01 / 1999
1)Contexte du projet :
Le projet"TDH"a été réalisé dans le cadre du PDC du Bénin, financé par le 7ème Fond Européen de Développement (FED). La convention de financement globale pour le programme a été signée par l’ordonnateur National. Les différents opérateurs concernés par la gestion des fonds, le contrôle et la mise en oeuvre du programme ont été choisis préalablement.
Ainsi, chacun des projets n’a pas été adopté, négocié selon les procédures FED habituelles (négociation entre l’ordonnateur et la délégation de la commission européenne). Le rapport d’évaluation du projet souligne la quasi absence de l’Etat béninois du montage financier et le fait qu’une telle action, dont la dimension sociale relève des fonctions ,de la responsabilité de l’Etat, a été assurée sur un mode privé.
TDH avait été sollicitée au niveau de son délégué au Bénin, pour faire des propositions dans le cadre du lancement du PCD.
Les enfants errants dont on ne retrouve pas les parents, qu’on ne parvient pas à réinsérer, les enfants fugueurs (victimes de mauvais traitements)ainsi que ceux abandonnés au plus jeune âge, se retrouvent souvent dans les commissariats. Parmi eux, les enfants handicapés placés dans des structures d’accueils pour enfants errants de TDH,, sont rejetés par les autres.
Sur la base de ces constats, et de la nécessité impérieuse d’agir, TDH a sollicité l’aide de l’Union Européenne pour construire un centre d’accueil pour les enfants handicapés et abandonnés.
La demande de financement a été introduite en Novembre 1993, l’accord de l’Union Européenne a été obtenu le 21/12/94. Le premier versement a été effectué le 27/02/95. Les travaux ont commencé début mars 1995, en septembre 1995 les premières intégrations du bâtiment étaient possibles. Le terrain a été donné par l’archevêché de Cotonou.
2)Le projet, TDH et l’Union Européenne :
TDH est une fondation, créée en 1960, se revendiquant comme apolitique et non religieuse, dont le siège est à Lausanne, elle intervient au Bénin, en qualité d’Organisation Non Gouvernementale Internationale. Elle se consacre à l’aide à l’enfance meurtrie, dans quarante pays du monde. TDH est venu au Bénin par le biais de l’Eglise catholique.. Le fonctionnement de TDH est assuré par la recherche de fonds au niveau du siège ou des délégations nationales. 75% des financements sont trouvés directement sur le terrain et les 25% restant sont assurés par la coopération suisse et des dons, legs. Le siège a l’habitude de travailler avec l’Union Européenne. Dans ce projet l’UE a demandé que les financements passent par une ONG locale (Foi et Partage)
Toutefois, le responsable du projet enfants errants, sociologue et assistant social de formation, installé dans les vieux et petits locaux de TDH à Cotonou , insiste sur l’ignorance à leur niveau (même après la réalisation du projet)des possibilités offertes par les financements de l’Union Européenne. Cela les a pénalisés dans la façon de monter l’opération. Ainsi, la délégation de TDH du Bénin ne savait pas combien elle pouvait demander à l’UE."Elle s’est donc restreint au minimum au point de ne pas prévoir certaines dépenses indispensables (clôtures, meubles,...)qu’elle a dû couvrir directement ou en recherchant d’autres sources de financements : Rotary Club pour l’installation du groupe électrogène, l’Archevêché pour la clôture, le Ministère de la Santé a détaché Soeur Sabine, infirmière d’Etat, au centre d’accueil des handicapés".
Selon P. Fayno, lorsqu’ils se sont aperçus de cela ils ont demandé une augmentation du budget du projet à l’Union Européenne qui aurait refusé.
L’opération a donc été possible grâce au volontariat et l’acceptation d’être payé en dessous des tarifs par la plupart des acteurs.
Au cours de la réalisation du projet, les contacts avec la délégation de la Commission Européenne se sont limités à quelques visites de chantiers, à l’inauguration et à la vérification de la collaboration effective de l’ONG Foi et Partage. Seul le délégué de TDH était en contact plus poussé avec l’Union Européenne.
TDH a donc été le concepteur et le maître d’ouvrage de ce projet. Mais sans la collaboration d’autres intervenants ce projet n’aurait pu voir le jour, tant pour le fonctionnement de l’infrastructure (financée par l’Europe)que pour son fonctionnement et son entretien. L’évaluation montre que le projet n’aurait pas pu être mené sans un tel intermédiaire dont le dévouement du personnel n’a pas été pris en compte dans l’évaluation chiffrée. Cette structure a permis de faire transiter les fonds, de passer les contrats nécessaires, d’assumer les démarches. Même si cette institution fonctionne en grande partie sur le bénévolat, les évaluateurs, ainsi que l’équipe responsable du projet, affirment que ce rôle d’intermédiaire, aurait dû être rémunéré en tant que tel.
L’existence du bâtiment, son fonctionnement et les réactions de la population suffisent pourtant a donner satisfaction à TDH. P. Fayno souligne que la population de Dekanme a priori réticente, s’ouvre à cette structure ; des femmes apportent même des aliments, les villageois ont demandé en échange que leurs filles soient formées et agissent dans la maison. En ce sens, pour eux, le projet a pleinement répondu à leurs attentes et aux besoins.
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, Benim, Dekanme
Ce projet s’inscrit dans le PCD béninois, du 7ème FED. Sur ce point, il semble être peu adéquat à l’esprit CD et correspond mieux à la logique des microréalisations dans la coopération de l’Union Européenne. En effet, cela correspond à la construction de petites infrastructures à l’échelle locale, répondant à un besoin réel de la population.
Fiche basée sur : le Rapport annuel 1997 de coopération entre l’Union Européenne et la République du Bénin, délégation de la commission européenne ; le document de suivi/évaluation du PCD au Bénin, GRET, Mai1996 ; l’étude méthodologique " Coopération décentralisée, une approche nouvelle au service du développement participatif " sous la coordination de F. Douxchamps, Novembre 1996 ; ainsi que sur l’entretien avec Paul Fayno, responsable du projet enfant errant TDH Bénin, et avec Thomas Egbé, coordinateur administratif et financier de TDH Bénin et Togo, le 12/01/99.
[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]
Entretien avec FAYNO, Paul; EGBE, Thomas
Outro ; Entrevista
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