Un outil au service de la coopération décentralisée
01 / 2001
La gouvernance locale participe de la nécessité de saisir la gestion collective et participative de l’espace et de la chose publique à l’échelle locale. La politique la plus appropriée à ce niveau est la décentralisation dont les avantages ont été largement éprouvés dans les fortes régions du monde. Depuis le sommet de Rio, un autre concept a émergé, « L’action conjointe ». Ce concept a été pratiqué dans le district de Samé, région du kilimanjaro au Nord de la Tanzanie. Fred LERISE en service au Collège Universitaire d’Études Architecturales et Foncières à Dar- Es -Salam, se propose d’en tirer les leçons d’expériences :
L’action conjointe en tant qu’instrument destiné à faciliter la coopération décentralisée a été précédée d’un programme de réforme des collectivités locales en vue de développer un espace fiable pour les organisations de la société civile, qui « deviennent de plus en plus actives en matière de développement local ». Cela s’est traduit par la mise sur pied de structures consultatives et de prise de décision « plus ouvertes, au niveau local et à l’échelle du district ».
Seulement, la mise en pratique de l’action conjointe dans le district de Samé n’a pas été sans difficultés, du fait de la résistance à l’esprit d’ouverture des membres des conseils locaux. L’action conjointe exigeant ouverture et transparence administratives et financières, ils ont redouté de « perdre leur liberté ».
L’ouverture et la gestion d’un compte en banque conjoint avec la signature de toutes les parties ont contribué à développer des mécanismes fiables pour assurer la gestion financière des projets retenus dans le cadre de l’action conjointe. A cela il faut ajouter l’établissement collectif des rapports financiers effectué au niveau du comité consultatif du district, membres du gouvernement central et local, organisation de base, ONG, et autres acteurs pertinents.
Le partages des coûts a également contribué à la mise en pratique de l’action conjointe à Samé. A cet effet « les donateurs ont un certain intérêt et disposent d’un mandat pour s’assurer que les comités chargés de l’exécution des projets sont redevables des comptes, au plan financier ».
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, Tanzânia, Samé
Au-delà de tous ces aspects positifs, l’évaluation et le suivi du développement de l’action conjointe à Samé sont restés biaisés. « Ce qui fait l’objet d’une évaluation, note Fred LERISE, ce sont les résultats tangibles annoncés dans le projet, tels que les bâtiments scolaires, l’amélioration des infrastructures routières, etc. Les acquis, par exemple l’amélioration des voies d’accès ou une meilleure éducation ne sont pas directement évalués par les acteurs locaux ».
Pour Fred LERISE, plusieurs raisons expliquent cela :
-Le fait de l’intérêt des personnes participant à des actions conjointes dans les résultats tangibles. Il est courant de les voir prendre une part plus active durant l’exécution des projets, par exemple au stade de la construction, et moins active après, au stade de l’entretien.
-La question de la viabilité des acquis d’un projet est encore relativement nouvelle pour la plupart des acteurs. Une fois que le bâtiment est réalisé, la tendance est de considérer que le problème est résolu.
-Les acteurs de la base semblent manquer des capacités, des aptitudes et des ressources nécessaires pour envisager les projets au-delà de leur phase d’exécution.
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