Durant la dernière décennie, il a été prouvé que l’octroi de crédits à des micro-entrepreneurs pauvres était une action très efficace dans la lutte contre la pauvreté car elle permettait d’améliorer sensiblement la qualité de leurs emplois, de leurs revenus et de leurs conditions de vie.
Dans le même temps, des organisations non gouvernementales spécialisées, telles que la Grameen Bank, Banco Sol et K-REP entre autres, avaient aussi démontré que cette clientèle, traditionnellement exclue des services bancaires classiques, était commercialement solvable : elles sont devenues des institutions de microfinancement.
Le CGAP (Consultative Group to Assist the Poorest), une initiative de la Banque Mondiale, est un effort conjoint d’une vingtaine de bailleurs de fonds bi et multilatéraux qui a pour objectif d’accroître les ressources à canaliser vers les institutions de microfinancement afin de leur permettre d’élargir et d’approfondir le travail qu’elles effectuent pour toucher les plus pauvres des pauvres économiquement actifs. Ce faisant, il vise à fournir aux gouvernements, aux bailleurs de fonds et aux praticiens des enseignements valables sur les « meilleures pratiques » permettant de toucher les pauvres par des services financiers viables et durables.
Le CGAP est composé de trois entités :
1. Le groupe consultatif (CG) des bailleurs de fonds qui apportent une contribution individuelle minimale de 2 millions $ US en espèces ou en programmes ou qui acceptent de mettre leurs fonds en commun, gérés par la Banque Mondiale.
Actuellement, une vingtaine de bailleurs de fonds ont rejoint le CG : Canada, France, Pays-Bas, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Australie, Suisse, Danemark, Norvège, Suède, Belgique pour les bilatéraux ; Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement, Banque interaméricaine de développement, PNUD, FENU (Fonds d’équipement des Nations Unies), FIDA, Union européenne et Banque Mondiale pour les multilatéraux.
2. Le Groupe consultatif d’orientation politique (Policy Advisory Group) composé de onze praticiens reconnus de la microfinance qui apportent leur soutien et leurs conseils au groupe consultatif et au secrétariat concernant aussi bien les orientations générales que les aspects opérationnels du programme CGAP.
3. Le secrétariat du CGAP, logé à la vice-présidence Finance et Développement du secteur privé de la Banque mondiale, structure légère d’une dizaine de personnes. Il est chargé de :
- développer des procédures standardisées d’instruction et d’évaluation pour les programmes de microfinance, utilisables par tous les bailleurs de fonds, compatibles et simples d’usage pour les institutions de microfinancement et qui les aideront également à accéder au secteur financier formel,
- diffuser les leçons tirées des meilleures pratiques en la matière à l’intention des bailleurs de fonds afin d’améliorer la coordination et la programmation dans ce domaine, et à l’intention des gouvernements et des institutions de microfinancement en vue d’accroître le savoir global dans ce domaine,
- faire connaître la microfinance au sein de la Banque Mondiale afin de l’impliquer dans des dialogues avec les gouvernements en vue de la création de conditions-cadres favorables au développement des institutions de microfinancement et à leur articulation avec le secteur financier formel,
- financer des institutions de microfinancement éligibles (ONG, coopératives d’épargne-crédit, banques) afin de jouer un rôle de levier pour l’accès à d’autres ressources.
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Microfinances pour le développement : diversité et enjeux des crédits alternatifs
Ce programme peut donner à toutes les initiatives de banques solidaires (dénommées institutions de microfinancement) une formidable chance de devenir visibles et reconnues -par delà le « cercle des initiés » et dans le cercle de la « banque formelle »- comme institutions financières spécialisées à part entière.
S’il parvient à mettre tous les acteurs d’accord sur des indicateurs de performance communs permettant la comparaison et sur quelques principes de base de « bonne gestion », il aura accompli un grand pas dans « l’industrialisation » d’un secteur d’activité qui a bien besoin de s’élargir pour devenir significatif dans sa vocation affichée.
Enfin, s’il parvient à agir sur les cadres juridiques et fiscaux dans quelques régions, cela servira d’exemple et de jurisprudence pour d’autres dans leurs efforts pour obtenir des conditions-cadres favorables.
Apresentação de organismo
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