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dialogues, proposals, stories for global citizenship

La Radio Rurale de Kayes -RRK-

Quel usage pour l’ORDIK, association intervillageoise de développement ?

Anne FONTENEAU

11 / 1994

Initiée en 1988 par la coopération italienne, la RRK est aujourd’hui gérée conjointement par une organisation non gouvernementale italienne, GAO qui doit se retirer en juillet 1995 et par l’Association des Radiodiffuseurs de Kayes pour le Développement Rural (ARKDR)créée en 1992. Chacune des treize associations qui composent ce regroupement s’engage à verser une cotisation annuelle de 150 000 FCFA (1 500 FF)et à produire des émissions. C’est à ce titre que l’ORDIK (Organisation Rurale pour le Développement Intégré de la Kolimbine)a recours à la RRK dans ses actions de développement. Pour Barka Fofana, responsable de l’animation et de l’alphabétisation à l’ORDIK et par ailleurs, collaborateur bénévole à la RRK, l’ORDIK utilise la RRK dans deux directions : valoriser les actions de développement entreprises et défendre le patrimoine socio-culturel soninke de la région. Barka a donc réalisé des reportages sur la construction d’un barrage par les villageois, la culture de l’arachide par les femmes, le déroulement des cours d’alphabétisation en langue locale... Toutes ces émissions sont construites sur le même principe : enregistrement sur le terrain de témoignages, d’interviews et de divers matériaux bruts, montage en studio et diffusion par séquences de 15 mn. Quant aux productions culturelles, elles visent à sauver de l’oubli et à faire connaître l’histoire d’un village, l’origine d’une coutume ou d’une fête traditionnelle. Plusieurs expériences de théâtre radiophonique ont également été tentées. L’une d’entre elles s’appuyait sur le récit fait par un griot malien d’un mariage difficile. Barka et les jeunes du village ont repris l’essentiel de l’intrigue et l’ont reformulée avec leurs mots propres. Pour ceux qui savaient lire, le texte a été rédigé ; pour les autres, le coeur du message à transmettre, minutieusement expliqué. Après plusieurs répétitions, l’enregistrement s’est effectué au village, sur cassette. Monté en studio et agrémenté de musique, ce feuilleton a été diffusé à raison d’un épisode de 15 mn par semaine durant deux mois. Ce type de programmation avait aussi pour but d’encourager l’alphabétisation en montrant aux néoalphabètes l’une des possibilités qui leur étaient désormais offertes. Confronté à de nombreuses responsabilités au sein de l’ORDIK, Barka dispose aujourd’hui de moins de temps pour la production radiophonique. Aussi est-il favorable à ce que d’autres jeunes le secondent dans cette tâche. Certains moniteurs d’alphabétisation employés dans les villages de la zone ORDIK ont ainsi suivi, au Centre d’Echanges et de Formation Pratique (CEFP)de Bakel (Sénégal)une formation aux techniques de l’interview et de la transcription. Barka souhaiterait maintenant les initier à la production radiophonique afin que d’autres émissions voient le jour.

Key words

popular culture, communication, community development, national language, popular participation, radio, traditional knowledge enhancement


, Mali

Comments

La RRK connaît aujourd’hui des difficultés financières mais elle se heurte aussi au fait que certaines associations membres de l’ARKDR ne remplissent pas leur engagement de fournir annuellement un certain nombre d’émissions. L’ORDIK est cependant l’une des associations qui assume le mieux ses responsabilités. Pour pouvoir poursuivre, elle doit élargir le nombre de producteurs villageois afin de continuer à bénéficier des avantges multiples en matière de développement qu’offre, en zone rurale enclavée, l’outil de communication qu’est la radio.

Source

Interview

FONTENEAU, Anne; FOFANA, Barka

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