08 / 1999
L’association Etudiants et Développement, E et D, créée en 1993, a pour objectifs d’informer les étudiants sur le développement, les relations Nord-Sud/Sud-Nord et la solidarité internationale. Elle propose également un ensemble de formation de courte durée (week end ou journées)qui s’assemblent comme un puzzle pour réfléchir sur tous les thèmes qui touchent le développement. Ces formations complètent et renforcent la large variété de soutiens - dont l’aide financière - que E et D apporte aux initiatives étudiantes. Une de ces formations (un des morceaux du puzzle)s’intitule "Découvrir le Tiers Monde : la rencontre des cultures".
L’interculturel est avant tout présent dans la relation à l’autre. C’est une dynamique fondamentale aujourd’hui et un enjeu majeur dans l’éducation au développement. Aussi, E et D poursuit l’objectif d’opérer un travail de conscientisation et de sensibilisation sur les obstacles à la rencontre interculturelle. Ensemble, formateurs et étudiants cherchent à dénouer les liens extrêmement délicats qui relient l’autre à soi.
Pour beaucoup de ces étudiants, participer à cette formation vient du désir de monter et de mener le mieux possible leur projet de développement. Mais si certains manifestent, dans leurs expressions, une certaine lucidité par rapport à la réalisation d’un projet, d’autres ont à coeur l’envie de faire changer les choses. Génération des médias, ils sont les éléments composites d’une relation ternaire : la télévision et l’autre, la télévision et lui, l’autre et lui.
L’objectif d’E et D est de réfléchir avec les étudiants sur les représentations qu’ils ont de l’autre, sur les stéréotypes, sur les préjugés. Chacun doit pouvoir prendre conscience de ses propres références culturelles car l’ouverture ne peut se faire sans un regard interrogateur sur soi. La rencontre interculturelle ne s’inscrit pas automatiquement dans la dimension Nord-Sud. Elle s’inscrit autant dans l’instantané du quotidien que dans le cadre d’un projet de développement. Il y a tous les jours des occasions de dialogue, de confrontation, voire de compétitions entre des personnes de culture différente. Quelle est la démarche adoptée dans cette formation, compte tenu de ces priorités ?
D’un cadre méthodologique à une dynamique vivante
Il y a un schéma type de formation, mais il faut s’adapter. Divers facteurs entrent en ligne de compte et notamment la vitesse à laquelle se posent les questions. Il y a des journées types ce qui n’interdit pas d’aborder plus longuement tel ou tel autre concept en fonction de la progression du groupe. Mais cette indispensabble adaptation du groupe n’exclut pas un canevas méthodologique par souci de clarté :
- Etape du samedi matin. L’objectif principal est de mettre en marche la dynamique de groupe et de saisir un "instantané photographique" des représentations des participants qui permet un premier éclaircissement des concepts et les premiers apports théoriques.
- Etape du samedi après-midi. Pour poursuivre le travail, le support proposé en début d’après-midi est un jeu de simulation, le Bafa Bafa. Il s’agit d’un exercice où les participants se trouvent dans une situation de rencontre afin de tester les réactions d’un individu isolé face à un groupe culturel différent. L’exploitation se passe après coup successivement, individuellement, par groupe de jeu et collectivement. Le champ de questionnement s’élargit progressivement. A la fin de la journée, il s’agit d’évaluer et de faire la synthèse afin de voir surgir certaines thématiques récurrentes. Le dimanche matin y est d’ailleurs consacré.
- Le dimanche après-midi. Des ateliers sont formés par petits groupes. En fin de journée, après l’étape de restitution, l’étape de synthèse récapitule les éléments importants des deux journées.
Les impacts de cette formation
Quelles sont les réactions des participants a posteriori ? Les étudiants éprouvent un sentiment de surprise car les deux journées de formation leur ont ouvert un espace de réflexion très éloigné de la vision exotique qu’ils se faisaient de la rencontre inteculturelle. Souvent même, ils expriment une certaine frustration car ces deux journées n’ont bien évidemment pas épuisé le sujet. Les formateurs éprouvent aussi un sentiment de frustration car au-delà des évaluations intermédiaires faites en cours de formation et de l’évaluation finale du dimanche après-midi, ils ne peuvent que trop rarement mesurer l’impact de cette formation sur le long terme.
Néanmoins, les différentes étapes de l’évaluation font apparaître d’autres questionnements et suscitent chez les participants l’envie d’aller plus loin. D’autres temps de formation leur permettront de poursuivre le processus entamé. Ainsi au cours du séminaire annuel "Etudiants engagés", E et D travaille avec diffférentes associations étudiantes autour du thème "images et représentations" afin d’engager une réflexion autour des stéréotypes que peut engendrer ou renforcer le choix de certains messages, photos ou images choisis pour réaliser une affiche, un tract, un dossier de présentation de projet, d’une conférence ou de tout autre action de sensibilisation.
E et D organise un autre module de formation d’une journée où l’interculturalité est un des thèmes abordés. Pour le moment, il n’a lieu que dans les écoles d’enseignement supérieur où les séances peuvent être étalées dans le temps, à l’inverse des week-ends. Mais dans les écoles, ces formations sont un quasi-enseignement. Transposer ce module lors des week-ends paraît périlleux vu la diversité des motivations des étudiants.
derecho a la diferencia, choque cultural, prejuicio, método pedagógico, innovación pedagógica, diálogo intercultural, obstáculo en la comunicación
, Francia
Texto original
Etudiants et Développement - 38/40, rue Eugène Oudiné, 75013 Paris, FRANCE - Tél : 01.53.61.37.87 - Fax : 01.53.79.71.99 - Francia - www.etudiantsetdeveloppement.org - info (@) etudiantsetdeveloppement.org