Le Togo connaît depuis 1984 une forte récession économique. Dans ces conditions, le problème de subsistance en milieu urbain se pose avec acuité. L’augmentation du nombre des jeunes vivant dans la rue est indice de la détérioration des conditions de vie en ville.
Jusqu’à présent, c’est le secteur informel qui absorbe les nouveaux actifs et assure leur maigre subsistance et leur intégration sociale. Mais malgré son ouverture, ce secteur (70% des actifs à Lomé)reste inaccessible aux plus pauvres et aux plus marginalisés.
Il s’agit de diversifier et de développer le secteur informel afin qu’il maintienne sa capacité d’absorption.L’AATM (Association d’aide aux artisans du tiers-monde), après une étude approfondie du secteur informel au Togo, a conclu à la nécessité d’initier ou de développer des petits crédits informels liés à des actions de formation et de sensibilisation aux métiers de l’artisanat ainsi qu’à une promotion de l’innovation.
L’objectif général du projet est de favoriser l’intégration des plus pauvres au secteur informel en facilitant leur accès à ces activités. Mais il faut favoriser l’installation de nouveaux opérateurs sans appauvrir l’ensemble du système. Cela peut se faire d’une part en améliorant la rentabilité des activités du secteur informel et d’autre part en élargissant le marché propre du secteur informel, c’est-à-dire en améliorant sa capacité à concurrencer le secteur moderne, notamment d’importation.
Trois types d’actions ont été réalisées:
-l’installation chaque année dans une activité informelle d’une centaine de jeunes femmes à l’aide de petits crédits.
-l’amélioration des revenus d’une soixantaine d’entrepreneurs grâce à une formation adaptée
-la préinstallation d’une trentaine d’apprentis avec un système d’ateliers-épargne.
Le petit crédit d’installation a été une solution adéquate pour l’ensemble des bénéficiaires. Le taux de recouvrement est de 97% mais avec un dépassement des périodes d’amortissement prévues.
Le mécanisme d’octroi des petits crédits a été accompagné d’un volet d’ation sociale pour limiter le plus possible les difficultés dues à l’extrême précarité économique des bénéficiaires de prêts (assistance médicale, prévention du paludisme, planning familial, constitution d’épargne, etc.)
Tous les artisans suivis par le programme bénéficient d’un perfectionnement ou d’une formation complémentaire. Le projet incite d’autre part les artisans bénéficiaires à assurer à leur tour la formation en apprentissage gratuit de jeunes en difficulté.
L’action "innovations" a permis de sensibiliser les artisans au concept de "qualité" pour les aider à assurer une production régulière correspondant à des normes spécifiques afin de pouvoir présenter des produits adaptés à la demande extérieure et concurrentiels pour affronter les productions d’Asie ou d’Amérique latine.
Intérêts et limites du projet: les groupes urbains défavorisés sont difficilement repérables et accessibles. De plus, avec eux, on entre souvent dans un système d’assistance permanente, réduit parfois à des actions de charité ou de distributions diverses. L’intérêt de ce projet est qu’il s’agit véritablement d’actions de développement. Le programme "petits crédits" a répondu à un besoin manifeste des femmes et a permis d’améliorer sensiblement leurs revenus.Mais cette amélioration reste fragile et trop dépendante de la conjoncture.
L’accès au crédit doit-il demeurer permanent? Quel mécanisme pourrait permettre de dépasser le niveau précaire de subsistance? Par ailleurs, l’installation de jeunes artisans défavorisés ne résoud pas le problème de leur accès au marché. Celui-ci ne peut se faire que par une qualité d’exécution supérieure qu’ils pourront acquérir avec des actions de formation et de perfectionnement, actions qui nécessitent des moyens importants. Un passage de l’informel au formel sera sûrement nécessaire pour créer une structure durable d’assistance et d’octrois de crédits aux artisans. Une des difficultés de ce projet "Echoppe" est que les bénéficiaires issus du secteur informel sont inorganisés et dispersés géographiquement.
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, Togo, Lomé
"Jeunes, Ville, Emploi" Colloque organisé par le Ministère de la Coopération et du Développement. Paris. 26-29 octobre 1992. Contacts pour ce projet: Comité français contre la faim (CFCF), 8 rue du Dobropol, 75017 Paris. Tél. (1)40 55 09 33; Olivier Hauville, B.P. 3035 Lomé. Togo.
Actas de colóquio, seminário, encontro,…
PSH=PROGRAMME SOLIDARITE HABITAT; GRET HABITAT
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