06 / 2001
Le Syndicat Mixte du Barrage du Gouët, créé le 1er octobre 1991, a pour mission d’harmoniser la production et la fourniture d’eau, à partir de la retenue située en amont du barrage du Gouët, à l’ensemble des collectivités adhérentes au syndicat. Cette retenue, alimenté par un bassin versant de 195 km2, permet de produire 6 millions de mètres cubes d’eau potable par an et représente ainsi 20 pour cent de la production départementale.
Une dégradation continue de la qualité de l’eau
Depuis la construction du barrage en 1976-78, les eaux de la retenue ont été contaminées par une pollution qui ne cesse d’augmenter.
La teneur maximale en nitrates, qui se situait entre 15 et 20mg/l en 1976-78, dépasse chaque hiver depuis 1990 la norme de 50 mg/l, norme qui correspond à la concentration maximale admissible dans les eaux de surface utilisées pour la production d’eau potable. La teneur en produits phytosanitaires des eaux de la retenue dépasse aussi périodiquement la norme admissible, nécessitant un traitement spécifique des eaux brutes. Les concentrations importantes en phosphore sont à l’origine de phénomènes d’eutrophisation de la retenue, qui posent des difficultés pour la production d’eau potable et sont responsables des proliférations croissantes d’algues vertes sur le littoral des Côtes d’Armor, et notamment au niveau de la baie de Saint-Brieuc.
Un programme de reconquête
Face à ce constat, le Syndicat Mixte du Barrage du Gouët a engagé en 1994-95 une étude fine de toutes les sources de pollution sur le bassin versant du Barrage du Gouët afin de définir un programme adapté de restauration et de préservation des eaux de la retenue du Gouët.
L’étude diagnostic a permis de hiérarchiser les différentes sources de pollution et de proposer un programme d’actions. La source principale de dégradation mise en évidence par l’étude réside dans la pollution diffuse d’origine agricole liée à la fois à un excédent de déjections animales et à leur mauvaise utilisation.
En 1996, le Syndicat Mixte du Barrage du Gouët signait dans le cadre du programme Bretagne Eau Pure 2 les contrats de bassin du Gouët, bassin versant d’action renforcée, et de la Noë-sèche, bassin versant de démonstration. Ces contrats d’une durée de cinq ans sont mis en place et financés par l’Union Européenne, l’Etat le Conseil régional de Bretagne, l’agence de l’eau Loire-Bretagne et, le Conseil Général des Côtes d’Armor pour un montant de 115 702 000 F, dont environ 20 pour cent de participation du SMBG pour les mesures retenues dans le programme d’actions (excepté les mesures concernant la mise aux normes des élevages et la résorption des excédents d’azote organique qui font l’objet d’un financement particulier).
Les mesures retenues se déclinent en 7 axes :
- Aménagement de l’espace : limiter l’érosion des sols par la mise en place de haies et talus, éviter le transfert rapide des polluants vers les cours d’eau, entretien des cours d’eau
- Agriculture : élimination de l’azote organique excédentaire, fertilisation équilibrée des cultures, promotion de techniques de production plus respectueuses de l’environnement, promotion des mesures agri-environnementales
- Collectivités : réduction des pollutions dues à l’emploi de désherbants
- Assainissement : extension des réseaux d’assainissement, amélioration du fonctionnement des stations d’épuration, développement et contrôle de l’assainissement autonome
- Information - communication : sensibiliser les agriculteurs et la population à la qualité de l’eau, sensibiliser les scolaires, faire connaître les partenaires associés et les actions entreprises
- Suivi et contrôle des résultats : évaluation de chaque action par rapport aux objectifs, suivi régulier de l’azote dans le sol, suivi de la qualité de l’eau sur l’ensemble du bassin, suivi des pratiques des différents acteurs pour recaler l’action au vu des résultats
- Harmonisation et cohérence des actions : coordonner et harmoniser les actions et les messages de tous les intervenants, harmoniser et renforcer la réglementation et les contrôles pour une cohérence et une efficacité accrue
Le Syndicat Mixte du Barrage du Gouët s’est doté d’un système d’information géographique, qui offre une vision globale des paramètres influant sur la qualité de l’eau. La cartographie s’appuie sur les plans cadastraux informatisés dans le cadre d’une digitalisation progressive du cadastre à l’échelon départemental, ainsi que sur les données de l’IGN. Cet outil facilite le suivi et l’évaluation des résultats du programme dans le temps en croisant les différentes données disponibles et permet de réaliser des cartes thématiques :
- Classement des parcelles à risque de transfert de produits phytosanitaires
- Plan de désherbage communal
- Schéma d’aménagement du bocage
- Plan d’épandage à l’échelle communale
- Contrat Restauration et Entretien du Gouët
Les actions retenues dans le cadre du programme Bretagne Eau Pure 2 sont réalisées en collaboration avec différents partenaires techniques : la chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, le Groupement des Agrobiologistes des Côtes d’Armor (GAB 22) et le Centre d’Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome (CEDAPA) s’occupent des actions d’amélioration des pratiques agricoles concernant la fertilisation et l’utilisation de produits phytosanitaires. Le SMBG est responsable des actions concernant l’aménagement de l’espace, l’assainissement et l’utilisation des produits phytosanitaires par les communes et les particuliers. La Direction Agriculture et Environnement du Conseil Général des Côtes d’Armor assure le suivi de la qualité de l’eau, de l’azote dans le sol et de l’occupation du sol, notamment les surfaces sans couverture du sol l’hiver.
Le Programme Bretagne Eau Pure 2000-2006, dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région, se développe sur la base des expériences acquises, dans un esprit de continuité. Mais comme les résultats obtenus n’ont pas encore été suffisants, il sera plus exigeant.
Le deuxième programme d’action (2001-2003) au titre de la directive nitrates (75-440) vise notamment à obtenir une évolution quantifiée des pratiques de gestion des fertilisants azotés et de l’interculture, tandis que le premier programme d’action (1996-2000) visait à corriger les plus grosses erreurs concernant l’épandage des fertilisants azotés. Parmi les principales mesures il faut citer :
- l’obligation pour chaque exploitant d’établir un plan de fumure annuel et de remplir un cahier d’épandage
- la définition d’objectifs quantifiables d’évolution des pratiques agricoles
- la définition de règles précises pour chaque exploitant concernant notamment les épandages
Le Contrat Territorial d’Exploitation (CTE), dispositif de la Loi d’Orientation Agricole de 1999, est un outil qui vise une réorientation et une adaptation de l’agriculture face aux multiples attentes de la société et aux nouvelles donnes du marché. Le CTE type départemental des Côtes d’Armor fixe notamment un plafond de 170 kg d’azote par hectare toutes origines confondues.
A ce titre, le SMBG a mis en place un CTE collectif "CTE Gouët Eau Pure". L’ adhésion à ce CTE collectif entraîne une majoration des aides pour l’agriculteur. Des CTE collectifs ont aussi été mis en place par le CEDAPA, le GAB d’Armor, l’association "l’Herbagère".
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, Franca, Gouet, Bretagne
Villes et développement durable : des expériences à échanger
Contact : François DAVID, Coordinateur de bassin versant, Syndicat Mixte du Barrage du Gouët, 53 boulevard Carnot, 22000 Saint Brieuc, France - Tel : 02 96 01 21 10 - Fax : 02 96 01 21 19 - smbg.eau@wanadoo.fr
Sources supplémentaires : Diagnostic du bassin versant du barrage du Gouët, 1994-1995, SCE Nantes
Texto original
Syndicat Mixte du Barrage du Gouët - 53 boulevard Carnot, 22000 Saint Brieuc, FRANCE - Tel : 33 (0) 2.96.01.21.10 - Fax : 33 (0) 2.96.01.21.19 - - Franca - smbg.eau (@) wanadoo.fr