A l’aube de la réunification effective, Berlin, future capitale de l’Allemagne, se heurte aux « résistances » de ses habitants pour lesquels « le mur est toujours dans les têtes ». Un décalage existe donc entre la volonté et le processus politique de réunification déjà en marche des deux Allemagnes et sa réalité sur le terrain.
L’auteur observe à ce propos des signes contradictoires :
- Berlin-Est ne se distingue plus guère de son homologue occidentale car les traces de l’ancien régime est-allemand s’estompent peu à peu. Dans Berlin, chacun circule en effet désormais librement d’Est en Ouest.
- Cependant, les Berlinois cohabitent plus qu’ils ne fusionnent réellement, essentiellement pour deux raisons :
1/ Dans les faits, les ex-Allemands de l’Est n’ont pas encore engrangé les fruits de la réunification. Loin de disparaître, les différences et les inégalités persistent. Concrètement, les « Ossies » ne gagnent encore que 60 % du salaire des « Wessies », les tarifs des transports en commun, de l’eau et du gaz ne sont pas unifiés.
2/ Il existe un blocage psychologique pour les ex-Berlinois de l’Est, qui souffrent d’un complexe d’infériorité et traversent une crise d’identité. A Berlin, beaucoup d’anciens Est-Allemands ont le sentiment de « fierté volée » depuis la chute du mur, un événement historique qui allait, par bien des côtés, humilier les citoyens de l’ex-RDA. Les esprits se polarisent aujourd’hui encore sur les différences, chacun ne pouvant facilement rompre avec son passé.
Certains habitants pensent que la réunification n’a pas eu lieu et que l’Est a tout simplement été absorbé par l’Ouest. Même si personne ne souhaite revenir en arrière, l’euphorie qui avait présidé à la chute du mur en 1989 est retombée aujourd’hui devant les réalités amplifiées par la crise économique et le chômage.
Décidé en juin 1991, le déménagement du gouvernement de Bonn à Berlin pourrait cependant aider à tourner la page. Mais les freins sont nombreux : - les fonctionnaires installés dans leurs habitudes et leur confort à Bonn, réclament 15m2 supplémentaires par bureau.
- Les adversaires du transfert accusent le coût exorbitant de l’opération : 15 milliards de marks pour la normalisation des transports, 11 milliards pour la réfection du chemin de fer…
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, Alamanha, Berlin
Ébauche pour la construction d’un art de la paix : Penser la paix comme stratégie
Cet article, extrait de La Croix l’évènement des 18-19 juillet 1993, tente de montrer combien la construction de la paix est difficile sur le terrain, même quand elle est souhaitée, prévue et préparée politiquement.
Artigos e dossiês
ROTIVEL,Agnès, S.N. in. LA CROIX L’EVENEMENT, 1993/07/18 (France), 3552
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