Impact des technologies chimiques
Centre for Education and Documentation
07 / 2009
Dans l’expression Révolution verte, le terme “vert” n’a pas le sens actuel de biologique, sans pesticides. Bien au contraire. Ce terme a été inventé par William Gaud, membre du Département d’État des Etat-Unis, en 1968. Il désigne la période des années 60-70, où les paysans en Inde ont été convaincus d’abandonner leurs méthodes biologiques traditionnelles pour cultiver selon des méthodes modernes, américaines. Les paysans ont cessé de cultiver des céréales, haricots, légumineuses jugés « dépassés » et se sont tournés vers de nouvelles variétés à haut rendement de blé, riz et coton. Ils ont commencé à utiliser des engrais chimiques à la place de la bouse de vache et à labourer avec des tracteurs plutôt qu’à l’aide des bœufs…
La Révolution
L’Inde a un système de planification sur cinq ans où, dans le cadre d’une économie mixte, la décision était prise par le secteur public dans les domaines considérés comme clés pour le développement. L’agriculture avait une place essentielle dans les objectifs de développement de la nation nouvellement indépendante (1947).
On considère généralement que la Révolution verte a été adoptée à la fin des années 60 alors que la population indienne augmentait à un rythme bien plus élevé que la production alimentaire. Le Dr. R. Dwarakinath, directeur d’Agriculture, Man, Ecology (AME), une organisation non gouvernementale de l’Inde du Sud, et qui était un agronome de premier rang associé aux premières mises en place de la Révolution verte, se souvient dans un entretien au Centre for Education and Documentation : « Quand ce pays est devenu indépendant, il a perdu le Penjab et donc son approvisionnement en blé. Les Britanniques avait perdu la région birmane, donc le riz aussi a été perdu. Nous sortions tout juste de la Seconde Guerre mondiale. Il y avait un gros problème de pénurie alimentaire. Le gouvernement de l’Inde a donc mis en place un programme appelé : “campagne pour cultiver plus de produits alimentaires”. »
La décision du gouvernement indien de se lancer dans la « Révolution verte » était une réponse d’urgence à la crise de la production alimentaire causée par les déficits du secteur agricole résultant à la fois d’une longue histoire de mauvaise gestion coloniale et de l’engagement de l’État indien dans une philosophie privilégiant la croissance industrielle. Le changement opéré par Indira Gandhi, alors Premier Ministre (1966-77), a été présenté comme un geste anti-impérialiste, une résistance à la dépendance envers les importations alimentaires, en phase, disait-on, avec la politique étrangère du pays.
Alors que la grande majorité des universitaires et de l’intelligentsia politique accepte cette version de l’histoire, certains faits indiquent que le piège résidait surtout dans la voie technologique qui a été suivie.
Les scientifiques de la Fondation Rockefeller qui ont joué un rôle important dans l’introduction des technologies de la « Révolution verte » en Inde, affirmaient dans les années 50 que l’Inde avait perdu toute capacité d’innovation et de changement. Ils ajoutaient que « des millions de personnes étaient enchaînés par des siècles de tradition et n’étaient pas réellement libres d’essayer de nouvelles méthodes ou d’exploiter leur propre inventivité » (cité par John H. Perkins, 1990). De plus le gouvernement des États-Unis, sous Lyndon Johnson, a utilisé le programme d’aide extérieure pour contraindre l’Inde à sortir de ce qu’il considérait comme la stagnation économique et agricole (Goldsmith, 1988).
En 1959, l’équipe de production agricole de la Fondation Ford recommandait à nouveau l’approche intensive. Avec l’échec flagrant du Deuxième Plan quinquennal à mettre sur le marché des denrées alimentaires pourtant en augmentation, un nouveau Programme d’Agriculture Intensive au niveau des Districts (IADP) a été lancé à la fin de ce Plan. L’objectif affiché du programme était de concentrer les ressources et les efforts dans des régions particulièrement bien dotées pour aboutir à une percée rapide de la production. Le programme a été étendu en 1964 sous le nom de Programme régional d’agriculture intensive afin de couvrir plus de zones. Dès le départ, seules les régions ayant un potentiel de production satisfaisant en termes d’eau disponible et d’infrastructures ont été choisies et l’accent a été mis sur la rentabilité des exploitations (Bajaj).
La technologie
La technologie de la Révolution verte consistait en un ensemble d’intrants : variétés à haut rendement, engrais chimiques, pesticides, machines telles que tracteurs, batteuses, pompes, moissonneuses-batteuses, etc. Les variétés de blé nain à haut rendement du Centre International d’Amélioration du Maïs et du Blé de Mexico ont été introduites, conduisant à des récoltes exceptionnelles. En réalité, le terme de « variété à haut rendement » est impropre. Les semences répondant fortement aux intrants tels que les engrais et l’eau, il s’agit plutôt de « variétés à forte réactivité ».
Trois éléments fondamentaux président à la méthode de la Révolution verte :
1) l’expansion continue des zones exploitées,
2) la double récolte dans les exploitations existantes,
3) l’utilisation de semences génétiquement améliorées.
Comme l’explique R. Dwarakinath :
« Cette “campagne pour cultiver plus de produits alimentaires” reposait principalement sur une plus grande irrigation, soit par des canaux soit en aidant les paysans à creuser des puits et à en extraire l’eau pour les cultures. […] Les engrais simples d’alors, le sulfate d’ammonium, le super phosphate, n’augmentaient pas beaucoup la production. Mais heureusement, en 1962-63, le travail de recherche agronomique ailleurs dans le monde a abouti aux variétés à haut rendement. C’était un matériau biologique qui était très supérieur aux variétés améliorées dans le pays, elles étaient capables de produire trois fois plus qu’une récolte normale, en particulier grâce aux conditions d’irrigation, d’exploitation, couplés avec des engrais de grande qualité. Donc, à partir de 1965, dans les régions irriguées, les paysans progressistes, en avance sur les autres, ou l’« élite des paysans », ont été capables d’utiliser très rapidement ces technologies et en 10 ans nous sommes devenus auto-suffisants dans l’alimentation et nous avons été capables non seulement d’exporter mais aussi de consolider des stocks substantiels dans le pays. C’est ça la Révolution verte. »
Le rendement des exploitations s’est amélioré de plus de 30 % entre 1947 et 1979. Durant les décennies suivantes la production de céréales a constamment augmenté malgré des sécheresses périodiques et a dépassé les 212 millions de tonnes en 2003-04.
Ainsi la Révolution verte a réussi à créer un niveau durable d’autosuffisance au niveau national.
Cependant, le succès de la Révolution verte repose sur l’accès continu à des niveaux importants d’intrants. L’infrastructure technologique nécessaire pour soutenir les variétés à haut rendement a présenté des défis environnementaux non résolus. Elle n’a pas non plus assuré l’approvisionnement suffisant des pauvres de l’Inde en denrées alimentaires, malgré la création de subventions gouvernementales via le système de distribution publique. Elle a encore moins créé un système parallèle d’auto-suffisance (en opposition aux subventions gouvernementales) qui permettrait aux pauvres de l’Inde d’avoir un régime alimentaire équilibré. Ainsi, la Révolution verte en Inde est une illustration claire des possibilités et des limites des solutions technologiques aux processus de développement (Cf. Arena).
Impact de la Révolution verte au Penjab
Le Gouvernement indien a investi plus de 70 millions de roupies pour promouvoir l’agriculture dans les États du Penjab, d’Andhra Pradesh, du Tamil Nadu, du Gujarat, etc.
Le Penjab a été l’exemple le plus saisissant de la Révolution verte en Inde. Vandana Shiva, écologiste internationalement renommée, souligne que la possibilité d’assurer l’irrigation sur des terres fertiles a constitué un environnement favorable qui a permis en retour aux paysans dynamiques de tels États d’accepter les innovations dans les technologies des semences. Les autres paysans, quelque soit la taille de leur exploitation, ont immédiatement imité ces innovateurs quand ils ont constaté le saut brutal dans le rendement à l’hectare. L’impact était spectaculaire : entre 1965-66 et 1970-71, le rendement à l’hectare du blé a doublé, passant de 1104 kg/ha à 2238 kg/ha.
En 1984, des surfaces de 1,8 et 2,8 millions d’hectares étaient mises en culture, respectivement de paddy et de blé. Le Comité pour la diversification de l’agriculture au Penjab, créé en 1985, suggéra une diversification de la production. Mais dans la mesure où, au nom de la sécurité alimentaire nationale, le prix de soutien minimal était augmenté pour ces seules céréales, de même que les subventions pour les engrais chimiques et l’irrigation, les paysans ont continué à cultiver de plus en plus de terres sous le blé et le paddy.
L’État du Penjab est aujourd’hui à la croisée des chemins. Son agriculture a atteint un plafond avec les technologies disponibles et les ressources naturelles existantes : il est devenu non viable économiquement et non durable écologiquement. L’intensification à outrance de l’agriculture au fil des années a conduit à une dégradation générale du fragile écosystème de l’État, tandis que les coûts élevés de production, associés à la baisse des profits, affectent les conditions socio-économiques des paysans. Sur environ un million d’exploitations, 63 % font moins de 4 hectares. Ces paysans ont été forcés de surexploiter leurs terres en augmentant l’intensité des récoltes (qui est passée de 126 % en 1960-61 à 189 % en 2005) et en adoptant la monoculture de blé et paddy. Les différentes politiques au niveau central ou des États, comme le prix de soutien minimal, l’approvisionnement en cultures sélectionnées, les subventions sur les intrants agricoles et l’énergie ou les facilités de crédit, ont joué un rôle clé dans l’adoption par les paysans de ces modes de production. De plus la politique de gratuité de l’électricité pour les paysans a abouti à l’épuisement des ressources en eaux souterraines à cause de cultures exigeantes en eau (paddy).
Les subventions sur les engrais ont encouragé les paysans à un usage excessif des engrais azotés avec une sous-utilisation d’autres types d’engrais et de micronutriments, ce qui a affecté la qualité des sols et créé une pollution environnementale.
La surface cultivée en paddy a été multipliée par 12 entre 1960 et 2006, passant de 227.000 hectares à 2.642.000 hectares. Cela a conduit au déclin des surfaces consacrées à d’autres cultures kharif (récolte d’automne) comme le maïs, le millet, le sorgho, le sucre de canne, l’arachide et les légumineuses. La surface cultivée en blé a été multipliée par 2,5 entre 1960 et 2006, passant de 1.400.000 hectares à 3.468.000 hectares. Cela s’est fait aux dépens d’autres cultures rabi (récolte de printemps) telles que l’orge, le colza, la moutarde et le tournesol. Les surfaces sous coton américain ont fluctué autour de 5 % de la surface cultivée totale du Penjab.
D’après une étude de l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires, le rendement du riz a stagné au Penjab, n’augmentant que de 0,02 % par an dans les années 90 et celui du blé a ralenti. Il est passé de 2,96 % de gain annuel dans les années 80 à 1,96 % dans les années 90, contre une moyenne indienne de 3,2 %. D’une manière générale, le secteur a connu une croissance de seulement 1,3 % par an dans les années 90 contre 4,8 % dans les années 80 (Economic Times, 10 oct 2006). Cet institut a mis en garde sur le fait que si le Penjab ne rationalisait pas les encouragements et les investissements de manière significative, il souffrirait d’une baisse des revenus, de l’emploi et d’une dégradation environnementale irréversible.
Impact social : les petits paysans
Dans son ouvrage Food, Population, Employment (1973), Francine Frankel prévenait : « Dans le modèle agro-économique des campagnes d’Asie, l’introduction de technologies intensives en capital augmente inévitablement les disparités économiques entre, d’un côté, le petit groupe des paysans réalisant des profits, et, de l’autre, la majorité des paysans pratiquant l’agriculture de subsistance, des métayers et des paysans sans-terres. »
Trente pour cent de la population agricole de l’Inde est constituée de paysans sans terres qui subviennent difficilement à leurs besoins essentiels et ne peuvent être pris en considération dans aucun projet visant à promouvoir une classe entrepreneuriale de paysans capitalistes. Une autre forte proportion de la population agricole est formée de petits paysans possédant de petites parcelles de terre et pratiquant essentiellement une agriculture de subsistance utilisant la main d’œuvre familiale. Ils sont le plus souvent obligés de louer leur force de travail à des paysans plus aisés car leur production ne suffit même pas à assurer ces besoins, sans compter les autres dépenses tels que les intérêts sur leurs dettes ou les dépenses de consommation. Les métayers qui forment une autre part importante de la classe agricole sont encore plus directement touchés par la Révolution verte dans les régions où les variétés à haut rendement ont été introduites. Au Penjab par exemple, les propriétaires fonciers ont augmenté leurs loyers à 50-70 % de la récolte totale, contraignant les métayers à s’exécuter ou à partir.
De plus, en raison des coûts élevés des intrants technologiques, la dépendance des paysans vis-à-vis des prêteurs a augmenté, puisqu’ils n’ont pratiquement aucune autre source de crédit. Les banques coopératives rurales censées bénéficier aux paysans en général ne sont en réalité ouvertes qu’aux paysans riches pouvant fournir une garantie suffisante au prêt. D’après une étude faite dans le district de Thanjavur Est, un paysan moyen (possédant 20-30 hectares de terres) ne pouvait emprunter que 750 roupies par hectare auprès des sociétés coopératives, et à un taux d’intérêt annuel de 8,25 %. Le métayer ne peut pas emprunter à ces coopératives car il ne possède aucune terre. S’il emprunte auprès de prêteurs privés, il devra payer un taux d’intérêt de 100 à 200 %. Lorsque l’on parle prêteurs en Inde on ne fait pas forcément référence à une classe de personnes à part, non liées à la terre : très souvent, les grands propriétaires terriens ont eux-mêmes les moyens d’emprunter à faible taux d’intérêt aux coopératives et de reprêter aux paysans pauvres au taux fort.
Avantages pour les grands propriétaires terriens
Il est évident que le programme de la Révolution verte était destiné, par nature, à bénéficier seulement à la très petite minorité des grands propriétaires terriens qui devaient se développer selon un mode capitaliste. Et il est certain qu’une classe puissante de koulaks a émergé comme groupe d’intérêt dominant dans les régions où le programme a fonctionné. Ces grands propriétaires soit cultivent la terre eux-mêmes, en introduisant un plus grand degré de mécanisation, soit embauchent des travailleurs. L’utilisation des termes « paysan capitaliste » et « main d’œuvre salariée » n’implique pas cependant de changement significatif dans les relations de production entre ces deux classes. Les employés étant embauchés de manière saisonnière, ils n’ont de travail que quelques mois par an, et plutôt que d’être affamés le reste de l’année, ils se louent à un salaire de subsistance dans le cadre d’une relation de type féodale avec le propriétaire terrien. Au Penjab ou en Haryana, deux États où la Révolution verte est considérée comme un succès, les salaires réels des travailleurs agricoles ont chuté en raison de la hausse plus rapide du prix des denrées alimentaires. Les salaires moyens quotidiens ont augmenté de 89 % entre 1961 et 1968 tandis que les prix ont augmenté de 93 %, malgré une augmentation de la production agricole de 66 %.
Le Dr. G.V. Ramanjaneyulu du Centre pour une Agriculture Durable a une vision plus large de l’agriculture. Il est très critique sur la recherche-développement. Pour lui, le contenu et le système institutionnel de la recherche en Inde sont principalement fondés sur le modèle américain :
« Mais aux États-Unis ni les conditions climatiques, ni les conditions économiques, ni la taille des exploitations, ni l’état des sols ne ressemblent à ceux de l’Inde. C’est une science qui explique ce qui doit être fait dans des grandes exploitations où il y a peu de main d’œuvre pour réaliser certaines tâches. On a donc besoin de produits chimiques ou de machines pour remplacer les gens. Et parce qu’on utilise des machines on ne peut avoir de système de cultures multiples : il faut aller vers la grande monoculture. Et dans la monoculture, quelles pratiques de gestion des insectes doit-on adopter ? Ce type de science a été importé ici, et on a essayé de l’appliquer aux petites exploitations qui sont très diverses. C’est la plus grande contradiction scientifique d’une l’agriculture qui ne répond pas aux besoins des paysans. »
Le Dr. Malla Reddy, qui dirige une ONG dans le district d’Anantapur en Andhra Pradesh, répond à la question de l’avenir de l’agriculture et des petits paysans en Inde, en rappelant qu’aux États-Unis et dans les pays développés où l’agriculture s’est modernisée, les paysans disparaissent.
« C’est une agriculture sans paysans. L’Inde ne peut se permettre une telle situation dans la mesure où 65 à 70 % de sa population dépend toujours de l’agriculture. De plus, les conditions agro-climatiques sont favorables à une agriculture où de nombreux paysans peuvent s’investir et en vivre. Non seulement cela leur garantit des moyens d’existence, mais ils nourrissent la nation. Ainsi, nous n’avons pas à retirer les petits paysans de l’agriculture et faire des exploitations industrielles où un seul paysan peut assumer l’agriculture de 30-40 villages. Je pense que c’est là que nos politiques doivent agir : créer un environnement qui permette aux petits paysans de vivre de leur production ».
Vandana Shiva, physicienne du nucléaire devenue agro-écologiste et critique indienne la plus dure de la Révolution verte, la désigne comme une « monoculture de l’esprit » : « Ils regardent juste les rendements du blé et du riz mais, au final, le panier des denrées alimentaires diminue. Il y avait 250 types de récoltes au Penjab avant la Révolution verte. » Elle affirme que les petites exploitations, diverses biologiquement, peuvent produire plus de denrées avec moins d’intrants d’origine pétrolière. Ses recherches ont montré que l’utilisation de compost en lieu et place des engrais dérivés du gaz naturel augmente les matières organiques du sol, séquestrant le carbone et maintenant l’humidité, deux avantages clé pour les paysans pour faire face au changement climatique : « S’il s’agit de résoudre la crise alimentaire, voici les méthodes dont on a besoin », conclut-elle.
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, Inde
L’agriculture paysanne en Inde
Traduit de l’anglais par Valérie FERNANDO
Cette fiche est également disponible en anglais : In India, the Green Revolution turns to brown
Entretien avec le Dr. R Dwarakinath, Directeur de Agriculture, Man & Ecology (AME), réalisé par le CED à Bangalore le 05/03/2009
Entretien et séminaire du Dr G. V. Ramanjaneyulu du (Centre for Sustainable Agriculture)
Lectures conseillées :
John H. PERKINS, « The Rockefeller Foundation and the Green Revolution, 1941-1956 », Agriculture and Human Values, 7(2):12,1990.
Arthur A. GOLDSMITH 1988, Policy Dialogue, Conditionality, and Agricultural Development: Implications of India’s Green Revolution, The Journal of Developing Areas. 22:390
Ayesha HEBLE, « The Green Revolution : Its Social and Economic Consequences », How, 01/08/1979
J.K.BAJAJ, Green Revolution: A Historical Perspective, Bombay Group, PPST Bulletin, vol 2 No.2, Nov. 1982
Joseph A. ARENA, Confronting Agrarian Crisis: Historical Food Insecurity, the Indian State, and the Green Revolution
State of Environment Punjab-2007, Report by Punjab State Council for Science & Technology, Chandigarh in collaboration with The Energy & Resources Institute (TERI), New Delhi
M. PRAHLADACHAR, Income Distribution Effects Of Green Revoluton In India: A Review Of Empirical Evidences, Economic Development Center, University Of Minnesota, Bulletin No. 82-2, April 1982
Voir également : La facture de la Révolution Verte, Notre Terre, n° 5, février 2001
Texte original
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