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Une trace pour ne pas oublier l’apartheid

Lindy Wilson, documentariste, a filmé la vie durant l’apartheid en Afrique du Sud

Sophie VALLA

12 / 2001

L’expérience de Madame Wilson débute par son implication dans une organisation d’éducation alternative s’occupant d’adultes sud-africains noirs sans opportunités. Ce qui a marqué Madame Wilson, durant la période de l’apartheid, c’est le déplacement de Noirs loin de leurs maisons pour la simple raison qu’ils n’étaient pas blancs. Choquée par cette réalité et engagée socialement, Lindy Wilson a cherché quelqu’un pour filmer cet état de fait et témoigner. Personne n’a entendu son appel, elle a donc décidé de le faire seule. Son premier film a vu le jour en 1978. Il s’intitulait "Cross Road". Cross Road était le nom d’un bidonville du Cap. Là, une loi n’autorisait les hommes noirs à venir de la campagne vers le centre-ville que s’ils possédaient un permis de travail. Leurs familles étaient interdites dans l’enceinte de la ville. Le projet Cross Road est né en même temps que des femmes et des enfants investissaient le bidonville, tandis que le gouvernement de l’époque menaçait de faire disparaître cet endroit de repli des familles noires. Cross Road est un témoignage de 35 minutes, filmé en 16 mm, unique sur l’apartheid. Lindy Wilson s’est alors découvert une passion pour le documentaire et la réalisation et est aujourd’hui cinéaste. Ce métier a longtemps été oublié en Afrique du Sud, aucune formation n’existait et la censure gouvernementale était très forte. Il faut noter aussi que durant l’apartheid peu de familles possédaient une télévision, qui n’était de toute façon pas indépendante. Le documentaire de Lindy Wilson a été censuré car perçu comme une action de résistance et de protestation. Le témoignage des familles de ce bidonville ont toutefois permis de faire pression sur les autorités pour ralentir leur déplacement. Et au niveau international, Cross Road a atteint son but : informer le monde sur la situation de l’Afrique du Sud durant l’apartheid et donner la parole à ceux qui n’y avaient pas droit. Une projection a même été effectuée aux Etats-Unis, à la Maison Blanche.

Madame Wilson a depuis réalisé d’autres documentaires sur le même sujet, racontant notamment des tranches de vie de familles en difficulté dans le contexte de l’époque. Elle s’est rendu compte du pouvoir des images et du nombre d’informations que peut contenir et transmettre un film. Elle le fait toujours de façon pacifiste. Si chacun de ses films délivre un message, son but ultime est de laisser une trace de l’histoire de son pays pour éviter l’oubli. "Elle prend l’histoire d’une famille ou un événement particulier qui représente un groupe plus important", ce qui fait de ses films des documentaires dans lesquels tout est vrai, mais raconté comme une histoire. C’est sa "voix de création pour donner la vérité". Madame Wilson a trouvé un moyen très personnel de changer les choses. Et elle se dit très heureuse aujourd’hui d’avoir apporté une petite contribution à l’Histoire et aux changements de son pays. Ses films sont des archives et une source de connaissance inestimables pour les générations futures d’Afrique du Sud et du reste du monde. Aujourd’hui, son action s’est diversifiée, elle produit, réalise des films et des documentaires à succès. Elle participe à de nombreux festivals dans le monde entier, où elle présente son travail et transmet son expérience. Madame Wilson a déjà sept films en plus de Cross Road à son actif, sans compter de nombreuses collaborations en tant que productrice (pour des séries télévisées, etc.).

Palavras-chave

apartheid, racismo, vídeo, comunicação, deslocamento da população, memória, história


, África do Sul

Comentários

Cette expérience m’a beaucoup touchée. Cette femme qui a l’air si fragile a joué un rôle, modeste selon elle, mais pourtant essentiel. En plus de son action dans son pays, elle s’est construit un chemin personnel, faisant d’une passion son métier. Restée naturelle et modeste, Lindy Wilson force notre admiration.

Notas

Lindy Wilson, cinéaste sud-africaine qui a travaillé sur des tranches de vie durant l’apartheid. Lindy Wilson, 52 rouwkoop road, Rondebosch 7700, South Africa - lwilson@wn.apc.org

Fiche rédigée dans le cadre de l’Assemblée Mondiale des Citoyens, Lille, décembre 2001.

Entretien avec WILSON, Lindy

Fonte

Entrevista

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