Les agronomes se sont lancés dans une course contre la montre pour sauver les dernières variétés sauvages d’arachide, originaires d’Amérique du Sud. Cette quête a, en fait, été encouragée par l’industrie américaine de l’arachide désireuse de mettre la main sur des plants résistants aux nuisibles et aux maladies et qui ont une inestimable valeur pour protéger ses activités présentes et à venir. De plus, les spécialistes ont découvert que ces variétés sauvages introduites comme récolte de couverture pour nourrir le bétail avaient l’avantage d’enrichir et de stabiliser les sols tropicaux fragiles. L’arachide cultivée Arachis hypogea doit être replantée chaque année alors que les variétés sauvages indigènes du Brésil, de l’Argentine, de l’Uruguay, du Paraguay et de Bolivie sont vivaces et pérennes. On en a recensé 80 individus dont 60 originaires du Brésil seul. Ces variétés pérennes produisent un couvert végétal dense, riche en protéines et en minéraux. Le Centre International d’agriculture tropicale (CIAT)en Colombie a découvert que les boeufs paissant sur l’arachide sauvage Arachis pintoi mêlée aux herbes de la savane gagnaient 20 fois plus en poids que leurs congénères broutant seulement lrs pâturages de la savane. Les arachides sauvages sont bien adaptées aux sols acides pauvres des tropiques et empêchent l’érosion car elles s’attachent fermement même aux sols des pâturages les plus fréquentés. Du reste, les paysans utilisent couramment ces variétés sauvages comme récolte de couverture dans les bananeraies au Costa Rica et entre les caféiers en Colombie. Elles fixent l’azote dans le sol et empêchent leur colonisation par les mauvaises herbes grâce à leur forte et vigoureuse implantation. L’extension de la culture du soja menace en fait les variétés sauvages d’arachide, particulièrement au Brésil et au Paraguay.
biodiversidade, agricultura, agricultura camponesa, tradição e modernidade
, Brasil, Paraguai, Argentina, Uruguai, Bolívia, Colômbia, Costa Rica
Biodiversité : le vivant en mouvement
Quelle richesse que la biodiversité notamment sous les tropiques! Y-a-t-il plus urgent que la protection de cette richesse de l’Humanité? On notera encore à travers cette fiche la nécessaire étude et la nécessaire observation des agricultures traditionnelles qui ont découvert depuis longtemps les qualités de l’arachide sauvage.
Titre original de l’article : "Taming wild peanuts brings life to poor soil"
Artigos e dossiês
MILLER, Susan Katz, IPC Magazines Ltd in. NEW SCIENTIST, 1993/07/31 (Royaume Uni), 1884