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Capitalisation : une approche ouverte ses conditions et ses défis

Pierre DE ZUTTER

07 / 1993

Entreprendre une capitalisation de l’expérience avec une approche ouverte signifie qu’il y a mille et une façons de la mener à bien. Il ne s’agit pas tant de compter sur une méthode bien léchée mais plutôt d’être capable de sentir ce qui vaut la peine et ce qui est réellement possible (sans oublier la petite graine de folie qui permet d’aller toujours un peu plus loin que le possible). Il s’agit de choisir la piste pour que viennent y danser toutes sortes de méthodes et de procédures, de techniques et d’instruments.

Entreprendre une capitalisation c’est d’abord connaître les conditions existantes et voir si certaines conditions nécessaires peuvent être réunies. Il y a d’un côté le contexte, avec les motivations présentes, le cadre institutionnel, les capacités et les limites personnelles et professionnelles. Il y a les ressources, c’est-à-dire les moyens financiers, les équipements, les disponibilités d’appuis spécialisés. Il y a… tant de conditions qui font la musique pour le bal de la méthode !

Ces conditions requises sont variables. Dans la plupart des cas l’existence (ou la prévision) de canaux de diffusion accessibles semble être indispensable, pour la motivation initiale et pour le partage postérieur. Dans certains cas un appui extérieur peut être un excellent catalyseur et dans d’autres cas devenir un frein. Etc.

Et puis, une approche ouverte signifie que l’on a à affronter une série de défis qui se posent successivement et qui exigent des décisions.

Doit-on proposer des produits définitifs ou plutôt commencer par des produits intermédiaires, pour le processus? A quel moment définir le type de produit ?

Comment équilibrer l’histoire vécue et son interprétation avec l’information « objective » que réclamera un public distant ? Quelle information est vraiment nécessaire pour comprendre l’expérience et mieux situer ses apprentissages ?

Doit-on commencer avec tous les acteurs présents, suivant leur disponibilité ou certains acteurs doivent-ils être priorisés ? Selon quels critères ?

Comment articuler ensemble le suivi-évaluation systématique des activités et l’effort spécial de capitalisation ? Y a-t-il des moments ou des thèmes où il s’agit de séparer et d’autres où il conviendrait plutôt de réunir ?

Une liste des questions-défis pourrait être infinie. Et l’expérience démontre qu’il n’y a pas de réponses valables pour toutes les situations.

Palabras claves

metodología, capitalización de la experiencia


, América Latina

dosier

Des histoires, des savoirs et des hommes : l’expérience est un capital, réflexion sur la capitalisation d’expérience

Comentarios

En fait, dans mes expériences de capitalisation, j’ai pu constater que les conditions sont rarement réunies et que l’on peut attendre indéfiniment qu’elles le soient. Il y a donc toujours eu un moment ou un autre où il devient nécessaire de « mettre la pression » et de se fixer des produits diffusables et des délais.

Ce n’est pas une garantie suffisante : près de la moitié des capitalisations auxquelles j’ai essayé de travailler dans les dernières années se traînent encore. Une certaine dose de volontarisme fait donc parfois du bien.

Elle pourrait être dangereuse si la capitalisation s’enfermait dans une méthode rigide, en forçant les acteurs-auteurs à remplir des casiers préétablis, à adopter des styles prédéfinis, à… Mais le volontarisme est moins dangereux dans une approche ouverte : il devient émulation plus que contrainte.

Notas

Fiche traduite en espagnol : « Capitalización: Un enfoque abierto, sus condiciones y sus desafíos »

Ce dossier est également disponible sur le site de Pierre de Zutter : p-zutter.net

Version en espagnol du dossier : Historias, saberes y gentes - de la experiencia al conocimiento

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