Vila Pinheiros à Rio de Janeiro
Cristiane Rose DE SIQUEIRA DUARTE
06 / 1994
Pendant que la société construit ses espaces, elle se construit elle-même aussi : l’analyse des transformations établies par les habitants de Vila Pinheiros, ensemble d’habitations à bon marché construit par l’Etat de Rio de Janeiro entre 1979 et 1983 pour reloger les habitants des favelas Maré, explique les pratiques d’organisation sociale et souligne comment l’appropriation du quartier a permis à ses habitants, migrants d’origine, de s’adapter au milieu urbain. Elle met en évidence les interactions entre les processus de dynamique spatiale, de dynamique culturelle et de dynamique sociale. Les résultats de ce travail de recherche mené par une équipe d’architectes, devraient pouvoir contribuer à la proposition de nouvelles méthodes de planification et de construction de logements sociaux.
L’équipe s’est consacrée pendant 4 ans à la collecte de données par le biais de l’observation participante des pratique sociales, des techniques de construction, des données anthropologiques et économiques. Elle a procédé à plusieurs démarches complémentaires : une enquête spatiale sur le terrain et dans les régions d’origine de la population concernée; une analyse documentaire et des interviews auprès des "planificateurs".
Le travail comporte 3 parties. Il commence par une description des favelas Maré au moment où le projet plus vaste d’aménagement a été initié (Projet Rio).
La première partie présente d’abord la manière dont vivaient les habitants des favelas, afin de déceler les problèmes de ces espaces urbains de pauvreté. Ensuite, le sujet devient l’acteur public pour savoir comment et pourquoi ont été conçus par l’Etat brésilien les plans de reconstruction, les raisons pour lesquelles le projet est resté inachevé, ainsi que les enjeux politiques cachés. La plupart des habitants de Vila Pinheiros provenait de la Roça, au Nord-est du Brésil.
La deuxième partie est consacrée au Roceiro, à ses repères culturels et à ses aspirations. Cette analyse de l’univers culturel des acteurs nous aide à comprendre d’une part, les bases des processus d’adaptation à la vie urbaine et, d’autre part, l’imaginaire du futur immigrant urbain.
La troisième partie porte sur l’analyse des processus de transformations et d’interactions. Le contact avec la grande ville augmente le répertoire des références symboliques utilisées par le migrant pour donner des significations à l’espace. Ces références sont objet, elles aussi, de changements tout au long du processus d’adaptation au milieu urbain. Ce processus se traduit par des modifications spatiales liées à 2 facteurs : les contraintes urbaines et la culture rurale d’origine. L’interaction permanente entre ces facteurs est soumise aussi à une évaluation.
Si, l’urbain est pour l’immigrant le symbole d’une "vie meilleure", les transformations sociales et spatiales n’existent que sur la base de la reproduction de modèles culturels ruraux. La réinterprétation permanente de ces modèles est un processus dynamique qui se traduit dans l’espace.
Il y est montré aussi comment ces transformations sociales et spatiales ont été déclenchées par un processus d’appropriation symbolique et matérielle du quartier et comment les logiques d’usage des espaces se sont construites selon un processus de développement d’un système de relations sociales.
L’étude conclut sur la double nécessité de concevoir les espaces urbains avec la participation des habitants dans les processus de création de leurs espaces de vie. Si les programmes d’habitation étaient accompagnés d’actions susceptibles d’encourager la participation des habitants à la prise de décisions, au niveau du "moulage d’une identité" ou au niveau politique, ils obtiendraient de meilleurs résultats.
barrio precario, política urbana, vivienda, planificación, vivienda de intéres social, metodología, modelo cultural, participación popular
, Brasil, Rio de Janeiro, Sertão, Nordeste
Travail intéressant par son approche méthodologique d’une réalité complexe et multi-factorielle. Il faudrait accorder une importance majeure à son aspect méthodologique.
Tesis y memoria
DE SIQUEIRA DUARTE, Cristiane Rose, 1993 (France)
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