02 / 1996
Dans le cadre de la préparation d’un diplôme d’état relatif à l’animation, j’avais choisi d’effectuer un stage dans une maison de retraite en Seine-et-Marne (un département français au sud-est de Paris)pour mettre en place un projet d’animation. Parmi les besoins recensés auprès des résidents, le désir de rencontrer des personnes du 3ème âge a émergé (la moyenne d’âge était de 83 ans). Certains résidents avaient envie de jouer à la belote (jeu de cartes), mais ne se rappelaient plus très bien la valeur des cartes, d’autres souhaitaient réapprendre à tricoter. Un des résidents était ancien critique de théâtre, devenu critique littéraire après la guerre. Bien que solitaire du fait de son problème de surdité, dû à la guerre, je sentais qu’il serait heureux de faire partager ses connaissances à des personnes intéressées. Il avait donné dans le passé de nombreuses conférences et se sentait désormais inutile et diminué. Compte tenu de ces faits, l’un des objectifs de mon projet était donc d’ouvrir la maison de retraite sur l’extérieur. C’est là que j’ai, entre autres, pensé au Réseau d’Echanges Réciproques de Savoirs.
J’avais rencontré, deux ans avant, une personne représentant cette association lors d’un colloque sur l’humanitaire, où étaient représentées un grand nombre d’associations. Elle m’avait informée des types d’échanges de savoirs qui existaient entre les gens, ainsi que de l’aspect convivial de certains échanges. J’étais intéressée mais n’avais pas de réelle motivation à l’époque. En mai 1995, lors de ma réflexion sur mon projet d’animation, je me suis dit que ce serait vraiment formidable s’il pouvait y avoir des échanges entre des résidents et des personnes extérieures à la maison de retraite. J’ai donc appelé le siège du réseau à Evry qui m’a communiqué les coordonnées d’Eugénie Thierry, responsable du réseau de la ville de Chelles. Eugénie, intéressée par de nouveaux échanges, m’a proposé d’assister à une réunion du réseau pour y exposer ma demande. Lors de ce premier contact, une personne était intéressée et proposait de la gymnastique douce, une autre était prudente face à ma demande et m’a précisé qu’il ne s’agissait pas de bénévolat mais bien d’échanges. Lors d’une deuxième rencontre avec le réseau, en septembre, Eugénie m’a dit qu’il serait intéressant de faire raconter aux résidents leur vécu, au cours d’ateliers d’écriture. Les personnes âgées ayant traversé le siècle, ont des trésors d’informations et d’expériences à nous communiquer. Ouvrant prochainement un atelier, Eugénie m’a proposé d’y participer afin de l’expérimenter moi-même avant sa mise en place. C’est ainsi que je suis entrée dans le réseau. En octobre, début de mon stage d’animation, deux membres du réseau ont répondu à ma demande, une pour réapprendre aux personnes âgées la valeur des cartes de jeu pour la Belote, une autre le tricot.
Hélas, les échanges envisagés n’ont pu voir le jour, la Direction de l’établissement étant revenue sur son accord de stage. Cependant, je continue l’atelier d’écriture, dans la perspective que je pourrai plus tard mettre en route ce projet dans un autre établissement si le besoin s’y fait sentir.
intercâmbio do saber, rede de intercambio de saberes, rede de cidadãos, rede de intercambio de experiencias, idoso
, Franca, Seine-et-Marne
Le MRERS est une association créée par Claire et Marc HEBER SUFFRIN en 1985 et qui fonctionne sur un mode de réciprocité ouverte, chaque participant étant à la fois offreur et demandeur de savoirs. Les fiches ont été produites dans les ateliers d’écriture de ce réseau.
Texto original
(France)
MRERS (Mouvement des Réseaux d’Echanges Réciproques de Savoirs) - B.P. 56. 91002 Evry Cedex, FRANCE - Tel 01 60 79 10 11 - Franca - www.mirers.org - mrers (@) wanadoo.fr