02 / 1996
L’île de Bora-Bora se situe à 250 km au nord-ouest de Tahiti. C’est un lagon, reste d’un cratère volcanique en partie effondré, et garni d’un corail abondant et fragile. L’ensemble présente la forme d’un pentagone ouvert par une passe sur l’océan, d’une douzaine de kilomètres dans sa dimension nord/sud, d’environ 9km dans sa dimension est/ouest. L’île centrale s’élève de façon abrupte jusqu’à plus de 700m d’"altitude, prolongée au sud par une plaine côtière.
La vocation touristique de Bora-Bora trouve son origine dans l’occupation américaine au cours de la seconde guerre mondiale, et de l’aéroport construit alors, et qui n’a pas cessé d’être utilisé. La vanille, le coprah et le café étaient les productions agricoles locales auxquelles s’ajoutait bien entendu la pêche. Depuis les années 60, le tourisme a rapidement supplanté les autres activités. La population locale est d’environ 4.200 habitants. Le nombre des visiteurs chaque année est 10 fois plus élevé, sans compter les touristes en escales de croisières ou ceux des yachts. La population autochtone est regroupée dans la partie centrale et occidentale de l’île intérieure. Les hôtels sont dispersés tout autour, plus nombreux dans la pointe sud. Le must de Bora-Bora, ce sont les bungalows sur pilotis, qui s’avancent parfois jusqu’à 200m dans le lagon.
Les problèmes de nuisances sont nombreux. Certains sont en relation avec les cyclones, fréquents dans la région. Les mesures anti-cyclones, imposées pour les constructions, ne peuvent être appliquées aux bungalows sur pilotis. Les dégâts, importants, sont couverts par les assurances, mais les poteaux arrachés endommagent de façon irréversible le corail dans lequel ils étaient implantés. Des réglementations définissent les surfaces relatives à accorder entre les concessions maritimes et terrestres, reconnus "imprescriptibles et inaliénables", mais il y a de nombreuses dérogations, accordées de préférence pendant les périodes pré-électorales. Certains villages sur pilotis s’avancent à plus de 200 m des plages. La surface d’un bungalow sur pilotis comprend sa surface propre, à laquelle s’ajoutent les accès et les ponts. Des bingalows de luxe peuvent atteindre entre 400 et 1000m2.
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, Polinesia, Polinesia francesa
Ce document illustre de façon révélatrice l’apparente possibilité de mener à bien une politique touristique positive dans une région magnifique et tentante. Bora-Bora n’est pas une région du tiers-monde à la misère endémique, aux législations incertaines et à la démocratie hésitante. C’est un territoire français, protégé par un système législatif cohérent et enrichi de textes spécifiquement adaptés à la situation locale. L’île ne manque ni de réglementation, ni de compétences, ni de bonnes volontés, ni même d’efforts certains de la parts de promoteurs pour chercher des solutions aux problèmes divers. Et pourtant, à la lecture de ce document bien argumenté, il apparaît bien que la "perle du Pacirfique" a dépassé le seuil de tolérance et atteint la saturation. Cependant de nouveaux projets hôteliers sont en cours, avec d"e nouvelles promesses d’emplois, dont on se demande comment ils pourraient s’arrêter. Le pire serait qu’un jour la mode de Bora-Bora ne passe, et que l’île ne soit désaffectée et abandonnée par les touristes. L’organisme éditeur de la brochure croit qu’il est encore possible de sauver l’île et ses habitants.
Les documents qui ont servi à la rédaction de la brochure dont il est question ici sont cités en références bibliographiques (textes et recherches thématiques, documents législatifs officiels, dossiers, etc)
Informe
BOUGERIE, Alexandre; TCHING CHI YEN, Bernard, Tuatu Te Natura, Le tourisme, une richesse en péril, Tuatu Te Natura, 1993/02 (Polynésie Française); Te Vea A Atuatu Te Natura N° 15 ler trimestre 1994
Transverses - 7 rue Heyrault, 92100 Boulogne, FRANCE. Tel 01 49 10 90 84. Fax 01 49 10 90 84 - Francia