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Stratégies pour le développement de l’agriculture paysanne comme élément central d’une politique alimentaire

Marguerite BEY

01 / 1993

Les effets de la crise des années 1980 se sont surtout fait sentir en milieu rural, notamment sur les minifundistes et paysans sans terre. En réponse à cette crise, de nombreux pays ont adopté des politiques d’ajustement, renforcées par un processus de différenciation interne issu de cette même crise. Ces politiques ont eu un impact variable en fonction de la représentation et de la capacité de négociation politique des différents secteurs sociaux affectés. Le secteur rural en Equateur est caractérisé par une marginalité socio-économique, de faibles niveaux de productivité et un processus accéléré de différenciation interne. Le minifundisme s’y caractérise par son importance (en 1974, 85% des unités de production et 18% de la superficie agricole); il produit une grande partie des aliments de base (en 1975, entre 41 et 63%)et des produits d’exportation (jusqu’à 50% pour le café); la main-d’oeuvre y est majoritairement familiale; ses bas revenus (en 1974, 1,5% des exploitants ont reçu 79% du revenu total du secteur); la méconnaissance par les paysans de leurs droits. Quant aux aspects sociaux, le secteur rural est caractérisé par une migration rurale accélérée (en 1982, pour 68% des exploitations, la plus grande part des revenus provient d’une activité extra-agricole); un état sanitaire précaire; le problème de la dénutrition; un taux important d’analphabétisme; une faible capacité de pression de la part des organisations paysannes.

Diférentes politiques ont été menées dans le secteur rural: lois de réforme agraire, loi de développement agricole, programmes et projets de la FAO, de l’IICA, des ONG, de la coopération internationale, mais qui n’ont pas eu les résultats espérés.

L’auteur préconise une révision profonde du modèle de développement et l’incorporation des critères d’équité dans la redistribution de ses bénéfices. Il faut, selon lui, stimuler la participation d’instances régionales de l’Etat, des organisations de producteurs, des ONG et garantir l’accès des petits producteurs et salariés ruraux aux facteurs de production. Les conditions de base pour assurer la participation de l’économie paysanne dans le processus de réactivation du secteur agricole résident dans: la volonté politique; le fait que la définition du développement rural doit se faire dans le cadre d’une politique macro-économique globale; la participation active des organisations paysannes dans le processus de prise de décision; la planification et l’exécution des actions; la concertation avec les ONG.

La stratégie de développement rural doit proposer une structure institutionnelle adaptée à la réalité des paysans et s’orienter vers la formation. De plus, des politiques socio-économiques sont nécessaires (accès à la terre, amélioration des conditions de marché du travail rural, diversification des activités productives, technologies appropriées, commercialisation, transformation, financement, crédit).

Mots-clés

politique foncière, production agricole, agriculture paysanne, intervention de l’Etat, développement rural, stratégie alimentaire, formation, bailleur de fonds, organisation paysanne, ONG, migration


, Équateur

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…

JORDAN, Fausto, FUNDACION FRIEDRICH EBERT, ILDIS, 1988/10/13 (EQUATEUR)

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