Le centre de médecine traditionnelle du Mali

Le Mali est un vaste pays continental de 1204000 km2 avec une population de 8 millions d’habitants. Cette population (à majorité rurale)a difficilement accès aux soins conventionnels de santé. Les raisons en sont le manque de moyens techniques et de personnel qualifié, le coût élevé des prestations. Ainsi pour plus de 80% de la population, le recours à la médecine traditionnelle reste le seul système de soins.

Face à cet état de fait, les autorités sanitaires ont mis en place une structure chargée d’organiser et de promouvoir les activités de médecine traditionnelle sur toute l’étendue du territoire. Cette structure comprend au niveau central une section "Matières premières" qui s’occupe des enquêtes auprès des thérapeutes traditionnels, des repérages et inventaires des zones de peuplements naturels de plantes médicinales et de l’approvisionnement du centre en matières premières. On y trouve aussi une section "Sciences pharmaceutiques" qui est chargée du contrôle de qualité des matières premières, de la mise au point et de la production de médicaments traditionnels améliorés et une section "Sciences médicales" qui effectue l’expérimentation clinique de ceux-ci. Au niveau périphérique, on retrouve une cellule de médecine traditionnelle en hôpital, une unité-pilote pour le stockage et le séchage des matières premières et un centre de médecine traditionnelle en milieu rural.

Les objectifs poursuivis depuis la création sont l’organisation du système traditionnel, la production de médicaments en utilisant autant que possible les matières premières locales et la formation des agents de santé et des thérapeutes traditionnels.

Parmi les résultats obtenus, on note le recensement et l’organisation des thérapeutes traditionnels en associations, la réalisation d’un herbier et d’un droguier destinés à la formation, une banque de données sur les plantes médicinales et la flore malienne, la production et la commercialisation de quatre médicaments traditionnels (un anti-amibien, un cholérétique, un laxatif, un antitussif). Ces quatre médicaments sont cédés aux officines privées du pays qui les vendent au public avec une marge bénéficiaire de 40%.

Dans le cadre de la formation, le centre reçoit de nombreux étudiants et élèves et a encadré plusieurs thèses et mémoires de recherche.