Compte-rendu de la visite à l’Association Julienne Javel des 9 et 10 février 2005
17 juillet 2009
Introduction
Nous soulignerons d’emblée l’accueil exceptionnel que nous ont réservé l’ensemble des personnes que nous avons rencontrées et, en particulier, M. et Mme Garret. Malgré leurs nombreuses responsabilités, ceux-ci nous ont consacré l’équivalent d’une journée de travail. Ils nous ont comblé d’informations et de documentation. Ils nous ont proposé leur aide pour la suite du projet.
L’Association Julienne Javel
Créée en 1957, l’Association Julienne Javel s’occupe de personnes en proie à de grandes difficultés socio-économiques (chômeurs de longue durée, bénéficiaires du Revenu minimum d’insertion, personnes prises en charge au titre de l’aide sociale…). Elle agit sur deux plans : l’accompagnement social et la mise au travail. Elle a mis en place plusieurs dispositifs :
• le Foyer Julienne Javel ;
• la Menuiserie Javel ;
• le Centre de diagnostic et d’accompagnement au permis de conduire ;
• les Jardins de Cocagne ;
• le magasin « Au pays de Cocagne » ;
• la Ferme de Cocagne ;
• le Centre régional d’insertion et de formation ;
• Syneco.
L’Association accompagne également 20 familles en difficulté, pour lesquelles elle reçoit un soutien financier du Département, ainsi que 40 locataires de HLM. Pour chaque famille, elle essaie de trouver, avec celle-ci, une solution sur mesure, en veillant à éviter la logique habituelle qui transforme les gens précarisés en assistés sociaux. L’accompagnement dure aussi longtemps que nécessaire pour résoudre les problèmes de la famille.
Le Foyer Julienne Javel
Premier dispositif mis en place par l’Association, le Foyer Julienne Javel dispose de 48 studios, huit chambres d’urgence et 20 appartements répartis dans la ville. Il accueille des hommes de 18 à 60 ans seuls, sans travail et sans logement. Agréé comme centre d’hébergement et de réadaptation sociale (CHRS), il bénéficie d’un subside annuel de l’Etat.
La Menuiserie Javel
La Menuiserie Javel est un centre d’adaptation à la vie active (CAVA). Elle occupe 4.000 m2 et compte 30 postes de travail. Les personnes en insertion professionnelle sont encadrées par cinq responsables. La menuiserie travaille en sous-traitance pour Syneco.
Le Centre de diagnostic et d’accompagnement au permis de conduire
Ce centre permet à des personnes en difficulté d’obtenir le permis de conduire, élément souvent essentiel à l’accès à l’emploi, en bénéficiant d’un accompagnement spécifique.
Les Jardins de Cocagne
Les Jardins de Cocagne ont été créés en 1992. Ils pratiquent, sur 8,5 ha, la culture maraîchère en agrobiologie.
Ils engagent, sous statut salarié (contrat aidé : contrat emploi solidarité ou contrat emploi consolidé), à temps partiel (20 heures/semaine) et à durée déterminée (un an), des personnes en situation précaire. Ils disposent de 45 postes de travail, encadrés par quatre techniciens et un accompagnateur social. Les salariés sont rémunérés au Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et reçoivent un panier de légumes par semaine.
Ces jardins distribuent leur production à des abonnés (environ 300), qui reçoivent, via despoints de dépôt, un panier hebdomadaire de légumes pour quatre personnes, en contrepartie d’une somme annuelle forfaitaire (520 EUR en 2004). Agréés comme structure développant des activités d’utilité sociale (SDAUS), ils sont également soutenus par le Conseil général du Doubs, le Plan local pour l’insertion et l’emploi, la Communauté d’agglomération du Grand Besançon (CAGB) et des services de l’Etat (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales, Direction départementale du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle…).
Depuis peu, le Jardin pédagogique de Cocagne propose aux enfants différents ateliers visant à les sensibiliser aux légumes, au cycle des plantes, à la météo, au respect de l’environnement… Ces ateliers sont organisés par une animatrice, un technicien et les personnes en insertion. Ils reçoivent 1.500 enfants par an.
Les Jardins de Cocagne de L’Association Julienne Javel sont à l’origine du Réseau Cocagne, fondé en 1999, grâce à un soutien européen. Ce réseau a pour missions d’essaimer, conseiller et soutenir les projets de Jardins de Cocagne, d’animer la dynamique de réseau et de mutualisation et de professionnaliser les équipes d’encadrement. La France comptait 80 Jardins en 2004. Les Jardins de Cocagne ont aussi inspiré des Belges : notamment l’association « Les compagnons du Samson », à Gesves, et le CPAS de La Louvière.
Le magasin « Au pays de Cocagne »
Ce magasin, installé au marché couvert de Besançon, distribue la production des Jardins de Cocagne et de la Ferme de Cocagne ainsi que divers produits alimentaires provenant essentiellement d’agriculteurs biologiques de la région.
La Ferme de Cocagne
La Ferme de Cocagne s’étend sur 15 ha. Elle est spécialisée dans la production de fruits rouges et leur transformation en confitures et nectars. Elle occupe 20 personnes, recrutées dans les cantons avoisinants et encadrées par deux professionnels. Elle peut héberger cinq personnes.
Le Centre régional d’insertion et de formation
Le Centre régional d’insertion et de formation (CRIF) et ses 20 formateurs accueillent 1.500 stagiaires par an. Ceux-ci y suivent des cours de toute nature, réalisent des bilans d’orientation, effectuent des (pré)qualifications…
Syneco
Une entreprise d’insertion
Syneco est née, en 1995, de la synergie de deux associations : l’Association Julienne Javel et Alternative chantier. Elle a pu démarrer grâce à la Menuiserie Javel et à son outillage. Constituée sous la forme d’une société commerciale (société à responsabilité limitée) et non d’une association, de façon à pouvoir évoluer plus aisément sur le marché (eu égard à la concurrence et à l’obligation de fournir une garantie décennale aux clients), Syneco a pour activités principales la construction et la pose de maisons à ossature bois, le bardage, les travaux de charpente et de couverture. Elle fabrique également des garages, des terrasses et des abribus. Elle s’est récemment lancée dans la ferblanterie et la zinguerie.
Cette entreprise d’insertion s’adresse aux personnes défavorisées, mais aussi aux particuliers nantis et aux organismes publics (via les appels d’offres). Ces derniers lui apportent une grande part des ressources financières nécessaires à son rôle social ainsi qu’une reconnaissance en tant qu’entreprise à part entière dans le secteur de la construction. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de près de 700.000 EUR en 2004. Elle reçoit, de la Direction départementale du travail, une aide à l’encadrement d’un peu plus de 15.000 EUR par an et par ouvrier en insertion, ce qui représente de 18 à 20% du chiffre d’affaires. Les ouvriers sont rémunérés sur la production, à raison de 4 EUR/heure, soit 900 EUR/mois net. A noter qu’en 1997, Syneco a bénéficié d’une aide technique et financière de la Fondation Poliet pour l’édification d’un atelier, ce qui a renforcé sa crédibilité auprès du monde politique.
Elle occupe actuellement sept ouvriers en insertion, trois chefs d’équipe, un technicien de bureau d’études, une secrétaire et accompagnatrice sociale ainsi qu’un gérant. Selon M. Garret, l’encadrement est démesuré : idéalement, Syneco devrait employer 14 ouvriers en insertion.
Les ouvriers apprennent « sur le tas » : ils ne reçoivent pas de formation théorique. Ils participent à toutes les étapes de la fabrication d’une habitation, depuis la découpe jusqu’au montage. Cette formule est plus valorisante pour eux et leur permet de mieux comprendre les exigences du métier (notamment pourquoi il est essentiel de respecter scrupuleusement les mesures).
Quelques caractéristiques techniques
Le bureau d’études réalise des plans de bâtiments en bois, mais adapte aussi les plans d’habitations en dur aux techniques de construction en bois, ce que n’acceptent généralement pas les autres constructeurs. Il se charge également d’organiser les chantiers.
Syneco applique le plus souvent la technique du panneau porteur, mais il lui arrive de retenir la technique du poteau poutre. La première présente l’avantage à la fois de ne nécessiter aucun engin de levage et de ne requérir aucune qualification pour le montage.
L’entreprise promeut la standardisation des panneaux. Les panneaux standard mesurent 120 x 250 cm et pèsent 50 kg. Ils sont composés d’une part d’un cadre formé de trois poutres verticales et deux poutres horizontales, muni d’un croisillon, d’autre part de deux panneaux de copeaux orientés (OSB) d’un cm d’épaisseur.
Syneco utilise du bois de mélèze et de pin, provenant de la région, mais aussi et surtout de Suède et de Finlande, en raison du meilleur rapport qualité/prix qu’offrent ces pays. Comme isolant, elle emploie le plus souvent de la laine de verre et du polyame. Pour éviter les remontées d’humidité, elle pose un feutre bitumineux sur la dalle de béton des fondations. Les toits sont couverts de tuile, de tôle ou de revêtement synthétique. Les tuyauteries de chauffage central et les fils électriques sont encastrés.
Les projets à caractère social
L’Habitat adapté
L’Association Julienne Javel est impliquée dans des projets d’insertion par le logement depuis plusieurs années. Elle participe notamment à l’initiative française « Les toits de l’insertion », un maillage de partenariats avec des mairies, des offices HLM, des financeurs, des associations membres de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion (FNARS), qui a mis en place un système d’auto-construction pour des personnes devant d’insérer à la fois par le logement et par l’emploi. Elle a contribué au programme européen « Insertion globale par le logement et l’emploi » (IGLOO), lancé à l’initiative conjointe des professionnels du logement social, des associations travaillant avec les sans-abri et des syndicats. Ce programme tente d’apporter une réponse novatrice en promouvant de nouvelles synergies entre les divers acteurs locaux. Avec l’aide de la Commission européenne, un réseau européen de partenaires engagés a été constitué et un relevé d’expériences innovantes publié.
En 1991, l’Association a conçu une solution de logement pour personnes défavorisées modulable selon la situation et les désirs de chacun : l’Habitat adapté. Cette solution repose sur un mode constructif simple, en ossature bois, conforme aux normes des documents techniques unifiés (DTU) et validé par un cabinet de contrôle. Elle se base aussi sur l’association de plusieurs partenaires du logement social :
• un maître d’ouvrage : une société de HLM ou une collectivité locale, qui fournit un terrain (don ou bail emphytéotique) et un emploi (collectivité locale) ;
• un maître d’oeuvre : un architecte, une entreprise… ;
• la Direction départementale de l’équipement (DDE), qui attribue les logements et accorde des prêts sociaux ;
• les financeurs du logement social : la Caisse des dépôts et consignations (CDC)… ;
• des entreprises du secteur du bâtiment : Syneco et des artisans locaux ;
• des acteurs sociaux, qui proposent et accompagnent le candidat locataire.
Elle se fonde enfin sur l’implication des candidats locataires dans toutes les étapes du projet, de la définition de leur futur logement à sa construction, via l’engagement au sein de Syneco.
Le premier logement de ce type a été édifié avec la Menuiserie Javel, en 1991, à Blussans (Doubs), pour accueillir un homme seul. Ce logement a été financé par la Commune, qui a engagé le bénéficiaire comme ouvrier d’entretien, dans le cadre d’un contrat aidé (contrat emploi-solidarité). Un deuxième logement a vu le jour en 1994, à Geneuille (Doubs), sur l’initiative du Conseil municipal. Le financement a été assuré par la Société anonyme d’HLM de Franche-Comté (SAFC). Le locataire a également été engagé par la Commune.
En 1996, un projet de plus grande envergure a permis de valider le mode constructif et de démontrer la force de la démarche sociale, mais aussi de créer Syneco : 16 maisons ont été construites à Béthoncourt, en partenariat avec la SAFC, pour permettre la décohabitation de huit familles nombreuses. Depuis, six autres maisons isolées ont été bâties dans la Doubs et dans d’autres départements, cinq pour une personne et une pour une famille, avec le soutien de la Fondation Abbé Pierre et l’aide d’ATD-Quart monde dans certains cas.
Les différentes habitations ont été construites selon la technique du panneau porteur. Leur chauffage est assuré par un poêle à bois central et un radiateur électrique d’appoint dans chaque pièce. Elles occupent une surface habitable allant de 45 à 96 m2. Leur coût avoisine les 700 EUR/m2 (voiries et réseaux divers compris, hors honoraires d’architecte) ou les 1.000 EUR/m2 (voiries et réseaux divers ainsi que honoraires d’architecte compris). Leur loyer varie de 160 à 320 EUR. Les temps de fabrication des panneaux en atelier et de montage sur le site dépendent bien sûr de la taille de l’habitation et du nombre de personnes disponibles, mais peuvent être très brefs (respectivement 1 mois x 2 personnes et 10 jours x 3 personnes pour la maison de Geneuille, d’une surface habitable de 69,16 m2).
L’Habitat adapté est confronté à une difficulté de taille : la durée de montage d’un dossier, qui peut atteindre trois ans ! Son succès est lié à trois conditions :
• l’habitude d’utiliser le bois dans la construction dans la région ;
• la publicité que le projet représente pour le bailleur social ;
• la présence d’un gestionnaire confiant et de bonne volonté chez le bailleur social.
Les projets de la Communauté Emmaüs de Metz
Satisfaite d’un premier chantier réalisé par Syneco et séduite par le caractère participatif de la philosophie de l’entreprise, la Communauté Emmaüs de Metz a de nouveau fait appel à elle pour mener un projet de réhabilitation de l’hébergement. Ce projet prévoit la préfabrication à Syneco et le montage, avec deux compagnons, de logements collectifs. Dix des logements seront construits en dur et recouverts d’un parement en bois et trois, destinés à des personnes handicapées, auront une ossature bois.
Une brève comparaison entre l’Habitat adapté et le Projet intégré d’auto-construction en bois
Habitat adapté Projet intégré d’auto-construction en bois
Aspects financiers
• Logement locatif • Logement locatif ou acquisitif
Aspects techniques
• Technique du panneau porteur (nécessite moins de bois, moins de travaux d’assemblage sur le chantier, mais manutention plus difficile, car plus lourds et plus grands)
• Technique du poteau poutre (surplus de bois dû à double ossature)
• Poêle à bois central + radiateur électrique d’appoint dans chaque pièce
• Poêle à bois central avec diffusion de chaleur dans toutes les pièces (rayonnement et convection)
Des possibilités de collaboration entre l’Association Julienne Javel et le partenariat du Projet intégré d’auto-construction en bois
L’Association Julienne Javel a proposé son aide pour :
• le passage des plans « architecte » aux plans « constructeur », via le bureau d’étude de Syneco;
• la réalisation de la charpente : des ouvriers belges pourraient aller travailler quelques jours à Chalezeule et même être hébergés à la Ferme de Cocagne.
Le nouveau bâtiment en bois du Collège Guy Dolmaire, à Mirecourt
Inauguré à l’été 2004, le nouveau bâtiment du Collège Guy Dolmaire allie architecture contemporaine, bois et Haute qualité environnementale® .
Ce bâtiment, destiné à 800 élèves, comprend des locaux pédagogiques, administratifs et techniques, un centre de documentation, un restaurant de 300 places et quatre logements de fonction. Il se structure autour de cinq constructions ovoïdes en béton brut, qui assurent la résistance horizontale de l’ensemble et abritent les circulations verticales et les sanitaires. Le reste de l’édifice (poteaux, poutres et charpente) est en bois brut.
Une surcouverture joue le rôle de couverture en hiver, de parasol en été, de source de ventilation (grâce à de nombreux ouvrants), d’espace tampon chauffé par le sol pour l’homogénéité du confort thermique.
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, Franca, Chalezeule
L’habitat solidaire, ou habitat groupé avec des personnes en précarité sociale
Programme
9 février 2005 :
• départ de Belgique vers 14 heures ;
• repas du soir en compagnie de M. et Mme Garret : présentation de l’Association Julienne Javel et du Projet intégré d’auto-construction d’habitat en bois pour l’accès à un logement décent en milieu urbain et rural (Projet intégré d’auto-construction en bois).
10 février 2005 :
• réunion avec M. et Mme Garret à la Menuiserie Javel : présentation des réalisations de Syneco et discussion sur le Projet intégré d’auto-construction en bois ;
• visite de la Menuiserie Javel et de Syneco ;
• visite d’un habitat adapté, à Roche-lez-Beaupré, et entretien avec le locataire ;
• repas de midi avec M. et Mme Garret et MM. Berçot et Vauchier : échanges sur les possibilités de collaboration entre l’Association Julienne Javel et le partenariat du Projet intégré d’auto-construction en bois ; présentation des Jardins de Cocagne ;
• visite des Jardins de Cocagne ;
• visite d’une maison en bois en construction destinée à un particulier, à Vesoul ;
• visite du nouveau bâtiment en bois du Collège Guy Dolmaire, à Mirecourt ;
• retour en Belgique vers 24 heures.
Compte-rendu de la visite à l’Association Julienne Javel des 9 et 10 février 2005
Entrevista
Informations pratiques
Coordonnées :
Grand Rue 2
F-25220 Chalezeule
Tél. : +33-3-81.21.21.21
Fax : +33-3-81.21.21.20
Participants :
• Mme Marie-Claude Chainaye, MM. Paul Trigalet et David Praile (Solidarités nouvelles) ;
• M. Thierry Vanderlinden (juriste) ;
• Mmes Pascale Thys et Catherine Stuyckens (Habitat et Participation).
Personnes rencontrées :
• Mme Thérèse Garret (assistante de direction et accompagnatrice sociale, Menuiserie Javel et Syneco) ;
• M. Yves Garret (responsable de l’Association Julienne Javel) ;
• M. Olivier Berçot (responsable du bureau d’études, Syneco) ;
• M. Damien Vauchier (responsable des Jardins de Cocagne) ;
• M. Didier Besançon (technicien en maraîchage, Jardins de Cocagne) ;
• M. Dominique Cassard (chef de chantier, Syneco) ;
• les ouvriers de la Menuiserie Javel, de Syneco et des Jardins de Cocagne ;
• M. Daniel Burban (locataire d’un habitat adapté, à Roche-lez-Beaupré).
Habitat et Participation - Place des peintres 1/004, 1348 Louvain-La-Neuve, BELGIQUE - Tél. (32) 10 45 06 04 - Fax (32) 10 45 65 64 - Bélgica - www.habitat-participation.be - hep (@) tvcablenet.be