Un exemple au Chili
09 / 1993
Le Chili tend de plus en plus à reconnaître l’importance de la petite production comme facteur dynamisant pour l’économie, en particulier grâce à sa capacité d’absorption de main d’oeuvre. De plus, ce secteur est complémentaire de celui des grandes entreprises et sait tirer parti des créneaux libres et des excédents du marché.
Une des principales actions des politiques gouvernementales a ainsi été de régler le problème de l’impossibilité d’accès au crédit institutionnel par les micro-entreprises. En effet, la faiblesse économique de ces dernières et la nature des différents marchés qu’elle abordent sont perçues comme un obstacle majeur à l’obtention de crédits de la part des institutions financières formelles. Celles-ci considèrent en effet les micro-entreprises comme des clients à haut risque. De même, les coûts administratifs élevés et les bénéfices réduits n’attirent pas les banques vers ce type de clientèle, sans parler de leur manque de connaissances sur ce segment du marché et sur la meilleure façon de l’aborder.
C’est donc par le biais des organisations d’appui du secteur informel productif que les crédits aux micro-entreprises sont négociés avec les institutions financières, à des taux parfois préférentiels, mais surtout à un coût d’opération très bas, entraînant ainsi un financement attractif pour cette clientèle soumise aux usuriers.
La position de l’organisation d’appui vis-à-vis de la banque est renforcée par l’existence de lettres de garantie signées entre cette organisation, la banque et un garant national ou international. Les lettres de garantie sont un ordre de paiement en faveur d’un destinataire pour couvrir la part du risque prise par la banque lors d’opérations de crédit ou d’opérations commerciales. Ce ne sont pas des opérations de transferts de fonds tant que la banque n’appelle pas la garantie. La lettre de garantie permet de mobiliser vers la micro-entreprise des liquidités bancaires.
Par exemple, en 1991, avec une garantie de 80 000 US$ émise par un garant international, RAFAD, en faveur de la Banque de développemment du Chili, SOINTRAL (Société d’investissement pour le travail, SARL Chilienne) a mené, sur une année, des opérations de crédit équivalent à 642 000 US$ et réparties en 1 020 crédits aux taux du marché sans que cette garantie ait été appelée. De plus, récemment, la Banque a augmenté la ligne de crédit de deux fois le volume de la garantie aux mêmes taux d’intérêt et d’amortissement que la ligne précédente.
Pour amplifier un tel système, il existe une alternative intéressante qui consisterait à attirer l’épargne de la clientèle du même pays que l’organisation informelle de crédit par des taux adaptés et une participation à une action de développement.
On peut dire que, en fin de compte, c’est une relation d’égal à égal, en termes commerciaux, qui s’établit entre la banque et l’organisation d’appui.
En conclusion, il faut souligner le rôle fondamental de l’Etat pour stimuler l’attention des institutions financières formelles envers ce secteur de l’activité économique, notamment en rendant les relations entre le secteur financier et les micro-entreprises plus souples et en dotant de capacités de garantie les organisations d’appui spécialisées dans ce secteur.
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, Chile
Microfinances pour le développement : diversité et enjeux des crédits alternatifs
L’expérience de SOINTRAL illustre les qualités requises pour pouvoir articuler « formel » et « informel » : souplesse, mais aussi détermination, capacité permanente de négociation, mais aussi adaptabilité à la nature des besoins de financement. Moyennant quoi, on assiste à une véritable démultiplication des ressources possibles.
Compte-rendu d’un séminaire tenu à Quito (Equateur) en octobre 1992.
Actas de coloquio, encuentro, seminario,…
LESAFFRE, Dominique, MEES, Marc, NECOCHEA, Wilfredo, RAFAD=RECHERCHES ET APPLICATIONS DE FINANCEMENTS ALTERNATIFS AU DEVELOPPEMENT, SOS FAIM, Le financement alternatif : Le cas des micro entreprises et des associations de producteurs des pays andins, SOS FAIM, 1993/10 (Belgique)
RAFAD (Recherches et Applications de Financements Alternatifs au Développement) - 1 rue de Varembé, P.O. Box 117, 1211 Genève 20, SUISSE - Tel (19) 41 22 733 50 73 - Fax (19) 41 22 734 70 83. - Suiza - www.rafad.org - info (@) rafad.org