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Des toits et des murs en aluminium solaire

Mohamed Larbi BOUGUERRA

05 / 1994

L’équipe du Pr Arvind Shah (Université de Neuchâtel en Suisse)vient de réaliser un grand exploit technique:faire tenir ensemble du silicium et de l’aluminium. Jusque là, on avait toujours buté sur les coefficients de dilatation fort différents de ces deux éléments: aux changements de température, ils se dilatent de façon très différente d’où impossibilité de les tenir ensemble. Le matériau obtenu à Neuchâtel a la propriété de fournir de l’énergie élctrique lorsqu’il est soumis aux rayons solaires et, ce qui ne gâte rien, à bien meilleur marché que les semi-conducteurs actuellement disponibles sur le marché (soit 2,40FF le kWh solaire contre 4 à 6FF). Comme l’aluminium est un métal léger utilisé dans la construction pour sa résistance à la corrosion et la facilité avec laquelle on peut le travailler, il est souvent intégré dans les façades et les toitures, le nouveau matériau le remplacera avec bonheur et de surplus pourra fournir de l’électricité aux bâtiments. D’une pierre, on aura fait deux coups. Pour le géant de l’aluminium Alusuisse-Lonza, partenaire du Pr Shah, "parler déjà de produit industriel est prématuré" ajoutant aussitôt "mais il est indéniable que, si nous parvenons à industrialiser ces cellules et à des prix raisonnables, le produit pourrait devenir stratégique." Il reste maintenant à démontrer la faisabilité de panneaux solaires complètement intégrés à l’aluminium et ayant un rendement en énergie électrique de 8 à 10% soit un taux de conversion de la lumière en électricité remarquable pour des panneaux servant à la fois d’éléments de façades ou de toitures et produisant de l’énergie électrique.

Mots-clés

énergie solaire


, Suisse

Commentaire

Après le silicium cristallin, élément photovoltaïque cher avec un rendement électrique de 12 à 16%, on a inventé le silicium amorphe meilleur marché mais au redement plus modeste de 5 à 8%, voici venu un matériau composite prometteur. La technique de dépôt du silicium sur l’aluminium par plasma et à des épaisseurs de quelques microns est hors de portée des pays en voie de développement. Mais on peut rêver à des collaborations et à des joint-ventures entre pays pauvres où l’on trouve la bauxite (Guinée)- et où on laisse une pollution importante suite aux activités minières- et aux promoteurs des nouvelles technologies pour produire ce nouveau matériau et électrifier les villages africains par exemple.

Notes

il s’agit d’un article paru sur les colones de L’HEBDO-LAUSANNE et repris par COURRIER INTERNATIONAL (n° 183 du 5-10 Mai 1994, page 35)

Source

Articles et dossiers

VEYA, Pierre in. COURRIER INTERNATIONAL, 5 mai 1994 (SUISSE), 183

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