09 / 1993
Le CSFS (Collective Self Finance Scheme, Programme collectif d’auto-financement) est l’instrument financier de plusieurs coopératives du Zimbabwe. Son objectif est de permettre :
- l’accès des coopératives au crédit bancaire et à un meilleur financement,
- l’accès à une meilleure commercialisation de leur production,
- une amélioration de leur compétitivité par la maîtrise technologique,
- l’accès à la formation pour l’autogestion,
- l’accès à la possibilité d’utiliser leur capital propre pour accroître les possibilités de leur sécurité propre.
Le CSFS est dirigé par un conseil des actionnaires et membres de l’organisation. Ce conseil élit un comité des directeurs qui nomme le personnel et le directeur du CSFS. Les instruments financiers promus par le CSFS sont :
- un fonds d’accès au crédit pour ses membres,
- un fonds de garantie propre constitué à partir de ses bénéfices et en liaison avec la Fondation RAFAD à Genève,
- un fonds d’urgence pour permettre aux coopératives partenaires de faire face en cas de nécessité à des situations financières difficiles,
- un capital leasing pour permettre l’acquisition de nouveaux équipements par les coopératives.
L’expérience réalisée au cours des années 1990-1993 par le CSFS et RAFAD-Genève mérite attention.
Le taux d’inflation au Zimbabwe s’est situé au cours de ces années entre 30 et 45 % l’an.
Le CSFS est financé pour ses activités de formation et d’appui aux coopératives par plusieurs ONG européennes qui signent avec lui des contrats en monnaie forte. Avec l’accord des agences donatrices, le CSFS a sollicité RAFAD pour ouvrir un compte en monnaie forte chez RAFAD-Genève, ce qui a été accepté par RAFAD. A partir de cet argent, propriété à Genève du CSFS, RAFAD émet une garantie en monnaie forte auprès de la banque zimbabwéenne du CSFS. La banque ouvre un compte « en rouge » au CSFS qui paie donc chaque année des intérêts importants au Zimbabwe en dollars zimbabwéens. Pendant ce temps, l’argent du CSFS reste investi en monnaie forte à Genève et produit un intérêt. En fin d’année ou au moment où le CSFS a besoin de fonds, il fait appel à RAFAD qui transfère la monnaie forte qui est immédiatement changée en dollars zimbabwéens au cours du jour (c’est une obligation légale imposée par le gouvernement du Zimbabwe).
Le bénéfice annuel que retire le CSFS de cette opération est important. Ce bénéfice provient de la différence entre le taux d’inflation et l’intérêt payé, augmenté évidemment par l’intérêt du capital en monnaie forte placé par RAFAD à Genève pour le compte du CSFS. On pourrait développer davantage cette stratégie et imaginer par exemple que le CSFS pourrait utiliser ses revenus et bénéfices propres réalisés localement en dollars zimbabwéens pour faire face à ses dépenses propres en utilisant les devises fortes attribuées par l’agence d’aide pour ces mêmes dépenses afin de consolider à l’extérieur les réserves en monnaie forte. Toutes ces opérations devant évidemment s’effectuer en accord avec les agences de financement.
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, Zimbabwe
Microfinances pour le développement : diversité et enjeux des crédits alternatifs
Cet exemple démontre en tout cas combien, en situation inflationniste et quand les gouvernements locaux imposent le change immédiat en monnaie locale des transferts de monnaie forte dans un pays, de tels mécanismes peuvent être très avantageux pour les OD/ONG locales.
Documento de trabalho
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