Cette étude porte sur 9 cas de fonds rotatifs ruraux chiliens et s’inteéresse à divers domaines (histoire, analyse de leur administration, analyse financière, résultats économiques et sociaux). L’ensemble représente une grande diversité régionale, climatique, productive, culturelle et sociale. Les bénéficiaires sont des familles, non des individus, avec de grandes disparités socio-économiques (propriétaires, non propriétaires; terres rentables, moyennes ou très pauvres).
Quels sont ces divers fonds ?
-Fonds rotatif de crédit agricole de production (CAP)- Peumo
-Programme spécial de crédit (PEC)- Peumo
-Fonds rotatifs de vergers familiaux (CRATE)- Talca
-Fonds rotatif du projet d’irrigation La Figueiroa (CRATE)-Talca
-Fonds de prêts de SOPRODER - Nueva Imperial
-Fonds rotatif de crédit de la Coopérative paysanne de San Juán de la Costa
-Fonds rotatif Soca’s de Aysen (FUNDA)
-Banque d’élevage de Lago Verde (FUNDA)
-Banque d’élevage de Coyhaique (FUNDA)
Ces systèmes s’organisent sous forme de prêts et remboursements qui se font soit en produits (surtout les prêts), soit en argent (tendance croissante pour les remboursements).
-Le traitement est soit individuel (par famille), soit collectif (par communauté). Tous les fonds établissent une forme de sanction du crédit par la communauté (du simple avis au réel veto). Outre l’endettement, le refus d’un crédit peut venir d’un décalage entre les besoins et les résultats espérés, ou de la faiblesse des fonds.
Huit des fonds ont établi une supervision des prêts à travers les techniciens et les animateurs. Les garanties exigées se cantonnent souvent à la reconnaissance de dette. Le recours en justice est rarement employé. Il existe une certaine tension entre participation et connaissance technique ou financière. Pour huit des fonds existe une assistance technique. Elle est fondamentalement agropécuaire. Des programmes de formation sont mis en place (programmes d’éducation en organisation, entreprise et développement personnel; programmes d’apprentissage technique. Pratiquement, pas de ressources appliquées à l’éducation en administration financière. Deux types de fonds s’occupent de commercialisation : Peumo pour les producteurs de blé et FUNDA pour les producteurs de laine (aide aussi pour la commercialisation des bovins).
La majorité des fonds permettent aussi un ravitaillement en réalisant des prêts en produits, le magasin devient un instrument essentiel du système.
Concernant l’organisation de ces fonds, il s’avère que CRATE, en particulier, privilégie les aspects organisationnels, promouvant le développement et le renforcement des organisations de paysans. Dans le cas de San Juán de la Costa, il y a une haute valorisation de la coopérative, mais c’est le seul élément d’intégration sociale existant dans la région.
Les fonds proposent aussi des services spécifiques : CRATE dispense des services de santé; SOPRODER organise des activités de tissage et de confection; FUNDA a des programmes pour les femmes et les jeunes.
-Les fonds disposent tous de deux sources de financement: les apports des agences externes et la récupération des prêts. La rotation des fonds, à l’exception en particulier du CAP de Peumo, s’opère difficilement. La récupération des prêts représente environ 65 % des ressources (91 % pour le CAP de Peumo, contre 9,8 % pour la Banque d’élevage). Ces fonds paraissent souvent mal gérés; la comptabilité, le suivi et l’échange d’informations insuffisants. Les projections au départ et les résultats obtenus peuvent différer et être la source de diverses tensions. De plus, ces fonds engendrent parfois de par leur attribution des inégalités.
La conclusion du séminaire sur le développement rural, réalisé par "El Taller de Cooperación" (Santiago, décembre 88)était que les fonds rotatifs avaient des effets positifs en ce qui concerne l’offre de crédit pour les paysans, l’accès à une technologie plus moderne, le potentiel d’organisation, les motivations psychologiques entraînées.
fonds rotatifs, assistance technique, commercialisation, organisation paysanne, crédit rural, organisation communautaire, formation
, Chili
Il serait intéressant de connaître le degré d’assimilation de l’assistance technique par les paysans.
Fiche extraite du rapport de mission réalisée par Béatrice Trouville, à l’occasion du Séminaire international des Sociétés d’investissement - Chili et Brésil -, mars/avril 1991.
Rapport
TROUVILLE, Béatrice, CEDAL FRANCE=CENTRE D'ETUDE DU DEVELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE
CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - France - cedal (@) globenet.org