L’action de la Communauté Economique Européenne
07 / 1993
L’action de la Communauté Economique Européenne (CEE)en matière d’Education à l’Environnement (EE)commence en 1977, faisant suite à la 1ère conférence integouvernementale sur l’EE organisée par l’UNESCO et l’UNEP (Programme des Nations Unis sur l’Environnement). Un réseau d’"écoles pilotes" où des projets d’EE se mettent en oeuvre est créé à travers l’Europe. A la suite de cette expérience, en 1988, la CEE adopte une résolution où les états membres affichent leur volonté de promouvoir l’EE. Le constat de départ est que la protection de l’environnement revêt une importance croissante au niveau de la CEE, tant pour l’amélioration des conditions de vie des citoyens, que pour le développement harmonieux des activités économiques. Il existe une demande croissante de personnel ayant des connaissances spécialisées en matière de protection de l’environnement. Il importe donc d’intensifier et d’améliorer les actions entreprises au niveau de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur, dans le but de satisfaire à cette demande. On remarque que ce sont les exigences relatives au développement économique qui, en premier lieu et en dehors de celles relatives à la qualité de vie, caractérisent l’état d’esprit de cette résolution. La stratégie affichée est celle d’une implication progressive de tous les niveaux de l’enseignement (du préscolaire à l’enseignement des adultes)à la tâche de la promotion de l’EE. L’action communautaire devrait être concentrée sur la correspondance entre les systèmes éducatifs nationaux et le développement intégral de l’EE dans l’ensemble de la Communauté. Les principes directeurs de cette action portent sur :
-l’appréhension de l’environnement en tant que patrimoine commun de l’humanité,
-le devoir de protéger et améliorer la qualité de l’environnement en tant que contribution à la protection de la santé humaine et la sauvegarde de l’équilibre écologique,
-la nécessité d’assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles,
-l’appréhension de la contribution de chaque citoyen à la protection de l’environnement. Les actions à entreprendre au niveau des Etats membres portent sur :
-l’insertion de l’EE dans tous les niveaux de l’éducation, tâche qui passe par l’élaboration de programmes d’enseignement et de cours interdisciplinaires, l’encouragement des activités périscolaires, la formation initiale et continue des enseignants, la fourniture du matériel pédagogique adéquat,
-l’insertion d’un contenu environnemental dans la formation professionnelle initiale et continue. Les actions à entreprendre au niveau communautaire portent sur :
-l’échange d’informations entre les états membres,
-l’amélioration de la documentation pour les enseignants et les élèves,
-l’insertion de l’éducation environnementale dans les activités en cours. A la suite de cette résolution, en 1989, la CEE a financé une série de projets d’échanges centrés sur l’environnement : Jeunes pour l’Europe (45 projets), ARION (5 visites d’étude d’experts en EE), ERASMUS (20 programmes inter-universitaires), COMMET (54 projets en agriculture, environnement et audiovisuel/observation). A l’extérieur des programmes scolaires, à partir de 1990, 50 projets interdisciplinaires en EE sont financés chaque année (400 000 Ecu/an). Ils visent l’échange d’expériences et la création de démarches et d’outils didactiques (exemple : les Campus Européens de l’Environnement).
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, Europa
L’orientation affichée dans le texte de la résolution ne se veut pas anthropocentrique et utilitariste : la protection de la santé humaine et la sauvegarde de l’équilibre écologique sont perçus comme des objectifs équivalents, l’Homme et la Biosphère sont donc mis en égalité. Cette résolution reste pourtant encore en partie inappliquée. A tel point que la commission des CEE, dans un document de mai 1992, constate que le problème fondamental consiste à mettre en pratique les décisions et les projets annoncés : passer de la déclaration d’intentions à l’institutionalisation de l’EE et de l’expérimentation à une généralisation qui permette à tous d’en bénéficier. Il est à déplorer en outre, l’absence de politique visant la sensibilisation à l’environnement du public adulte qui se trouve en dehors du système scolaire : c’est par l’alphabétisation environnementale du plus grand nombre de citoyens que la participation à la prise de décisions sera renforcée à l’intérieur de systèmes démocratiques dignes de ce nom.
Sources : 1)Résolution du Conseil et des Ministres de l’Education réunis au sein du Conseil sur l’éducation en matière d’environnement du 24 mai 1988 (88/C177/03), Journal officiel des Communautés Européennes, N° C 177/8, 1988/07/06 2)"Vers l’Education Nouvelle", N° 458, 1993, CEMEA, Paris
Documentación gris
CONSEIL ET MINISTRES DE L'EDUCATION DES COMMUNAUTES EUROPEENNES, 1999/99/99