Des expériences locales aux politiques nationales

Réunis à Santiago en 1989, à la veille du retour à la démocratie, des Chiliens engagent une réflexion sur l’Etat avec la participation de partenaires de la FPH de tous les continents. Presque tous fonctionnaires progressistes ou militants politiques, ils s’étaient abrités dans les ONG durant les années de dictature. Une fois la démocratie retrouvée, ils sont intéressés à faire revivre la vie politique au Chili ou à participer au gouvernement plutôt qu’à pérenniser les ONG.

Mais comment valoriser l’expérience de terrain de ces dernières années ? Comment faire passer « en vraie grandeur » les acquis des micro-réalisations ? Deux grandes préoccupations sont apparues. D’abord, celle de reconstruire un Etat (à tradition centralisatrice au Chili)capable d’entendre les aspirations de la société dans sa diversité. Ensuite, celle d’imaginer des mécanismes d’aller-retour entre des expériences locales et des politiques nationales. Quelques idées :

- il ne peut pas y avoir de passage micro-macro sans formulation d’une utopie partagée qui fasse converger les projets.

- il ne peut pas y avoir de lien entre expériences locales et politiques nationales sans forces sociales vigoureuses.

- les innovations doivent s’appuyer sur des dynamiques sociales existantes.

- il faut que les acteurs de la société civile se dotent de capacités de proposition politique.

- il faut également concevoir des modalités financières et juridiques cohérentes avec le développement d’une société pluraliste, en s’appuyant sur les dynamiques sociales.

- il faut consacrer des efforts à la formation des élites au sein des mouvements sociaux

- les ONG sont-elles la courroie de transmission efficace ? Oui, quand elles représentent un réservoir d’expériences. Non, quand elle usurpent la parole des acteurs sociaux. Il faut bien distinguer les organisations de pêcheurs, d’agriculteurs ou d’artisans et les organismes d’appui.