Aspects méthodologiques - problème de la synthèse dans un environnement pluriculturel
09 / 1998
Du 26 au 29/05/98 s’est tenu à Bamako (Mali)une rencontre organisée par le CIDR réunissant : des bureaux d’ingénierie français partenaires (IRAM, GRET), la FPH (représentée par Ph.Amouroux), et 24 opérateurs de 12 pays d’Afrique francophone. Cette rencontre faisait suite à la rencontre de Conakry (1996)et Ouagadougou (1997)ayant toutes deux pour thème l’appui à la micro et petite entreprise en Afrique. Ses objectifs étaient la création d’un réseau d’appui africain à la micro et petite entreprise. Pour la préparation de cette rencontre, un document préparatoire rédigé par Catherine Chaze (CIDR)en concertation avec l’IRAM et le GRET, établissant une synthèse de l’action menée par les différents organismes jusqu’à cette rencontre a été envoyé à tous les participants ainsi qu’une fiche d’identification faite par les organismes et le programme (agenda)de la rencontre. Ce dernier s’est déroulé concrètement de la façon suivante : la première journée a permis aux participants de réagir sur le document préparatoire; durant la seconde, des sous-groupes ont travaillé puis proposé des principes d’action sur chacun des thèmes du document (34 principes sont ressortis, 3 points de débat majeurs ont été discuté en atelier); la troisième a été consacrée à l’examen d’une synthèse des principes proposés (rédigée le matin)pour aboutir à une charte de 16 principes s’adressant aux structures d’appui, aux organisations professionnelles, aux pouvoirs publics et aux bailleurs de fonds; la quatrième journée a été consacré à la constitution d’un réseau RAMPE, formalisé autour de la charte (Réseau d’Appui africain à la Micro et Petite Entreprise).
L’ensemble des débats a été animé par un Sénégalais assez neutre et convivial.
La rencontre s’est bien déroulée dans l’ensemble et a réalisé ses objectifs. Toutefois, le positionnement des organismes-opérateurs du Nord face aux opérateurs (acteurs de terrain)du Sud semble avoir posé un problème éthique et émotionnel lié aux enjeux culturels, historiques et financiers. Ce positionnement ambigu et incertain a provoqué à la fois des gênes et des tensions et a eu des répercussions directes sur le programme d’action de la rencontre. Notamment sur la rédaction de la synthèse des principes dans laquelle ni les opérateurs du Nord ni ceux du Sud ne voulaient se lancer; la mauvaise évaluation des blocages possibles et l’absence de processus participatif suffisamment large précèdant la rencontre; on soulignera également l’absence d’activités informelles (fêtes, sorties culturelles, etc..)
metodologia, estrutura de apoio, diálogo intercultural, empresa em rede, mediação
, África, Mali, Bamako
L’ambiguité des rapports Nord-Sud, entre opérateurs financiers et acteurs de terrain, rend les processus d’action difficiles. Il semble donc nécessaire d’engager au préalable dans ce type de rencontre (dans toutes ?)un processus participatif large qui permette d’éviter qu’un certain nombre de blocages et tensions viennent ralentir le programme d’action.
La présence d’un intervenant neutre (ici, la FPH a proposé une première rédaction de la synthèse)peut avoir un rôle majeur dans le difficile exercice de rédaction d’un document commun, et pour refléter une vision globale. En ce sens, il semble tout aussi nécessaire de comprendre les logiques de chacun des acteurs (financiers, non-financiers)ainsi que d’identifier les agents conflictuels afin d’éviter les interventions non-productives.
Les liens informels, absents dans cette rencontre, peuvent permettre d’éviter les tensions et autres frustrations qui peuvent freiner un processus de dialogue et d’action ainsi que nuire à l’émergence d’un sentiment de confiance.
Cette fiche a été réalisé à partir d’un entretien avec Philippe Amouroux.
Entretien avec AMOUROUX, Philippe
Entrevista
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