Déconstruire : le modèle économique de l’Asie de l’Est

L’ancien conseiller du Président Carter, Z. Brzezinski, développe des opinions rigides sur les relations entre Démocratie et Développement.

On sait depuis longtemps en Asie que la Démocratie ne constitue pas un préalable au Développement Economique. Selon M. Brzezinski, le succès économique ne conduirait pas forcément à la démocratie politique. Or, Taïwan et la Corée, après des décennies de régimes autoritaires, ont adopté le multipartisme au cours de la décennie 80.

En Thaïlande et à Hongkong se dessinent les mêmes tendances. Même en Chine et au Viêt-nam la majorité des citoyens ont profité de la libéralisation économique, y compris au niveau d’une plus grande liberté des personnes.

L’expansion du secteur privé ouvre de ce point de vue des possibilités alternatives de survie, des occasions de se déplacer y compris à l’étranger... Quel que soit le caractère formel des élections, les améliorations dont bénéficient la plupart des gens introduisent une différence correspondant à celle du "jour par rapport à la nuit". Ces changements ne sont pas tant dus aux besoins extérieurs (Droits de l’Homme)qu’aux transformations internes qui ont l’avantage de ménager les transitions.

En cherchant à discréditer l’argument suivant lequel une dictature peut produire de la richesse économique, Brzezinski se réfère à la Birmanie, à la Corée du Nord et au Viêt-nam en oubliant que l’économie vietnamienne, qui a jugulé l’inflation, a pris un rythme de croissance rapide.

Emporté par son zèle de missionnaire, M.Brzezinski oublie combien de temps il a fallu aux pays occidentaux pour devenir vraiment démocratiques... Il est vrai qu’il reconnaît (pour la Russie)qu’il est peut-être plus important d’assurer une certaine stabilité politique par souci de développement économique, lequel à son tour permettra la démocratisation. Que cela lui plaise ou non c’est ce qu’on appelle le "Modèle Est Asiatique".