L’amélioration physique intégrée de l’urbain dans une perspective sociale
05 / 1993
Le projet.
Il s’agit de rénovations d’immeubles par des personnes minimexées par l’intermédiaire d’une disposition réglementaire belge qui permet de passer du statut d’assisté à celui de travailleur en formation. Il s’agit donc clairement d’une population dont la difficulté d’insertion dans un chantier de travail est réelle à cause de ses contraintes, ses horaires, ses structures, ses difficultés techniques, etc. A l’issue de ce travail de rénovation, ces personnes, auront tout d’abord acquis une certaine formation technique, mais également une réinsertion dans les habitudes de travail. Ces personnes auront également le droit de disposer d’allocations de chômage et de l’accès à un certain nombre de stages complémentaires de formation avec l’espoir en fin d’étape de se réinsérer dans le marché du travail proprement dit.
La caractéristique de ces travailleurs est qu’il s’agit en majorité de travailleurs migrants, puisque le projet "habitat-travail" s’inscrit dans dans le cadre d’un programme de la CCE d’aide aux travailleurs migrants, qui stipule que les travailleurs concernés par l’opération doivent être pour au minimum 60 % d’entre eux des travailleurs étrangers. Les travailleurs concernés sont aussi des candidats à la location après l’opération de rénovation. Les personnes qui travaillent dans les chantiers de rénovation sont prioritaires dans la sélection qui les amènera éventuellement à occuper le logement rénové.
Objectifs.
1. Une réinsertion sociale par le travail, et de ce fait une lutte contre la marginalisation par l’intermédiaire d’une formation, elle-même porte d’accès à l’emploi ;
2. Une occupation responsable des logement rénovés ;
3. Une rénovation des logements et une amélioration physique de la ville.
Au moment où commence la seconde phase de cette opération (la première phase est maintenant terminée), il s’agit d’accentuer les structures d’aide à l’insertion dans ce tissu social et d’accentuer l’aide à l’insertion des personnes dans leur logement non seulement avant qu’elles y arrivent, mais également après qu’elles y soient intégrées.
Partenaires.
Deux d’entre eux sont des partenaires publics, les deux autres des partenaires privés, issus du monde associatif.
1. Le CPAS de la ville de Bruxelles, dont l’objectif est de porter assistance aux plus démunis par l’attribution d’une allocation distribuée aux personnes qui ne disposent d’aucun revenu par ailleurs, ni de revenu du travail, ni de revenu provenant par exemple d’allocations de chômage. Son premier rôle est de choisir les futurs travailleurs de l’opération parmi son public attributaire d’allocations ; son second rôle direct dans l’opération est d’assurer le programme de formation dans l’opération elle-même.
2. Le Foyer bruxellois, qui est une société agréée de logement sociaux. Sur la base des prêts à taux réduits qu’elle obtient, cette société construit ou rénove des logements sociaux et les gère en les louant. Son rôle est d’être le responsable technique de l’opération, puisque c’est une opération qui se réalise sur son propre patrimoine ; son rôle est également financier puisque la société agréée contribue partiellement à l’acquisition des matériaux nécessaires aux chantiers.
3. L’association "Habitat et rénovation" dont l’objectif est l’amélioration physique intégrée de l’urbain dans une perspective sociale. Celle-ci apporte les conseils techniques à la rénovation et assure par ailleurs l’intégration des immigrés avec l’aide de la Commission des Communautés européennes.
4. Une association de quartier, le Buurdwinkel (la boutique de quartier), dont le rôle est d’assurer l’action sociale pendant les travaux.
35 % de l’aide provient du CPAS, environ 40 % du Foyer bruxellois (propriétaire des logements), environ 20 % de l’association Habitat et rénovation (via l’aide apportée par la Commission des Communautés européennes), 5 % enfin sont apportés par le Buurdwinkel.
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, Belgique, Bruxelles
Un peuplement hétérogène a été recherché dans cette première phase de logement : 8 familles belges, 5 familles turques, 1 famille zaïroise, 2 familles iraniennes, 1 familles irakienne, 2 familles d’Angola, 1 famille syrienne et 2 familles marocaines. Il s’agit dans la plupart des cas de familles nombreuses et, grâce aux subsides de la Commission, les loyers sont plus bas que les loyers fixés dans le logement social traditionnel. 24 logements sont terminés, mais l’opération dans son ensemble concerne une centaine de logements (300 personnes). Des modifications de chantier sont intervenues ; ainsi, en termes de timing, l’opération est plus longue que prévu par le fait que les travailleurs n’ont pas ou peu d’expérience dans le domaine de la rénovation. Le programme logement a également été modifié pour correspondre au mieux à la taille des familles attributaires.
Cette expérience a fait l’objet d’une intervention dans le cadre du colloque "Le rôle du logement dans la construction de l’Europe sociale" organisé par HIC Europe avec la Commission européenne en septembre 1992 en tant qu’étude de cas. Elle est publiée dans les Actes de ce séminaire.
Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…
JOURET, Patrick, HABITAT ET RENOVATION, 1993/06/00 (Belgique)
Habitat et Participation - Place des peintres 1/004, 1348 Louvain-La-Neuve, BELGIQUE - Tél. (32) 10 45 06 04 - Fax (32) 10 45 65 64 - Belgique - www.habitat-participation.be - hep (@) tvcablenet.be