposent pour remettre l’environnement en état. Si le bois, le fourrage, l’eau sont plus aisément disponibles, les femmes ne passeront pas un temps infini à faire ces corvées et les filles pourront aller à l’école.

Dans l’immédiat, il faut adapter les programmes et les horaires scolaires pour que les filles puissent aussi donner un coup de main à leur mère, surtout dans les mois où le travail presse. Le calendrier scolaire doit tenir compte du calendrier agricole, qui peut varier d’un endroit à l’autre.

Quand reverdiront les villages

Les économistes devraient définir autrement la pauvreté. La pauvreté ce n’est pas le manque d’argent. La vraie pauvreté c’est lorsque la biomasse qui permettrait de répondre aux besoins essentiels quotidiens n’est pas disponible en quantité suffisante. Le Produit naturel brut est plus significatif que le Produit intérieur brut.

  • La cause essentielle de la pauvreté de l’Inde c’est l’insuffisance de la biomasse disponible. Par manque d’eau, de fourrage, de fumier, de matériaux de construction, de produits entrants dans la fabrication d’objets artisanaux, trop de gens ont mille misères pour survivre.

  • L’objectif principal des programmes de développement rural doit donc être de rétablir les équilibres écologiques, d’augmenter la production de biomasse de façon durable et équitable.

  • Dans cet immense pays, les écosystèmes sont extrêmement variés. Pour augmenter durablement la biomasse disponible, il faut absolument que les programmes de développement rural tiennent compte des caractéristiques locales. Chaque collectivité rurale doit avoir, officiellement, un espace naturel, un environnement bien défini qu’il importe de protéger, d’améliorer, de gérer, d’exploiter. De cette manière seulement l’Inde pourra redevenir un pays verdoyant et riche. (Extrait de Towards green villages. Une version française est disponible au CRISLA sous le titre Quand reverdiront les villages).

Mots-clés

pauvreté, travail des enfants, déséquilibre écologique, économie rurale, population rurale


, Inde

dossier

Environnement et pauvreté

Source

Texte traduit en français par Gildas Le Bihan et publié dans la revue Notre Terre n°15 - décembre 2004

Texte d’origine en anglais publié dans la revue Down To Earth : Women and environment. Down To Earth vol. 13 n°4, Center for Science and Environment, 15 juillet 2004 (INDE), supplément p.66-80

CRISLA (Centre d’Information de Réflexion et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique d’Asie et d’Amérique Latine) - 1 avenue de la Marne, 56100 Lorient, FRANCE - Tel : 08 70 22 89 64 - Tel/Fax : 02 97 64 64 32 - France - www.crisla.org - crisla (@) ritimo.org

mentions légales