Face à la crise textile, licenciements massifs et pari sur la modernisation technologique tournée vers la qualité
09 / 1996
Les temps sont durs pour l’industrie de la soie du Jiangsu. Les exportations déclinent depuis 1994 et des licenciements sont en cours. L’industrie textile chinoise, qui emploie 10% de la main d’oeuvre manufacturière, souffre de plusieurs maux. Le pays a de trop nombreuses usines employant de trop nombreux ouvriers et utilisant des équipements trop souvent obsolètes. Le gouvernement estime à 40 millions le nombre de broches (filature)en activité, c’est-à-dire 10 millions de trop.
Lorsqu’en 1984, la production textile a été ouverte aux acteurs non étatiques, les entreprises collectives ont proliféré ; dans le même temps, le gouvernement a encouragé les provinces riches en matières premières à créer leur propre industrie de transformation. En conséquence les régions non productrices (Shanghaï)ont dû se battre pour obtenir des matières premières.
L’explosion de la production ne s’est pas accompagnée d’une élévation de la qualité, tandis que la concurrence s’est exacerbée au détriment des entreprises d’Etat qui ont eu bien du mal à relever le défi d’entreprises plus flexibles. L’une de ces entreprises d’Etat par exemple a la charge à elle seule de 2000 retraités.
Les difficultés à l’exportation ont conduit les entreprises à chercher des débouchés sur un marché intérieur déjà saturé. Une rapide restructuration est en cours qui annonce des temps difficiles.
Dans la seule ville de Shanghaï, ancienne capitale du textile (dès 1930), qui comptait, en 1994, 550 000 ouvriers, environ 180 000 d’entre eux ont déjà été licenciés à la mi-1996 et 165 000 devraient l’être avant 2000, ce qui laisserait dans cette branche environ 200 000 travailleurs.
Les entreprises qui réussissent s’engagent délibérément vers la qualité et quittent le vieux centre pour s’installer dans les nouvelles zones industrielles de Pudong.
La municipalité de Shanghaï favorise l’évolution rapide vers des industries de qualité à plus haute technologie ainsi que vers les services, dont le poids dans le PIB est passé de 31% en 1990 à 40% en 1995 et qui devrait s’élever à 60% d’ici 2010.
crise économique, entreprise publique, modernisation des techniques, industrie textile
, Chine
Articles et dossiers
Far Eastern Economic Review, 1996/08/29 (HONG KONG)
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