La Crii-RAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité)est une association à but non lucratif. Elle a été fondée en mai 86, au lendemain de l’accident de Tchernobyl, en réaction contre les lacunes et les imprécisions de l’information officielle. Le constat de départ est que le monopole de l’information rend impossible l’exercise du contrôle démocratique, du pouvoir des citoyens, démunis ainsi des moyens pour la participation à la prise de décision.
La CRII-RAD dispose de son propre laboratoire de mesure de la radioactivité, indépendant des exploitans du nucléaire et des organismes chargés de les contrôler, et diffuse le résultat des contrôles qu’elle effectue. Plus de 5000 analyses ont été effectuées jusqu’à aujourd’hui. Ses ressources proviennent des cotisations des membres de l’association, de la rétribution de ses prestations de service, de la vente de ses publications, afin que son indépendance financière soit assurée. Les domaines de son intervention sont : suivi de l’impact des centrales nucléaires sur l’environnement, radioactivité et alimentation, santé, contamination des écosystèmes, contrôle des eaux potables, surveillance des nappes phréatiques, études des transferts dans la chaîne alimentaire, influence des procédés agro-alimentaires etc.
Son intervention remplit trois fonctions :
Laboratoire d’analyses : expertises et contre-expertises, analyses de l’eau, du vin, des aliments (coût entre 200 et 300 F), évaluation de l’impact des installations nucléaires sur l’environnement, etc,
Centre d’information : Une importante action de diffussion de l’information sur les contrôles de radioactivité effectués, est faite au moyen d’une brochure trimestrielle (« LE CRI DU RAD »), d’un bulletin d’information (« Le REM »), de messages bimensuels sur minitel et répondeur téléphonique, de conférences et colloques. La publicité de ses études a été assurée par des conférences de presse, des communiqués à l’Agence France Presse, des lettres ouvertes au Premier Ministre. La fonction éducative est remplie par la vulgarisation de l’information scientifique diffusée.
Centre de formation : stages de formation de base sur la radioactivité, la radioprotection, la physique nucléaire (coût aux environs de 400F pour 2 jours)et stages spécialisés pour des publics ciblés comme médecins, éco-conseillers, etc). Il est important de constater que son rôle éducatif ne se limite pas à des publics déjà sensibilisés, mais s’étend à un public large.
La CRII-RAD a acquis une image de compétence et d’indépendance : elle est sollicitée par des particuliers, mais aussi par des collectivités territoriales, associations écologistes, laboratoires, associations de producteurs et de consommateurs, médias. Elle est intervenu pour le contrôle des rejets de l’usine Rhône-Poulenc à la demande des Verts Poitou-Charente, pour une campagne d’analyses sur les champignons et Tchernobyl, à la demande de la revue « Que Choisir?", etc. Lors de l’enquête publique réglementaire avant le démarrage de la centrale de Golfech, à la demande du Conseil Général du Tarn-et-Garonne, la CRII-RAD a rédigé un rapport sur le dossier fourni par Electricité de France, à l’appui de sa demande d’autorisation de rejets radioactifs sur l’environnement. Le rapport avait revélé les lacunes, défauts de méthodologie, manque de précision, dont souffrait le dossier.
information scientifique, diffusion de l’information, risque nucléaire, risque technologique, société civile, éducation à l’environnement, formation, consultant, transfert de connaissances, contrôle de l’Etat, vulgarisation scientifique, audit
, France
Ébauche pour la construction d’un art de la paix : Penser la paix comme stratégie
La CRII-RAD a comme but de « tenter d’assurer le fonctionnement démocratique des prises de décision ». Le rôle d’une source d’expertise indépendante est primordiale pour l’exercise d’un contre-pouvoir face aux sources officielles de diffusion de l’information scientifique sur l’environnement. Son rôle éducatif se trouve renforcé par le fait que ses actions font toujours l’objet d’une publicité importante dans les médias. Concernant le nucléaire on se heurte à de profonds dysfonctionnements qui empêchent la mise en place de procédures démocratiques - sans lesquelles le développement de contre-expertises risque de se réduire au rôle de l’alibi destiné à donner une image sécurisante de pluralité et d’unanimité. La manipulation peut être flagrante ou encore discrète, comme quand les fautes et les anomalies revélées par la contre-expertise ne donnent lieu à aucune sanction. C’est seulement par l’implication de chaque citoyen que les « dossiers techniques » deviendront des problèmes politiques donnant lieu à un débat.
Littérature grise
CRII-RAD, 1)Brochures de présentation des activités de la CRII-RAD, 2)« CRI DU RAD » N° 5 : « Contamination des champignons », 3)article de M. RIVASI : « Expertise et contre-pouvoir », dans « Autrement », « La Terre outragée. Les experts sont formels!", N° 1, janvier 1992, Paris