2 - Contenu du projet
11 / 1998
Le document écrit final constituant le projet de territoire décrit dans la première fiche « Démarche et méthode » comprend quatre parties : un document pédagogique préalable, déconnecté du contexte local, appelé « Analyse prospective - La France qui change - Eléments de débat - Eléments de réflexion stratégique sur l’organisation spatiale d’un territoire » et trois parties spécifiques au projet territorial particulier : un état des lieux analytique, des alternatives stratégiques avec scénarios, et un véritable projet de territoire. C’est ainsi que les documents écrits ont été établis définitivement après coup, pour constituer une base culturelle commune de référence pour l’ensemble des partenaires.
Introduit par cette phrase de MACHIAVEL « Il n’y a pas d’autres moyens de te garder des flatteries qu’en faisant comprendre autour de toi que la vérité ne t’offense point ; mais si chacun a le droit de te dire la vérité, on ne peut te manquer de respect. « , l’état des lieux analytique a intégré les études déjà effectuées auparavant et les éléments apportés par les rencontres avec les partenaires, les acteurs, mais aussi les opposants, les associations… Le réseau conseil n’a volontairement pas voulu y parler des « trains qui arrivent à l’heure », mais a souhaité provoquer certaines « piqûres désagréables qui produiront leurs effets plus tard, dans le temps », dans la construction dans la durée du futur partagé du territoire. L’état des lieux, abondamment illustré de croquis, de photographies,… a été organisé essentiellement autour du territoire (imbrication des échelles, notion d’agglomération et de son « pays », pertinence des territoires par rapport aux problèmes), de l’économie, du paysage, de la morphologie et de la croissance urbaine, pour aboutir à une hiérarchisation partagée des enjeux urbains, conomiques et paysagers.
Introduites par la phrase de Tacite « Rien n’est si faible ou instable que le renom d’une puissance qui ne s’appuie pas sur une force à elle », le deuxième document « Analyses et alternatives stratégiques » a présenté à l’aide d’illustrations les grandes alternatives de développement en fonction des atouts et de handicaps, des opportunités et des menaces, des options à choisir. La mise en commun des problèmes, des besoins, des propositions, des projets et des choix possibles conduisent à l’élaboration des schémas et propositions d’alternatives pour l’organisation spatiale du territoire et pour certains projets (auto)routiers.
Enfin, le projet de territoire a été conçu après avoir repéré les points de désaccord entre partenaires, en rapprochant les convergences, en dessinant des propositions territoriales concrètes, elles aussi illustrées de nombreux croquis, voire de propositions architecturales, urbanistiques, paysagères ou routières dessinées, constituant la trame d’un projet durable permettant l’appropriation collective. Dans les zones d’incertitudes, la trame paysagère a été renforcée pour pouvoir être utilisée pour plusieurs scénarios du futur. Le projet propose aussi des traitements d’interfaces, des priorités de phasage, des moments et des lieux de rencontres, un processus de pilotage sur plusieurs années, suivi par des groupes d’expertise. Ce projet a pour but permettre aux différents acteurs de ce territoire de mettre en ouvre durablement des stratégies de coopération par de la subsidiarité active en créant des synergies et de la solidarité autour de cette citation de Léon FELIPE, déjà citée dans la lettre de l’alliance, qui introduit le projet et qu’ont souhaité s’approprier les décideurs : « l’important n’est pas d’arriver seul et tôt mais d’arriver ensemble et à temps ».
desenvolvimento sustentável, desenvolvimento local, planejamento do território, projeto de desenvolvimento, metodologia
, Franca
Villes et développement durable : des expériences à échanger
Gouverner les villes avec leurs habitants
Cette appropriation collective dans la durée a déjà permis à la ville et à d’autres communes de réduire dans ses documents d’urbanisme les futures surfaces de zones d’activités, de prendre en compte certains aspects de la mixité urbaine, d’autres modes de transport dont la marche à pied (de vie quotidienne ou de loisirs), de créer des liaisons entre patrimoine, culture environnement, identité, économie, d’associer les ennemis d’hier (opposants politiques, associations de défense)dans la construction de l’avenir. C’est ce projet de territoire qui constitue actuellement la base de départ culturelle commune et partagée pour la poursuite du débat et pour l’appropriation collective du devenir.
RESOPOLE a été dissout le 31 aout 1998. Jean-Charles Poutchy-Tixier est ex-gérant de RESOPOLE et chargé de la construction de ce projet de territoire. Cette fiche décrivant à une méthode spécifique sur un cas concret et difficile est à rapprocher de la méthode proposée dans le document « Construire un projet de territoire » édité en septembre 1997 par le Ministère de l’Equipement, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de l’Emploi et de la Solidarité.
En 1998, l’auteur, Jean-Charles POUTCHY TIXIER, était chargé de mission sur le développement durable au Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement (METL) en France.
Jean-Charles POUTCHY TIXIER est chercheur au Conseil National des Transports (CNT).
Pour le contacter : Jean-Charles.Poutchy-Tixier@cnt.fr ou Jean-Charles.Poutchy-Tixier@equipement.gouv.fr
Texto original
Autrecontact : WERNER, Klaus, Ministère de l’Equipement - Arche de la Défense 92055 Paris la Défense, tel. 01 40 81 15 45