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dialogues, proposals, stories for global citizenship

DiverCité : « Migrations, interculturalité et citoyenneté en France : enseignements d’un dialogue avec les institutions et les habitants dans le quartier parisien de Belleville »

01 / 2011

Nos sociétés, et en particulier nos villes, abritent désormais une population d’origine culturellement et géographiquement très diverse – bien plus diverse qu’il y a seulement quelques décennies, et il y a bien peu de chances que l’on revienne en arrière. Comment imaginer que cette situation ne provoque pas des frottements, qu’elle ne soit pas source de difficultés aussi bien pour les nouveaux arrivants confrontés à une société dont le fonctionnement leur est étranger que pour les institutions et les personnes qui y travaillent ?

Ce dossier vise à ouvrir une discussion libre et ouverte sur ces difficultés, en faisant le pari que cette discussion pourra servir non seulement à les lever ou les atténuer, mais également à aller de l’avant, en un sens positif pour tous. Bien trop souvent, les problèmes rencontrés provoquent, aussi bien chez les Français que chez les migrants, chez les professionnels que chez les habitants, une réaction de déni ou de repli. Elles entretiennent une forme de ressentiment et une impression générale de dysfonctionnement, voire de crise du système social qui s’est constitué en France au cours des décennies avec ses différents piliers : Éducation nationale, protection sociale, services publics universels…

À l’évidence, le « modèle français » pris dans sa généralité n’est pas pire ou davantage en crise que d’autres (il y a du bon et du moins bon). Cependant, la crispation et le sentiment de défaillance du système est peut-être d’autant plus douloureux dans le cas de la France que celle-ci s’est fondée, davantage que d’autres pays (et malgré tous les renoncements pratiques à cet idéal dans le cas des femmes, des populations coloniales, etc.), sur un idéal républicain universaliste et « laïc ». Devoir se poser la question de l’accueil d’autres cultures et de nouvelles populations est dès lors perçu comme une déchéance dans le multiculturalisme, voire le communautarisme.

Les textes rassemblés dans ce dossier sont issus d’un ensemble de débats, réunions et conférences à géométrie variable qui se sont déroulés entre 2004 et 2009 dans le quartier de Belleville à Paris (et plus précisément dans la partie de Belleville située dans le XIe arrondissement, correspondant jusqu’à récemment à un quartier sous le régime de la « politique de la ville »). Ces débats ont associé des professionnel-le-s de différentes institutions, services publics ou associations (assistantes sociales, Éducation nationale, centres sociaux, police…) et des habitants issus en majorité de l’immigration.

Partie d’un besoin exprimé par les professionnelles de comprendre le rôle que l’interculturel pouvait jouer dans les difficultés qu’elles rencontraient au quotidien, cette démarche a fini par se recentrer sur le besoin de dialoguer, librement et d’égal à égal, entre les institutions et les habitants et entre les habitants eux-mêmes. Ces échanges ont permis de cerner les sources des difficultés et des ressentiments constatés sur le terrain, en montrant précisément que le dialogue est bien souvent le seul moyen de résoudre les tensions qui s’accumulent. Ce faisant, ils ont aussi permis de faire ressortir des questions plus profondes sur la nature et le fonctionnement de nos institutions, avec leurs limites inévitables. En ce sens, l’ouverture de la discussion sur « l’interculturel » – même si elle en arrive à la conclusion qu’il s’agit là d’une notion aussi insaisissable que problématique – représente aussi une chance de progrès pour tous, reposant sur une conception élargie, ouverte et « accueillante » de la citoyenneté.

 

Sauf indication contraire, toutes ces fiches ont été rédigées sous l’égide d’un petit comité formé de Gabrielle Grammont (équipe de développement locale du quartier Fontaine-au-Roi jusqu’à sa retraite en 2008), Marielena Salazar et Faranguis Habibi (association Raconte nous ton histoire), avec l’appui éditorial et rédactionnel d’Olivier Petitjean.

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