Pendant et au-delà de la guerre, exemples d’une éducation spécifique pour construire la paix (extrait des actes du II Congrès mondial sur la violence et la coexistence humaine, Montréal, juillet 1992)

Si la guerre, sans doute, se gagne, la paix, elle, se construit nécessairement bien avant la fin de cette guerre. Et c’est d’abord avec les enfants, qui sont le futur que cela peut se réaliser.

Dans ce court recueil où plusieurs expériences d’éducation à la paix sont décrites, on retiendra avant tout l’exposé de Sister Anna concernant le Lagan College de Belfast.

Partant de l’idée simple que ce sont les peurs, les sectarismes accumulés ou l’ignorance de l’autre tout simplement qui divisent, le fil directeur de l’action de paix est qu’il faut "réunir". Depuis les années 70, il y a eu les Children’s Community Holidays (CCH), sorte de colonies de vacances oecuméniques, mais il y a eu depuis 1984, l’école chrétienne "cogérée" qu’est le Lagan College.

Celui-ci montre qu’en permettant le développement progressif de la confiance, l’approfondissement du respect de la personne, seuls les maladies de la peur, de l’ignorance et du sectarisme disparaissent. On appréciera au passage, la remarquable densité et clarté de l’auteur pour expliquer l’origine du conflit en Irlande du Nord. Ailleurs, on découvrira l’expérience du centre d’animation et de rattrapage scolaire de Gaza qui a pour but en fin de compte de rendre aux enfants leur enfance ("un enfant qui ne joue pas est un enfant qui meurt"). Egalement, le jardin de la paix de Saida, au Sud Liban, qui réunit les jeunes de toutes origines et toutes confessions dans le cadre de camps aérés d’été. Enfin, l’école de la paix de Bores, haut lieu de la résistance partisane Italienne, où sont formés des éducateurs de la paix.