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L’engagement des jeunes au sein d’ATTAC Argentine

Federico M. ROSSI

02 / 2005

Définition du réseau ATTAC

L’Association pour la Taxation des Transactions pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC) a été créée en 1998 en France. Ses origines – très proches de celles d’Amnesty International - sont liées à de nombreuses réactions qu’Ignacio Ramonet (directeur du Monde Diplomatique) a reçues en proposant la création d’une organisation pour une taxation des transactions financières spéculatives. Le but étant la redistribution des fonds récoltés pour contribuer à une amélioration des conditions de vie des personnes dans les pays en développement. En peu d’années ATTAC réussit à s’étendre à plus d’une trentaine de pays et devient l’une des principales organisations en réseau de mouvements « alter-mondialistes » (Ghimire, 2005). Autrement dit, ATTAC est devenu un réseau transnational de militants, ses liens dépassant les frontières nationales par l’échange d’informations. Ces liens sont basés sur le partage de documents et sur la formulation en commun d’un corpus d’idées (Sikkink, 2003). L’objectif poursuivi est de modifier l’ordre du jour des débats et d’en influencer les termes (Keck et Sikkink, 1998). Il s’agit ainsi de favoriser une pensée citoyenne en encourageant des actions de formation. Celles-ci visent à redéfinir le concept de modèle économique néolibéral. Sa déconstruction serait le signe d’une transformation de la réalité propre à stimuler le militantisme.

En 1999, un groupe d’intellectuels argentins et trois organisations sont apparues en Argentine pour représenter ATTAC : la Young Men Christian Association (YMCA, association chrétienne pour les jeunes gens) d’Argentine, la Fédération Judiciaire Argentine et l’Association pour les Petites et Moyennes Entreprises (APyME). Selon les personnes interrogées, il n’y avait pas de jeunes parmi les fondateurs (malgré la présence de la YMCA).

Sur le plan international ATTAC peut être définie comme un réseau souple (sans structures formelles internationales) avec une branche modérée (anti-néolibérale) et une branche radicale (anticapitaliste). Ce réseau décentralisé (il n’existe pas dans l’organisation de siège international), est opérationnel grâce à différents mécanismes de coordination (assemblée annuelle mondiale tenue durant les Forums Sociaux Mondiaux, et d’autres réunions de coordination régionale), dans lequel apparaît une hiérarchie non formelle d’ATTAC France. Généralement, le siège français de l’organisation « marque les temps » du mouvement sur le plan mondial et constitue un point de référence incontournable pour toutes les autres branches d’ATTAC. De même, comme il a été dit, la vocation de réseau transnational de militants rend possible la cohabitation de positionnements divers. En ce sens, la différence avec la définition d’ATTAC à l’échelle mondiale reste très claire :

… un Réseau d’organisations qui partagent un certain nombre d’objectifs, qui se reconnaît à l’intérieur de la plateforme du dénommé mouvement international ATTAC, adopté en décembre 1998 et dont le slogan public est « Un autre monde est possible » (Merino, [nd] : p. 6).

En comparaison, voici la définition adoptée en Argentine :

… un mouvement d’enseignement populaire qui cherche à être un stimulant démocratique pour les changements, qui travaille d’arrache-pied pour éclairer les consciences populaires et créer les conditions nécessaires pour que ces mêmes changements soient formulés sur la base de cette conviction et de cette connaissance : la politique actuelle n’est pas la seule possible (Merino, [nd] : p. 6).

Il faudrait ajouter à cela que les personnes interrogées se considèrent comme anticapitalistes et reconnaissent qu’il ne s’agit pas d’un positionnement majoritaire dans le mouvement. En France comme dans d’autres ATTAC en Amérique latine et tout particulièrement au Chili, la majorité se considère anti-néolibérale.

Malgré les particularités propres à ATTAC Argentine, la forme d’organisation de base inspirée du modèle provenant de France et que tous les autres pays adoptent est respectée. Alors que dans l’hexagone les adhérents atteignent le nombre de 30 000 dans plus de 100 villes différentes (Merino, 2001 : p. 29), en Argentine, ils ne sont que 100, partagés entre deux villes (Buenos Aires et Rosario), parmi lesquels 30 sont des membres actifs. Malgré cette importante différence en nombre, qui signifie l’absence de bases significatives et l’échec des assemblées locales (comme c’est le cas pour la France), le schéma de base est respecté (voir Graphique III).

L’association en Argentine est en même temps responsable de la réalisation en espagnol du bulletin électronique d’information hebdomadaire « Le grain de sable », distribué à quelques 10 000 inscrits (Merino, [nd] : p. 10).

Graphique I : Organisation fonctionnelle d’ATTAC Argentine

Estructura organizativa de ATTAC Argentina

Sources : www.attac.org (siège Argentine) ; entretiens (novembre-décembre 2004)

Les jeunes chez ATTAC

Les jeunes interrogés, ex-militants du mouvement étudiant (socialistes ou indépendants de gauche), se sont rapprochés d’ATTAC par le biais d’une activité à laquelle ils avaient été invités. L’une des jeunes interrogés, s’est rapprochée parce qu’elle avait été invitée par la Centrale des Travailleurs Argentins (CTA) à représenter son mouvement étudiant lors de la « Rencontre pour une Nouvelle Pensée ». Cet évènement – qui a eu lieu au moment où ATTAC Argentine n’existait pas encore – a compté avec la présence en tant qu’assistante d’une représentante d’ATTAC Porto Alegre qui a présenté le réseau. Cette jeune personne a souligné que l’élément d’ATTAC qui l’avait le plus attirée était son caractère « concret » et réactif. D’après son récit :

Comme moi, certains des jeunes qui se sont rapprochés d’ATTAC l’ont fait car ils considéraient que l’idée de la taxation était excellente. Beaucoup d’entre eux y voyaient (…) une proposition concrète. Plutôt que du « bla, bla, bla » ou du « pas ceci, pas cela », il y avait un « oui à ceci, c’est ce que nous voulons » (Luciana, entretien).

Dans ce cas, et comme nous pouvons le constater dans les autres analyses de cas, le facteur « concret » ou réactif des organisations est très important pour attirer l’attention des jeunes. Les vastes plateformes de principes sont moins intéressantes que les propositions ponctuelles (une taxation des transactions financières), avec un objectif clair et mesurable (redistribuer la somme aux pays les plus pauvres).

Les jeunes interrogés, des avocats et une politologue, reconnaissent que la proximité entre le métier et les objectifs d’ATTAC a été déterminante pour qu’ils s’y intéressent. C’est le cas par exemple de Javier, qui est aujourd’hui le coordinateur du Comité de Coordination de Buenos Aires. Il a rejoint l’organisation en 2002 à cause de l’ébullition sociale et politique que traversait l’Argentine (en décembre 2001 la chute du gouvernement national se produit et, en une semaine, 4 présidents intérimaires se sont succédés (cf. Rossi, 2005a). L’un des facteurs qui ont favorisé leur rapprochement vers l’organisation a été leur connaissance du droit international et des réseaux informels de militants étudiants ou de juristes progressistes (il faut rappeler que parmi les organisations fondatrices se trouve l’Association Judiciaire Argentine). De même, le lien entre militantisme et développement professionnel ou biographique leur a permis de réunir ces deux dimensions à travers les rencontres, les débats publics et la coordination d’ATTAC à Buenos Aires.

C’est ce qu’a également vécu Luciana, qui a perçu un lien encore plus profond entre militantisme et développement professionnel et biographique :

Ce qui a été déterminant dans mon cas, la raison pour laquelle je me suis accrochée, a été le sujet autour de la ZLEA [Zone de libre-échange des Amériques, l’un des sujets qui sera ensuite adopté par ATTAC Argentine]. J’ai commencé à me spécialiser sur ce sujet. Je me suis spécialisée de manière académique dans la ZLEA, en même temps que je militais pour ça. Cela m’a servi dans les deux sens… c’est comme un aller-retour (entretien).

L’engagement préalable dans des réseaux informels de mobilisation et de militantisme, comme les mobilisations étudiantes dans ces cas de figure, est extrêmement importante pour les jeunes car elle leur permet de renforcer le lien qui les rapprochera des différents mouvements. De plus, il est particulièrement important de signaler que l’engagement dans le militantisme ne découle pas d’une cause méta-prescriptive (cela n’annule pas les utopies ni les idéaux). Ils se transforment en projets apportant des propositions et des résultats potentiellement envisageables (même s’ils restent difficiles à atteindre). Dans ce même esprit, le lien entre l’engagement et le développement biographique, professionnel dans ce cas précis, n’est pas négligeable. Le militantisme n’est pas considéré comme un sacrifice ou une abnégation, mais comme un développement en « aller-retours » : l’organisation s’enrichit grâce à l’engagement de l’individu, et réciproquement.

Les jeunes et les cycles de protestation en Argentine

L’engagement au sein d’ATTAC est resté stable jusqu’à la période 2001-2003, au moment où la crise qui s’est produite au sein du gouvernement de Fernando De la Rúa l’a forcé en décembre 2001 à présenter sa démission. Cela a déclenché la crise de régime la plus profonde en Argentine depuis le retour à la démocratie en 1983 (Rossi, 2005a). L’explosion sociale des 19 et 20 décembre a vu se succéder de décembre 2001 à janvier 2002 différents présidents intérimaires péronistes. La population a participé aux différentes protestations sociales, pour la plupart spontanées (dénommées « cacerolazos », bruit de casseroles en signe de protestation) (Rossi, 2005a, 2005b). Cette explosion sociale a déclenché un cycle de mobilisations sociales croissantes, qui s’est traduit par une augmentation du nombre de barricades mises en place par le mouvement piquetero (Mouvement des piquets) (la plupart de ses membres étaient des inactifs et des exclus, le mouvement existant depuis 1995), et plus particulièrement, par l’émergence de deux nouveaux mouvements sociaux. D’une part, le mouvement des ahorristas (Mouvement des épargnants), qui essayaient de récupérer en dollars (la monnaie d’origine) et non pas en pesos dévalués l’argent qu’ils avaient déposé dans les banques. Et d’autre part le mouvement asambleario (Mouvement des assemblés), qui est apparu comme une expression générale de refus de la déclaration d’état de siège de la part du gouvernement de De la Rúa. Le but était de « sauver » la démocratie des mains des élites politiques qui semblaient incapables de sortir le pays de la crise. L’ampleur du mouvement, du moins à Buenos Aires, était évidente. En témoigne le nombre d’assemblées qui se sont organisées progressivement dans les différents quartiers de la ville (on en a comptabilisé 113 en mars 2002, avec environ 70 à 150 militants chacune ; Rossi, 2005a, 2005b).

Nous étions face à un scénario de crise où une grande partie de la population (en particulier les classes moyennes urbaines) ressentaient le besoin de redéfinir en Argentine de manière radicale et immédiate les modèles de fonctionnement politique (corruption) et économique (néo-libéralisme) qui caractérisaient la dernière décennie (1991-2001). Cette conjoncture a encouragé beaucoup de jeunes à devenir militants, en participant à des assemblées, ou en se rapprochant des différents mouvements préexistants. Cette irruption de jeunes (et d’adultes), ATTAC l’a vécue. Une militante raconte :

… il existe comme des cycles, au cours desquels il n’y a même pas un seul jeune, et d’autres époques où 80 % des participants étaient des jeunes… C’est également en rapport direct avec le moment d’engagement politique que traverse l’Argentine car [la jeunesse] n’est pas une île » (Luciana, entretien).

Selon les différents récits, les jeunes qui ont rejoint ATTAC appartenaient pour la plupart à des rassemblements d’étudiants, ils suivaient des études présentant certaines correspondances thématiques (droit, relations internationales, économie, sciences politiques). Malgré cela, et à l’exception d’une personne qui a rejoint le mouvement sur recommandation d’un parent participant à ATTAC France, ils ont rejoint le mouvement car « ils l’ont découvert par Internet » (Javier, entretien). Cette forme de rapprochement avec une institution est l’une des trois voies (avec les réseaux étudiants et la famille) que les jeunes utilisent le plus fréquemment pour entrer en contact avec les organisations de mouvements sociaux.

Durant cette période de grande mobilisation sociale, les jeunes qui participaient à ATTAC ont principalement rempli la tâche de Comité de Coordination (le « bras militant », selon l’avis des interrogés, voir Graphique I). A l’initiative des jeunes, ce comité a créé la Commission de Mobilisation, dont le but était de « … faire qu’ATTAC soit dans la rue avec les gens » (Javier, entretien). Dans ce cas, comme dans d’autres analysés par la suite, nous relevons chez les jeunes l’envie de participer à des activités suivies d’effets.

Une fois le système équilibré avec les élections présidentielles d’avril 2003, les jeunes ont peu à peu cessé de participer. Même si les dynamiques politiques nationales sont essentielles pour comprendre cette démobilisation, il est également important de prendre en considération quelques circonstances d’ordre interne à l’association. Les jeunes interrogés reconnaissent que ce désengagement a été provoqué par deux facteurs équivalents :

1. Les jeunes ont rejoint le mouvement pour travailler sur quelque chose de très ponctuel (la Taxe Tobin) et n’ont pas accepté que l’organisation ait décidé de commencer à travailler sur d’autres sujets (intégration régionale, ZLEA) ;

2. Certaines personnes expérimentées ont eu des attitudes qui restaient directives et confuses.

Le graphique suivant (Graphique II) nous permet d’observer un schéma de l’engagement au sein d’organisations plus complexe que celui habituellement utilisé (selon lequel on participe uniquement si on s’engage de manière quotidienne). Avec ce nouveau schéma, nous pouvons trouver différents types d’approches, tous nécessaires pour un mouvement. Ce même schéma nous sera également utile pour l’analyse d’autres cas, voire même – à l’inverse de ce qui est ici présenté – pour observer comment certains jeunes finissent par participer au « noyau dur ».

Graphique II : Cercles concentriques de la participation dans l’organisation d’un mouvement social

Círculos concéntricos de la participación en una organización de un movimiento social

Références :

« Noyau dur » (Círculo « duro » ) : les militants permanents et ceux qui font partie du staff (rémunéré ou pas) soutenant l’organisation quotidiennement.

Cercle des « militants » (Círculo de « militantes » ) : ils mènent les activités de mobilisation ou ils répondent aux demandes de renforts. Parfois ils participent aux activités quotidiennes, mais ils ne représentent pas les piliers de l’organisation dans son travail au jour le jour.

Cercle des « occasionnels » (Círculo de « vinculades » ) : ils sont prêts à participer, s’ils sont convoqués, à des activités ponctuelles et à durée déterminée. Ils sont considérés comme membres du mouvement. Ils paient une cotisation s’il y a lieu.

Cercle des « sympathisants » (Círculo de « simpatizantes » ) : ils sont en rapport avec l’organisation et adhérent à sa cause, ils paient une cotisation (le cas échéant) et reçoivent le matériel que l’organisation élabore. Ils ne se mobilisent jamais.

Ne pas faire partie du « noyau dur » n’implique pas un manque d’engagement

Le fait que ces jeunes se soient éloignés du « noyau dur » d’ATTAC, n’a pas impliqué leur éloignement de l’organisation, des principes ou du militantisme. Cela a été démontré quand en 2003 ATTAC a décidé de donner la priorité à ses activités consacrées à des sujets plus proches de la réalité locale à cause du faible impact suscité par le thème de la Taxe Tobin sur l’agenda argentin. C’est pourquoi – en relation avec les 150 autres organisations sociales et politiques – ils ont participé à la réalisation des « Premières Journées de Consultation Populaire sur l’accord de la ZLEA, la Dette extérieure et la Militarisation ». Deux journées pendant lesquelles ont eu lieu 5 896 consultations électorales dans tout le pays afin de demander à la population si elle était d’accord avec ces trois grands sujets : 1. Êtes-vous pour l’adhésion de l’Argentine à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) ? 2. Êtes-vous d’accord pour que l’Argentine continue de rembourser la dette extérieure ? 3. Êtes-vous d’accord pour que l’Argentine autorise l’entrée sur le territoire national de militaires Américains pour qu’ils s’établissent dans des bases militaires ou qu’ils mènent des exercices conjoints ? Cette consultation a remporté un énorme succès : 2 552 358 personnes ont voté, le nombre de Non a été très élevé sur ces trois questions (première question, 96 % ; deuxième question, 88 % ; troisième question, 97 % ; sur la base de 96,66 % de bulletins dépouillés).

Même si beaucoup de jeunes s’étaient éloignés de l’organisation, ils sont revenus « … car il s’agissait de quelque chose de ponctuel » (Javier, entretien). C’est-à-dire que la consultation populaire présentait un objectif concret, évaluable par ses résultats, grâce auquel leur participation était vraiment été prise en compte. Comme affirme Luciana :

C’est comme une cause commune pour organiser quelque chose de concret, à savoir, la consultation. Un moment où l’on avait besoin de l’avis de nous tous. C’est pourquoi à ce moment-là, un très grand nombre de personnes que je ne voyais plus depuis un an est réapparu, uniquement dans le but de participer à cette consultation (entretien).

Même si la plupart de ces personnes ont à nouveau cessé de participer une fois cette activité finie, elles se considèrent toujours comme faisant partie d’ATTAC. Il s’agit de militants occasionnels via Internet pour la plupart (ils s’envoient des courriels, des documents, ils participent aux débats sur le web), mais ils n’assistent plus aux réunions du Comité de Coordination. Ils sont « reliés », et si l’on a besoin d’eux ils seront sûrement prêts à offrir leur aide, comme ils l’ont d’ailleurs prouvé.

Outre la nécessité d’appréhender l’engagement sous différents aspects, cet exemple montre que les jeunes ne considèrent pas leur militantisme comme un devoir, mais comme un engagement provisoire, par lequel ils restent « fidèles » à la « cause » plutôt qu’aux organisations. L’individu et l’évolution de son parcours biographie (en tant que militant et dans sa vie en général) priment sur la loyauté « inconditionnelle » à une organisation. À la suite des transformations profondes que nous avons évoquées dans la fiche sur « La condition de jeunes face aux transformations de la société », son individualité propre ne sera jamais effacée au profit du collectif. Comme dans les cas de Luciana et Javier, la participation quotidienne sera possible uniquement si elle comporte de façon simultanée un enrichissement personnel (professionnel dans ce cas de figure) et le sentiment d’apporter quelque chose à l’organisation ou à la « cause ». En d’autres termes, l’engagement doit contribuer à la réalisation personnelle.

Palavras-chave

jovem, participação popular, movimento social, sociedade civil


, Argentina

dossiê

La jeunesse en mouvement : rapport de recherche sur les formes d’engagement politique des jeunes

Notas

Cette fiche existe aussi en espagnol : La Participación de los Jóvenes en ATTAC de Argentina

Fonte

Livro ; Artigos e dossiês ; Entrevista

Personnes interrogées : Luciana et Javier

GHIMIRE K. (2005) “Los movimientos sociales globales contemporáneos. Propuestas emergentes, implicaciones de desarrollo y conectividad”, Conflictos Globales, Voces Locales, Núm. 1, Buenos Aires.

KECK M. y SIKKINK K. (1998) Activists beyond Borders. Advocacy Networks in International Politics, Cornell UP: Ithaca.

MERINO S. (2001) La Tasa Tobin. Tres años de historia, ATTAC Argentina – Peña Lillo – Ediciones Continente: Buenos Aires.

MERINO S. (s/f) “ATTAC y la Tasa Tobin, un movimiento y un impuesto de alcances mundiales”, ATTAC Argentina, edición electrónica: http//:www.attac.org/argentina.

ROSSI F. (2005a) “Aparición, auge y declinación de un movimiento social: las asambleas vecinales y populares de Buenos Aires, 2001-2003”, European Review of Latin American and Caribbean Studies, Núm. 78, Ámsterdam.

ROSSI F. (2005b) “Crisis de la República Delegativa. La constitución de nuevos actores políticos en la Argentina (2001-2003): las asambleas vecinales y populares”, América Latina Hoy, Núm. 39, Salamanca.

SIKKINK K. (2003) “La dimensión transnacional de los movimientos sociales”, en Elizabeth J. (ed.), Más Allá de la Nación: las Escalas Múltiple de los Movimientos Sociales, Libros del Zorzal: Buenos Aires.

menções legais