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dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

La Commission Européenne ne participe pas au débat qualitatif

Bilan du PRECEUP : comment peut-on parler d’un véritable partenariat ?

Bruno de REVIERS

01 / 1999

ENDA RUP (Relais pour le développement Urbain Participé)est une antenne d’ENDA Tiers Monde qui travaille dans le domaine de l’habitat populaire et qui vise à améliorer le cadre de vie des populations.

Nous avons eu un programme avec l’Union européenne : le PRECEUP.

Ce Programme d’Economie Environnementale Urbaine et Populaire vise à appuyer dans le Sud des initiatives locales dans le domaine de l’environnement urbain et à susciter une réflexion et des échanges d’informations sur la thématique environnementale. Ce programme s’est développé en collaboration avec différentes équipes d’ENDA/ ENDA Graf, ENDA Rup, ENDA Vietnam, ENDA Bombay, ENDA Amérique latine, ENDA Caraïbes, ENDA Maghreb. PRECEUP se termine actuellement.

C’est la délégation d’ENDA en Europe (à Paris)qui en assure la coordination et le secrétariat. C’est donc elle qui a maintenu la relation avec l’Union Européenne et qui assure le suivi de ces relations.

Via PRECEUP, nous n’avons pas eu de relations soutenues avec l’Union Européenne mais sur base des relations que nous avons eues, nous pouvons faire un certain nombre de constats.

Mots-clés

politique internationale, coopération UE ACP, développement urbain, évaluation de projet

dossier

Mettre la coopération européenne au service des acteurs et des processus de développement

Commentaire

  • Les relations directes qu’ENDA RUP a eues se sont passées en fin de processus, lorsque nous avons eu à rendre des rapports. Elles ont essentiellement porté sur un contrôle des aspects financiers. On nous réclamait tel ou tel justificatif, tel détail précis sur les comptes, etc…

  • On a rencontré des problèmes aussi parce que les délais prévus dans le programme n’étaient pas toujours respectés. Du fait de leurs impératifs budgétaires, ils sont totalement dans une logique financière , en totale contradiction avec les réalités de terrain qui demandent une grande souplesse pour permettre de s’adapter aux processus mis en route.

  • L’emprisonnement dans cette logique bureaucratique, administrative, en plus d’une grande déconnexion des réalités de terrain sont des éléments très difficiles pour nous car on a l’impression de parler deux langues différentes.

  • On a eu aussi à remettre des rapports intermédiaires sur les activités du programme mais on a rarement un débat de fond sur les stratégies. Les interlocuteurs veulent contrôler les coûts, les aspects techniques mais il n’y a pas d’implication au niveau stratégique ni de partage à ce niveau.

  • Au bout de deux ans, nous avons eu une évaluation faite par un expert choisi par la commission. Sans remettre en cause les compétences techniques de cet expert, nous avons négocié aussi la présence d’un autre expert, proposé par nous-mêmes et choisi pour ces compétences socio-économiques. Cette évaluation nous a permis de réorienter le programme sur des questions techniques essentiellement.

  • Nous regrettons que les fonctionnaires de l’Union soient seulement des financiers qui s’inscrivent dans une logique de gestion des fonds sans autre préoccupation. Tout ce qui est social, rapports sociaux, analyse et connaissance des réalités ne les intéressent pas. Ce sont des gestionnaires avant tout qui doivent justifier l’engagement de leurs lignes budgétaires.

  • On a aussi parfois le sentiment que l’Union européenne ne veut pas nous reconnaître comme des acteurs compétents, y compris dans le domaine technique. Par exemple, nous avons eu un blocage de la commission parce que nos expérimentations techniques faites dans le domaine de l’assainissement , qui avaient fait leurs preuves, étaient contestés par un expert européen qui ne croyait pas dans les résultats positifs de cette technique.

C’est difficile alors de parler de véritable partenariat.

Notes

Traduit en anglais (voir titre correspondant).

[Fiche produite dans le cadre du débat public « Acteurs et processus de la coopération », appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]

Source

Texte original

ENDA RUP (ENDA Relais pour le développement urbain participé) - Rue Felix Eboué, BP 3370 Dakar, SENEGAL - Tél. : (221) 822 09 42 - Fax : (22) 823 51 57 - Sénégal - rup.enda.sn/index_fr.html - rup (@) enda.sn

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