02 / 1998
Malick Sow, Secrétaire Général de la FAPAL (Fédération des Associations Paysannes de Louga)au Sénégal, témoigne :
"Nous avons comme partenaire principal SOS-Faim (Belgique), c’est notre 1er partenaire et je crois que jusqu’à présent, c’est le seul partenaire financier étranger avec qui FAPAL a travaillé. Nous avons commencé à travailler avec lui en 1992 à travers de petits financements, de petites subventions, cela dans le souci de mieux nous connaître. Puis chaque année, SOS-Faim a mis à notre disposition des fonds qui n’excèdent pas 15 millions CFA nous permettant de fonctionner et de faire de petites réalisations (embouche et pêche). C’est à partir de la fin 97 que nous avons élaboré avec lui un programme qui porte sur 5 ans (1998-2001). Leurs lignes de crédit portaient sur l’embouche et la pêche, en particulier. Ils sont venus nous rendre visite à 3 reprises avec des descentes sur le terrain. Mais à chaque fois, dans nos réalisations, nous n’exprimons pas en toutes lettres SOS-Faim; ou"ce financement a été fait par SOS-Faim". On met seulement FAPAL, Groupement X. Et SOS-Faim n’a jamais posé ce problème de paternité. Par contre, en ce qui concerne les autres ONG, le plus souvent à chaque fois qu’ils font quelque chose, ils l’identifient. Ils ont soit leur macaron, soit leur effigie, quelque chose qui les identifie.
Nos rapports avec SOS-Faim sont au beau fixe, ce qui peut s’expliquer par le fait que nous avons remboursé les crédits à 100% et ne sommes pas débiteurs vis-à-vis de la banque. On n’a pas dû faire appel à la garantie de SOS-Faim. Il paraît que c’est une première !
Le partenariat entre eux et nous paraît positif pour plusieurs raisons :
a)SOS-Faim n’a pas voulu nous suivre dans nos ambitions de départ : leur soumettre un gros programme et qu’ils mettent de grosses sommes à notre disposition. Ils ont préféré être francs avec nous, nous tenir un langage de vérité. Ils nous ont fait comprendre que nous ne nous connaissions pas et qu’avant de mettre des montants importants à notre disposition, nous devions nous connaître. C’est à travers des subventions de 6 puis 12 puis 15 millions que nous pourrions le faire. Même si cela devait prendre du temps, c’est comme cela qu’ils comptaient travailler avec nous.
b)Ils ont été très sensibles à tous les problèmes que nous leur avons posés et pour tous nous avons trouvé avec eux un début de solution : que ce soit pour les semences, l’embouche, la pêche ou notre fonctionnement.
c)Ils ont toujours répondu"présent"depuis 1992. Courant novembre 1997, nous avons élaboré ce programme quinquennal que nous comptons démarrer en janvier 1998. C’était un processus vraiment lent, mais SOS-Faim ne nous a jamais lâché.
d)A chaque fois, ils n’hésitent pas à venir sur le terrain pour se rendre avec nous auprès de nos groupements villageois, là où les activités se mènent, pour voir de visu ce que nous faisons, discuter avec les populations afin de mieux appréhender les difficultés que nous rencontrons sur le terrain. Ils ont fait preuve de compréhension dans pas mal de choses pour nous permettre d’arriver au niveau où nous sommes.
e)Sur le plan de la gestion, ils n’hésitent pas à nous faire les critiques indispensables permettant de nous améliorer. Ils auraient pu, ayant constaté des failles dans notre gestion ou dans nos types d’organisation, tirer une croix sur nos relations. Mais cela n’a pas eu lieu. Devant telle difficulté, n’importe laquelle, ils ont essayé de nous comprendre pour nous orienter dans un sens plus indiqué.
f)Ils ne nous ont jamais imposé quoi que ce soit.
g)Ils nous aident à travailler avec d’autres : on identifie les partenaires qui, dans un domaine identifié, pourront nous être utiles. Puis SOS-Faim met à notre disposition des moyens pour les faire venir et travailler avec nous".
política internacional, organização camponesa, financiamento do desenvolvimento, projeto de desenvolvimento, cooperação UE ACP, desenvolvimento rural
, Senegal, Louga
Un exemple de partenariat réussi décrit par le secrétaire général d’une association paysanne départementale. Il apporte la preuve que les procédures ou instruments de co-financement (UE ou AGCD Belgique)des programmes propres des organisations paysannes peuvent être efficaces et souples pour peu que l’ONG du Nord le veuille.
[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]
Entretien avec SOW, Malick
Entrevista
LECOMTE, Benoît
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