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12 / 2007
Notre Terre est une sélection trimestrielle d’articles (effectuée par le CRISLA, et traduite en français par Gildas Le Bihan), de la revue indienne écologiste et scientifique Down to Earth, publiée par le CSE, Centre for Science and Environment.Pour en savoir plus
Le Grenelle de l’environnement a donné un bon coup d’accélérateur à la prise de conscience collective : il faut s’engager résolument dans les économies d’énergie. Mais il reste à passer à l’action, et l’on mesure combien les résistances seront difficiles à briser, celles des lobbies divers, inquiets de la remise en question de secteurs industriels entiers, celles des comportements liés, en partie au moins, à l’organisation de l’espace et des transports.
Ce dossier, consacré au changement climatique, à l’énergie, à l’automobile en Inde, nous montre que la donne a considérablement changé depuis Kyoto, pas dans le bon sens. Entre 2000 et 2005, les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés ont augmenté de 2,6 %. Par rapport à 1990, l’Union européenne a réduit globalement ses émissions de 1,5 % alors que l’objectif était de 8 %. Il y a les mauvais élèves : Espagne (+ 53 %), Portugal (+ 43 %), Irlande (+ 26 %). Il y a des élèves plus performants : Allemagne (- 18,4 %), Royaume-Uni (- 14,8 %). En France, nous en sommes à – 1,6 %.
A la résistance au changement dans les pays du Nord, s’ajoutent maintenant les aspirations des classes moyennes d’Asie au même niveau de vie que le nôtre, avec bien sûr l’accès à la voiture. Renault est associé à un projet d’auto à bas prix en Inde, et le succès prévu de tous ces nouveaux véhicules va compliquer la tâche de la stabilisation mondiale des gaz à effet de serre. On peut espérer que la cherté du pétrole ralentira cet engouement car il sera ensuite bien difficile à l’Inde et à la Chine de revenir en arrière. Ces pays peuvent encore faire le choix de favoriser les transports publics économes en énergie et éviter l’erreur que nous avons faite de privilégier l’automobile, l’avion, les camions.
Mais pour que ces choix s’imposent au Nord comme au Sud, il faut exprimer avec force notre souhait de créer un cadre politique mondial favorable. Un Grenelle mondial comme le demandait Al Gore, pourquoi pas ! Le CSE en tout cas pourrait y être un acteur important.
Alain Le Sann, CRISLA
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