Les phénomènes d’exode et de dégradation à Venise ont commencé à la fin de la seconde guerre mondiale et continuent jusqu’à aujourd’hui. Le drame dans la ville a des dimensions inhabituelles en regard du contexte national. Le Centre Historique de Venise a perdu au cours des vingt dernières années 30 % de sa population, en passant de 100 000 habitants à un peu moins de 70 000 en 1998. L’exode n’est pas un phénomène du passé, mais un fait très actuel : selon des prévisions réalistes, en dix ans, la ville historique pourrait dépasser la limite de 55 000 habitants. Le taux de chômage tourne autour de 12 % ce qui représente au moins le double de la moyenne régionale.
En analysant les informations des quatre dernières années sur la mobilité de la population urbaine, on s’aperçoit de quelques nouveaux faits significatifs. En quatre ans, le Centre Historique de Venise a perdu moins de 500 habitants pour migrations, tandis qu’à Mestre (sur le continent) la perte est de plus de 2 500 habitants. Cependant, ce qui caractérise le Centre Historique de Venise c’est l’information sur le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le taux de naissance et le taux de mortalité. Ce taux négatif arrive à presque 5 000 habitants, tandis que sur le continent (Mestre), où il y a le double de population, le solde naturel est d’à peine supérieur à 4 000 habitants. La conclusion est sans appel : le Centre Historique de Venise, après avoir connu un exode soudain et une dégradation massive, se compose aujourd’hui d’une population ancienne qui vieillit rapidement.
Les politiques de l’administration, dans les cinq dernières années se sont concentrées substantiellement sur deux lignes directrices : les investissements massifs dans les logements publics et le contrôle de « la crise » de l’habitat. Les investissements sur les logements ont pris des proportions extraordinaires, le total final des nouvelles acquisitions ou réalisations ont été de plus de 1 200 logements, dépassant largement l’objectif de 1 000 logements inscrits dans le programme politique, parmi lesquels, près de 700 logements furent réalisés dans le Centre Historique. De plus un plan de récupération du patrimoine des bâtiments publics a été réalisé avec une Loi spéciale et avec des fonds de l’Etat du CER. Le programme de récupération couvre près de 1000 logements, dont plus de 500 dans le Centre Historique. Grâce à l’utilisation des ressources votées par la Loi spéciale pour Venise, furent financées près de 800 demandes d’acquisition du premier logement pour des couples de jeunes et des familles expulsées. De plus, il faut considérer les contributions attribuées à des personnes privées pour la récupération et la restauration des unités d’habitation qui représentent un total de 5 000 logements. Les ressources financières totales destinées au logement se montent à 400 milliards de lires.
C’est face à la crise de l’habitat que, dans les dernières années, ont été destinés les efforts les plus palpables et que furent atteints quelques résultats importants pour garantir le droit au logement à Venise. Déjà depuis deux ans, pour chaque famille vénitienne expulsée qui possède le revenu demandé, on a pu assurer sa réinstallation immédiate dans une maison appartenant au patrimoine public de la Ville. Pour tous les secteurs sociaux en difficultés et avec des carences de logement, une aide économique a été fournie pour la location de près de 500 000 lires par mois. Beaucoup plus pourrait être fait maintenant : pour les extracommunautaires il faut prévoir de mettre en place des facilités d’accès aux logements publics.
Actuellement, nous pouvons éliminer les étages bas des bâtiments qui se trouvent exposés au phénomène de la montée des eaux, et dans les prochaines années nous souhaitons favoriser la résidence des jeunes et des couples de jeunes. La tâche, probablement cruciale, que nous avons assumée, est celle d’offrir des incitations et des avantages fiscaux pour rendre accessible les loyers privés pour les habitants de Venise aux revenus moyens, qui se trouvent en dehors du marché du logement public.
Il s’agit finalement de résultats très importants obtenus à Venise dans le cadre des politiques publiques de logement, cependant tous ces efforts ne nous ont pas conduit à l’objectif que toutes les forces politiques de cette ville ont toujours cherché, c’est-à-dire la solution définitive de la crise de l’habitat. Bien sûr, les politiques de logement à Venise ne peuvent obtenir cet objectif toutes seules, les politiques de logement aussi actives et intelligentes soient-elles, ont besoin d’agir dans un cadre législatif national qui prend en compte trois grands principes :
1. Réduire sensiblement les loyers pour qu’ils soient accessibles aux classes défavorisées.
2. Réduire la quantité — impressionnante — d’expulsions, en les limitant à celles véritablement indispensables.
3. Doter les municipalités de pouvoirs et de ressources pour qu’elles puissent répondre aux besoins en logement des classes défavorisées.
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, Itália, Venise
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