03 / 1994
Le droit international des stupéfiants a été mis en place afin de pouvoir réprimer internationalement le trafic de drogues. La compétence en matière d’élaboration de ce droit multilatéral appartient aux Etats membres de l’Organisation des Nations Unies. C’est cette organisation qui centralise et tente d’unifier les mesures internationales. Ce droit se compose, depuis 1961 (date à laquelle l’ancien droit international conventionnel à été simplifié)et jusqu’en 1988, d’un dispositif mis en place par trois conventions adoptées sous l’égide de l’ONU : la Convention Unique de 1961 sur les stupéfiants, la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et le Protocole de 1972 qui modifie la Convention de 1961. Ces trois accords internationaux organisent, d’une part, un marché légal des drogues d’origine naturelle, comme le pavot et la coca, et des drogues synthétiques , comme les hallucinogènes et les amphétamines, aux fins d’usages scientifiques et médicaux ; et d’autre part, ils mettent en place le système de contrôle de ce commerce.
Dès la fin des années 1970, le mécanisme laisse entrevoir ses faiblesses : l’abus des drogues et le trafic illicite ne cessent de s’accroître. Or, le dispositif international mis en place ne permet pas de lutter efficacement contre le trafic illicite qui se développe en marge du marché légal : soit les trafiquants détournent des drogues du circuit légal, soit des circuits illégaux se créent parallèlement. Au cours des années 1980 une idée prend forme peu à peu ; elle nait du constat selon lequel une mutation du trafic illicite s’est opérée : celui-ci s’est internationalisé. Du trafic illicite perpétré à l’échelon national, on est passé à un trafic organisé à l’échelle transfrontière.
Pour contrecarer ce phénomène, l’O.N.U. a estimé qu’une réponse internationale s’imposait ; seule une action à la fois défensive et offensive de la communauté des Etats dans son ensemble pouvait contrer un trafic illicite de dimension transnationale. A cette fin, fut entreprise l’élaboration d’un nouveau projet de convention internationale sur le thème du trafic illicite des stupéfiants, et ce dès 1988.
luta contra os tráficos, organização internacional, acordo internacional
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La Convention de Vienne sur le trafic illicite des stupéfiants et des substances psychotropes du 20 décembre 1988 est entrée en vigueur le 11 novembre 1990. Elle a été perçue par les Etats comme un texte ambitieux destiné à marquer le droit international des stupéfiants en lui imprimant une nouvelle orientation. D’une part, parce que les conventions antérieures n’avaient pas une dominante répressive et parce que l’évolution de la criminalité depuis 1961 laisse apparaître de nouvelles pratiques illicites non couvertes par le régime conventionnel en vigueur, la convention de Vienne confère au droit international des stupéfiants un caractère nettement répressif. D’autre part, pour que cette répression soit non seulement effective, mais également en raison de la nouvelle politique onusienne selon laquelle les Etats doivent désormais s’entraider et collaborer étroitement avec l’ONU pour tenter de combattre le trafic illicite, la Convention de 1988 institutionnalise la coopération.
NATURE = SYNTHESE
Outro
TEDESCHI, Monique, OGD=OBSERVATOIRE GEOPOLITIQUE DES DROGUES
OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - Franca