03 / 1993
Origine du projet
Face aux difficultés rencontrées par les immigrés pour trouver un logement en Belgique, et surtout dans la région de Bruxelles, une initiative a été organisée autour de l’accession à la propriété. Les familles immigrées, à force de se voir refuser l’accès à l’habitat collectif, avaient tendance à acheter des logements libres à bon marché, mais souvent en très mauvais état. L’acquisition entraînait donc des frais de réparation que les familles ne pouvaient assumer.
Services offerts et population concernée
Des associations d’immigrés, de locataires. Quelques syndicats organisent des permanences de conseils tenues par des travailleurs sociaux, des architectes, afin de fournir bénévolement aux familles une évaluation du coût des réparations à réaliser selon les logements qu’elles envisagent d’acquérir. Des ateliers d’appui technique aux initiatives d’auto-réhabilitation sont ensuite montés et une bourse aux matériaux de construction est créée.
Ainsi, grâce à ce système d’accompagnement, des milliers de familles immigrées ont réussi à trouver à se loger dans de bonnes conditions par l’intermédiaire d’une accession financièrement supportable. Des initiatives locales se sont développées en s’appuyant sur des structures socio-culturelles appartenant à des immigrés. Les immigrés font appel à des spécialistes surtout au début de l’action : achat du terrain, évaluation de la maison à acquérir, moyens pour avoir des prêts à taux d’intérêt supportables.
Les associations communautaires jouent un rôle important dans cette étape. Leurs responsables, déjà initiés au fonctionnement des administrations (Caisse d’allocations familiales, syndicats, banque, épargne) et maîtrisant la langue, facilitent les contacts et l’obtention de l’information pour bénéficier de tel crédit ou telle autorisation de construire ou de réhabiliter une maison. Les travaux de réhabilitation sont réalisés par le propriétaire immigré lui-même, aidé par des compatriotes. Certains immigrés ont réhabilité des maisons et les ont mises à la disposition de membres de leur famille.
L’habitat social n’est pas le seul mode d’accès à l’insertion dans la société belge. Les immigrés démultiplient les actions en s’intéressant un peu plus à l’habitat ancien et, surtout, à l’habitat privé. Aujourd’hui, les immigrés s’éloignent du logement social et créent leur propre logement. Cela est aussi lié à leur installation en Belgique qui devient de plus en plus durable. Acheter son logement, pour un immigré en Belgique, est un acte qui symbolise son intégration et son appartenance à une société. Ces actes se manifestent chez les Turcs comme chez les Marocains et les autres.
habitat populaire, matériau de construction, réhabilitation de l’habitat, financement du logement, construction de logement, immigré, formation, information, crédit, insertion sociale, organisation communautaire, accès à la propriété, accompagnement social
, Belgique, Bruxelles
L’aspect positif de l’accès à la propriété par les immigrés est l’expression d’une nouvelle forme de citoyenneté et d’être chez soi. Si la motivation principale est économique, il est évident que l’immigré se trouve autonome et non dépendant d’un organisme pour se loger. De ce fait, il devient acteur dynamique dans le processus de construction ou de réhabilitation du logement. Sortant de l’assistanat où il n’est plus dépendant d’un parc de logement social, il se valorise et participe activement à l’économie du pays qui l’a accueilli, non seulement comme agent de production, mais comme acteur d’investissement. Il est donc important de donner des moyens aux immigrés et d’encourager les initiatives allant dans le sens de s’occuper de son toit ici en Europe. Entrepreneurs, banquiers, doivent créer un fonds d’investissement pour soutenir les immigés dans la construction de leur logement.
Entretien
KARAMAN,…, CENTRE D’INFORMATION ET D’ANIMATION TURC, 1993/03/02
Projet Coraux - Via Tonzig, 9. 35129 Padova, ITALIA - Tel (19)39 49 807 01 24 - Fax (19)39 49 807 57 90 - Italie