2 - Passer de l’approche projet à un système de programmation concertée
07 / 1994
"A Madagascar, pour que le projet PARV "Projet d’Appui au Reboisement Villageois" ne soit plus le centre de l’action, que la coopération internationale vienne en appui à des institutions malgaches responsables et que des organisations paysannes potentielles puissent naître, un dispositif institutionnel plus ouvert et évolutif que celui du PARV demandait à être créé. Le choix de ce dispositif répondait aux objectifs suivants : préparer la place d’organisations à venir, développer les capacités des ONG de terrain, faire naître un espace de rencontre, d’expérimentation et de diffusion concernant les questions liées à la gestion paysanne en appuyant la création d’un centre appelé FAFIALA.
Ce centre est une association de droit privé, sans but lucratif, regroupant des acteurs aux intérêts variés et qui est chargé d’articuler les fonctions d’expérimentation, de formation et de diffusion des méthodes d’action et de techniques permettant aux paysans de s’organiser et d’entreprendre des réalisations en production et en protection des terroirs. FAFIALA est aussi un lieu d’échange d’expériences et de formation visant à favoriser la création et le renforcement d’organisations paysannes indépendantes des institutions d’appui.
Son conseil d’administration regroupe les trois catégories de membres actifs (administration provinciale, ONG, organisations paysannes de la région). Il doit permettre de tisser un réseau entre tous ceux qui peuvent favoriser la prise de responsabilité et la maîtrise paysanne pour une production soutenue et l’extension de la foresterie paysanne.
Le centre FAFIALA possède également une unité de recherche-développement qui teste avec les paysans des techniques et des modes d’organisation visant la mise en valeur des terroirs. Cette unité permet aux acteurs d’évaluer les effets de leurs pratiques et de les améliorer par des séries de questionnements et d’interprétation. Par l’observation des pratiques paysannes, le centre peut systématiser les problèmes rencontrés et mettre en évidence les facteurs qui peuvent les aider à dépasser leurs premières difficultés.
Le programme FDP "Programme de Foresterie et Développement Paysan" qui a remplacé le PARV en 1989 organise, lui, l’articulation entre secteur public, secteur associatif et secteur privé, entre travail de recherche et action de diffusion, entre rigueur technique et engagement social. L’ensemble du programme est caractérisé par une approche d’expérimentation-action en vue de mettre au point des manières de procéder et d’émettre des propositions opérationnelles et diffusables. Cette méthode d’expérimentation dans l’action s’est généralisée dans l’ensemble du programme par la pratique d’autoévaluations menées par les différents types d’acteurs.
Au départ, la mise en relation des différents acteurs du secteur public et privé n’était pas concertée. Il n’existait pas encore de synergie entre eux pour une réussite d’objectifs communs. A la suite de réunions organisées par FDP tous les deux ou trois mois, les participants ont traité des aspects de planification et d’ordre institutionnel, de l’information et du bilan des actions menées dans les divers volets du programme, ainsi que de l’extension de ces mêmes activités. Pour FDP, effectuer le rapprochement d’institutions indépendantes pour travailler ensemble était le résultat d’un processus s’étalant sur plusieurs années mais qui a bénéficié d’une conjoncture politique favorable. De plus, les ONG commençaient à réaliser qu’isolées elles n’étaient pas à même de répondre à l’ensemble des préoccupations paysannes. Et les services publics espéraient retrouver une certaine efficacité en collaborant avec les organismes actifs en milieu paysan.
Le programme FDP a donc favorisé la création d’un espace "neutre" de rencontres et de dialogues entre le secteur public et privé, entre le monde paysan et les équipes techniques. En juin 1994, il va faire l’évaluation d’une première expérience vécue en commun par tous les partenaires qui devrait permettre de dégager des enseignements et de leur faire préciser leurs préférences et leurs choix pour le futur".
organisation paysanne, ONG, autoévaluation, formation, projet de développement, vulgarisation agricole, méthodologie
, Madagascar, Antananarivo
Le texte montre bien comment passer de l’approche-projet à un système de programmation concertée entre acteurs publics, entreprises privées et associations paysannes naissants.
Entretien effectué par LECOMTE, Bernard. Voir aussi la fiche intitulée : "Promouvoir la maîtrise locale et régionale du développement : 1. A Madagascar, l’autoévaluation d’un projet de reboisement par ses bénéficiaires".
Littérature grise
RHAM, Philippe de, OCDE, OCDE, 1994/06 (France), 96
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