12 / 1993
L’exemple illustre la relation entre projet urbain et réhabilitation. Pour ces deux approches, l’insuffisance de cohérence dans le temps et les responsabilités réduit les effets d’un investissement lourd destiné à la remise en état du patrimoine bâti. La satisfaction des locataires est occultée par l’effet négatif des méthodes de travail et les ratés de la gestion quotidienne.
Pendant longtemps, nulle présence régulière de l’organisme de gestion. Bâtiments et espaces extérieurs se dégradent. En 1984, on commence à penser réhabilitation. Au rtyhme des financements, études, projets et travaux se succèdent. Cet échelonnement dans le temps, où l’on tire certes parti de l’expérience acquise pour s’adapter aux besoins, ne règle pas la question, souvent traumatisante, des travaux lourds, par groupe d’immeubles. L’organisme obéit à des impératifs de programmation financière (et de capacité d’intervention)et non à une stratégie délibérée d’amélioration progressive (susceptible de répondre aux attentes des locataires). Le manque d’un lieu ressource pour les études et expériences se fait sentir. Du côté du maître d’ouvrage et pour les habitants, le changement fréquent d’interlocuteur renforce l’incohérence.
Après une période d’équilibre, le quartier a joué le rôle de "quartier tiroir" dans la rénovation du parc ancien de Lyon. Il concentre les familles en situation fragile et présente, aujourd’hui, les caractéristiques des quartiers d’exclusion. Du fait de sa situation urbaine très valorisante, les objectifs de requalification laissent planer une incertitude sur l’avenir de la population en place. Sans discuter l’intérêt des travaux réalisés, certains doutent qu’il s’agisse des priorités des habitants acutels. La nécessité du changement d’image, à l’origine de nombreux choix, ne concorde pas toujours avec leurs besoins.
Première préoccupation du maître d’ouvrage : la remise en état des bâtiments. La collectivité locale engage ensuite une étude d’urbanisme (station de métro; suppression du viaduc divisant le quartier). Ces démarches restent parallèles, de registre distinct. l’intervention de l’équipe de la "Cité de la création" -recomposition des espaces publics et rôle de l’art dans la ville- suscite l’intérêt des habitants, concernés par la méthode. Cette approche par le détail se trouve en porte-à-faux avec celle, globale, de transformation des processus de décision. La discontinuité entre travaux sur les logements et réaménagement des espaces publics est mal perçue par les résidents.
Le bilan de la réhabilitation ne soulève pas de critique systématique; on reconnaît le bien fondé de certains travaux et les améliorations apportées. Les doutes portent sur la façon de procéder. Elle a, pendant 10 ans, mobilisé bien des compétences pour un résultat qui n’est pas à la mesure de l’enjeu. Insatisfaction sur le manque de finitions extérieures, retards et incohérences des actions sur l’espace, contradiction des discours techniques...La crédibilité du dialogue avec les locataires sur les projets coûteux et à moyen terme est remise en cause par l’insuffisance de la gestion quotidienne, l’absence de réponse aux problèmes de décohabitation ou de changement d’appartement.
moradia, moradia social, rehabilitação da moradia, planejamento urbano, concertação
, Franca, Lyon, Rhône-Alpes
Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’habitat et de la Construction du Ministère de l’equipement, du Logement et des transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04.
Literatura cinzenta
DIRECTION DEPARTEMENTALE DE L'EQUIPEMENT DU RHONE (DDE 69); GROUPE LOCAL D'EVALUATION DE LA REHABILITATION DE LYON (France)
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