Un territoire vide, des villes pleines qui accumulent des problèmes sociaux, il est tentant de vouloir résoudre simplement l’équation: il faut installer les villes à la campagne !
Pas si simple ! D’abord bien sûr parce que la campagne n’a pas de vertu magique. Elle n’est intéressante que dans la mesure où elle permet de faire autre chose qu’en ville et pour cela il faut avoir la maîtrise légale du territoire: avoir un petit bout de jardin, avoir le droit de cueillir les champignons dans les prairies ou les mûres dans les haies. Or, l’espace rural est rarement public et il n’est pas aisé d’en jouir sans se heurter à un propriétaire !
Mais au delà de ce problème bien réel encore faut-il pour être acteur dans l’espace rural savoir ce que l’on peut y faire. Les urbains sont souvent bien démunis face à un territoire dont ils n’appréhendent pas les ressources ; la campagne c’est la ville moins la ville, c’est à dire... rien !
En partenariat avec une association de quartier (l’association Ebullition), le MRJC (Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne)de la Creuse a mis en place des échanges ville-campagne sous la forme de camps réunissant enfants ruraux et urbains. L’idée était que l’encadrement lui-même soit mixte ruraux-urbains. Mais là les choses se compliquèrent, car les animateurs urbains étaient aussi démunis voire plus que les enfants qu’ils étaient censés encadrer ! D’où l’idée de mettre en place un BAFA ville-campagne c’est à dire une formation spécifique des animateurs à la question des relations ville-campagne: différence de temps et de perception de l’espace, différence des activités. De plus chaque année se tient à la Bergerie un séminaire ville-campagne entre jeunes animateurs pour échanger sur les difficultés et les découvertes.
En espérant bien sûr qu’un jour ces liens permettent à la population de se réapproprier ou de s’approprier le territoire.
local development, environmental education, teacher, knowledge exchange, training, school mediation, cross cultural education
, France
La Creuse est un département extrême qui perd 3 habitants par jour. Mais quelle que soit la perspective à long terme de mouvements de population (forcément modestes)sur le territoire, ces liens entre jeunes permettent de débroussailler avec beaucoup de franchise les problèmes généraux de relations ville-campagne, problèmes plus souvent ’culturels’ qu’on ne le croit malgré la forte convergence qui s’est produite lors des trentes dernières années. D’une expérience locale nous avons bon espoir de passer à un travail plus national notamment avec l’ensemble du MRJC mais aussi du Comité National des Associations d’Education Populaire (CNAJEP).
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