L’engagement de l’Association Populaire, Familiale et Syndicale d’Ebersheim
Anne Sophie BOISGALLAIS, Jean Marie ANSEL
03 / 2000
En mars 1980, sous l’égide de l’Association Populaire Familiale et Syndicale (APFS)de Scherwiller, une douzaine de personnes créent l’APFS d’Ebersheim.
Leur première action consiste à demander la gratuité des manuels scolaires dans l’école primaire du village, ce qui est obtenu en coordination avec la mairie et les parents d’élèves, dès la rentrée 1981. S’en suivent une série d’actions pour améliorer la sécurité des enfants dans le village (abri bus, transports scolaires, panneaux Stop...), une collecte pour aider la Pologne et la création, en août 1983 d’un centre de loisirs. Le ramassage de vieux papiers permet la création d’une classe verte en 1984, des cours de cuisine ou de jardinage biologique sont mis en place et remportent un réel succès auprès des habitants.
En février 1988, en collaboration avec la bibliothèque, l’APFS participe à la mise sur pied d’un grand spectacle à partir d’un conte local, avec les enfants des écoles. Deux spectacles sont donnés pour plus de 500 spectateurs.
Chaque année, l’APFS organise le carnaval des enfants des écoles. C’est un moment de fête et de rencontre pour tous les habitants.
En 1989, le comité lance une réflexion sur la gestion des déchets, tout en tissant des liens avec un village roumain (Osesti, dans la province de Vaslui)alors que les régimes des pays de l’Est sont en pleine débâcle. L’APFS fait des collectes pour fournir notamment des produits d’hygiène à la population de ce village. La même année, Elisabeth Trau, co-fondatrice de l’APFS et directrice du centre de loisirs, met en place un repas de midi pour les enfants scolarisés. En 1990, l’APFS se pose la question de l’accompagnement des personnes âgées qui vivent seules dans le village. Le comité prend alors contact avec des lieux de vie environnants, avec le projet d’en créer un à Ebersheim. De gros problèmes d’acquisition de parcelle et de permis de construire retardent le projet. La collecte de vieux papiers, qui permet de financer diverses actions, se faisait au début porte à porte, mais le civisme des habitants aidant, une benne est - à partir de 1990 - disponible 4 fois par an et les personnes amènent leurs vieux papiers ficelés.
L’APFS développe aussi sa vocation culturelle, organisant par exemple une exposition sur le recyclage des déchets, la projection d’un film sur l’eau ou la visite du tri postal de Schiltigheim. En février 1991, le premier centre de loisirs d’hiver voit le jour. Des jeunes du village préparent le Brevet d’Aptitude à la Fonction d’Animateur (BAFA)pour encadrer ses activités. L’APFS organise aussi des commandes groupées pour réduire les coûts d’approvisionnement des familles en chocolats, produits d’entretien ou jouets de Noël.
Après une dizaine d’années de fonctionnement enthousiaste, l’année 1992 marque un "creux" dans la mobilisation : il y a de plus en plus de familles adhérentes, mais les animateurs bénévoles manquent et certains cours de jardinage biologique ou certaines rencontres sont annulés faute d’encadrement. Une soirée avec une psychologue scolaire décourage un peu les organisateurs : il n’y a que 13 participants et les délégués de parents d’élèves ne viennent pas...
Les diverses initiatives de l’APFS correspondant malgré tout à de réels besoins sociaux, le centre de loisirs, le carnaval, les soirées jeunes... marchent bien, mais le projet d’accueil gérontologique est toujours bloqué, et le projet de préau dans l’école maternelle est "enterré" par la mairie. Malgré de longues démarches entreprises, le projet de garderie péri scolaire ne démarrera pas à la rentrée 1995, faute de local. Les projets de plus en plus ambitieux complexifient et multiplient les démarches administratives, ce qui retarde leur réalisation, et use un peu les militants de l’APFS.
Toujours apte à rebondir, l’APFS continue à exercer une veille sur de multiples domaines. Ainsi, concernant l’environnement, L’APFS signale auprès de la direction départementale de l’environnement (DRIRE)le déversement sauvage de carburants, lubrifiants et batteries, dans un milieu naturel, par une société de casse automobile. Malheureusement, peu de choses seront faites dans l’immédiat, sinon l’interdiction de boire l’eau à proximité du site !
Quand l’APFS envisage de lancer des mercredis récréatifs, les assistantes maternelles font opposition au projet. Malgré cela, "La Passerelle", lieu d’accueil péri scolaire, nécessitant plus de 700 heures de bénévolat pour sa mise en conformité, est enfin inaugurée en septembre 1996. Les deux jours de portes ouvertes ont un bilan mitigé : peu de personnes de l’extérieur viennent aux stands et à l’exposition mis en place pour l’occasion. En revanche, les enfants répondent à l’appel pour le repas du midi, pour l’aide aux devoirs après l’école ou pour les mercredis récréatifs. Simultanément, de nouvelles formes de loisirs sont développées avec les jeunes animateurs : camping, canoë, sorties nature...
En 1997, l’APFS dénonce de nouveau les nombreuses irrégularités autour de l’auto-casse où un incendie a eu lieu. L’arrêté préfectoral n’étant pas respecté (route d’accès encombrée, matériaux non conformes, pollution par des produits toxiques, sur stockage de véhicules, pas de puits incendie...), le site a subi de très gros dommages écologiques. Malgré cela, l’exploitation continue avec stockage de carcasses sur les restes calcinés...
criança, proteção do meio ambiente, cidadania
, Franca, Bas-Rhin
C’est sur l’écoute et la parole qu’est fondé toute la démarche de l’association populaire familiale et syndicale de ce village situé tout près de Sélestat. Mais c’est aussi parce qu’elle s’est inscrite dans une logique de la durée, que leur action est productive. L’expérience a démontré qu’une bonne oreille, relayé par une parole de bon sens, au moment où il le faut peut être efficace !
Actas de colóquio, seminário, encontro,…
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