Qui a dit que la paix n’était pas possible ?
04 / 2002
Riobamba, avril 2001, nous nous réunissons, nous qui venons de réalités distinctes et de diverses régions d’Equateur, pour partager nos expériences. Notre intention est de créer un espace alternatif d’expression. Pour ce faire, l’Université polytechnique salésienne, par le truchement de l’Ecole de gestion appliquée au développement local durable et de la Coordination de radios populaires (CORAPE), crée le réseau équatorien Minga por la paz (REMPAZ), lieu de rencontre d’espoirs dans un pays et à une époque où il semble ne pas y avoir de place pour l’utopie. Cette initiative est appuyée par le programme Dph de la Fondation Charles-Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme.
Les principaux thèmes de réflexion à l’origine de la création de REMPAZ sont au nombre de quatre :
1. Les différentes formes d’inégalités constatées en Equateur : entre les hommes et les femmes et entre les générations, politiques, sociales et économiques.
2. La participation trop limitée des acteurs locaux dans la mise en oeuvre et la promotion du développement durable.
3. L’insuffisance des stratégies de communication dédiées aux droits des citoyens et la nécessité de protéger la libre expression.
4. L’insuffisance d’espaces de dialogue interculturel permettant d’apprécier la diversité et de dépasser toute forme de racisme et de discrimination dans le pays.
Ces problématiques sont enracinées dans le pays et très certainement menaçantes pour la paix. Dans ce contexte, REMPAZ s’est donné pour objectif de réunir les forces, les énergies, les idées et propositions qui contribuent à la paix au niveau local, national, régional et international. Face à des questions fondamentales comme "Que faire ? " et "Comment agir ? ", le réseau devient une façon souple de s’informer et d’être en lien.
Déjà, des initiatives et des propositions ont vu le jour :
- La création d’une radio communautaire a permis d’établir un contact direct avec le public, de le sensibiliser et d’obtenir sa participation dans la résolution des problèmes locaux. Les fiches de capitalisation Dph, outil ancré dans la réalité quotidienne des citoyens, contribuent à cette entreprise par l’échange d’expériences de vie. Le bulletin radio Minga por la paz, les efforts de la Corape dans l’édition et la production radiophonique, le travail de l’Ecole de gestion locale dans la production de fiches recueillant l’expérience de volontaires de différentes nationalités et niveaux de vie, témoignent d’un Equateur vivant et varié.
- L’atelier de capitalisation des expériences intitulé "Gestion et savoirs" est né de la conviction que l’échange est une forme d’apprentissage. Cent dix étudiants de l’Ecole de gestion locale et membres de la radio communautaire y participent. Déjà, plus de 130 fiches d’expériences ont été produites, qui laissent voir une grande diversité de groupes, organismes, institutions dédiés à des thèmes comme l’éducation, la santé, le travail avec les enfants, les jeunes ou les femmes, le renforcement de l’organisation, les projets productifs, la préservation du milieu ambiant, l’administration publique, etc. Ces fiches sont, bien sûr, vouées à rejoindre la banque de données internationales Dph, et permettent d’approcher de nouvelles formes de gestion de la Cité par la population elle-même.
- Des espaces comme la rencontre interculturelle "Construisons la paix à travers le développement durable" a permis de transmettre les propositions de chacun et de combiner différents modes d’expression artistiques (peinture, chant, etc.) pour dénoncer les difficultés.
- L’utilisation de moyens de communication comme le satellite a permis d’organiser de larges forums de discussions entre jeunes, tant au niveau local que latino-américain. Ce projet se nomme "L’Equateur qu’aime sa jeunesse".
La construction de REMPAZ est un processus humain régi par deux présupposés : unir ses membres et donner la parole aux citoyens et à leur réalité quotidienne. Une équipe coordinatrice tournante et deux assistants s’efforcent de recueillir et de structurer les récits d’expériences de chacun. Ecrire notre histoire a signifié en accepter les limites et les défis. La pratique, au sein même de notre équipe, de comportements solidaires est à la base de notre fonctionnement. Dynamiser l’utilisation de la banque de données Dph et s’ouvrir aux interventions de nouveaux acteurs dans le réseau restent les défis de REMPAZ dans un futur proche.
rede de intercambio de experiencias, construção da paz, solidariedade, educação intercultural, rádio comunitária, metodologia dph, rede de cidadãos
, Equador
Le réseau équatorien Minga por la paz (REMPAZ) s’est renforcé depuis novembre 2001. Désormais, un travail interne (constitution d’une équipe) et externe (réalisation de fiches, d’ateliers, de rencontres, de bulletins radio, etc.) ont permis de promouvoir REMPAZ dans différents lieux et d’installer le réseau comme acteur permanent de construction de la paix. Après une période de capitalisation et de transmission d’expériences venues de tous horizons par le biais de la rédaction de fiches Dph et de l’utilisation de la radio, une seconde période aspire à se convertir en un référent pérenne dans la gestion et la construction de la paix en Amérique Latine.
Fiche réalisée dans le cadre de la période sabbatique de la Fph, comme participation au bilan d’activités 2001.
Texto original
Red Ecuatoriana Minga por la Paz - Université Polytechnique Salesiana. Ecole de Gestion pour le Développement Local Durable, 2 avenue de octubre, 1436 y Wilson, Quito. ECUADOR - Equador - corape (@) aler.org