12 / 1996
Le Guizhou est une province au coeur des montagnes et restée isolée à cause des difficultés d’accès. Ce n’est que très récemment que les premiers touristes y ont pénétré. En très peu de temps, tous les stéréotypes touristiques y sont apparus spontanément. Les premiers touristes ("longs nez")ont été accueillis avec curiosité, mais les populations villageoises ont très vite compris le bénéfice qu’elles pouvaient en tirer. Lorsqu’un car de touristes est annoncé, les travaux des champs sont immobilisés parfois pour une longue attente. Un programme artificiel d’accueil, de danses, de faux mariage, d’étalage artisanal se déploie aussitôt. Une compétition âpre surgit entre les familles et les villages. La sélection des villages pour l’accueil touristique est réalisée par le bureau de tourisme local qui est le lieu de toutes les transactions. L’argent recueilli ira d’abord aux intermédiaires, puis aux artistes des spectacles. Les autres grapilleront les produits de leur artisanat. Cette compétition entraine une fièvre d’aménagements divers plus ou moins authentiques. Chacun est à l’affût de ce qui a pu plaire pour le multiplier. La musique traditionnelle fait place à un disco local dans des conditions technologiques très défectueuses. Le moment arrive où l’artificiel est tellement criant que les touristes se dirige vers des lieux encore inconnus.
turismo, turismo e meio ambiente
, China, Le Guizhou
On assiste dans le Guizhou au schéma en raccourci de ce qui s’est passé dans tous les lieux touristiques du monde. Il aboutit à une distribution des ressources inégalitaire, à la prédominance du petit commerce, à la désaffection des travaux des champs traditionnels au profit d’une activité très déstructurante pour les habitants, et en même temps très fragilisante socialement, créant des disparités économiques entre les habitants et de graves tensions. Que le flux touristique soit ralenti ou suspendu pour une raison quelconque (et ces raisons peuvent être multiples)et tout une population risque de basculer dans la précarité. Ce qui manque à cette région, ce sont des projets de développement durable incluant le tourisme, assumé par des responsables comprenant les éléments traditionnels et/ou charismatiques de la population locale. Ce qui imposerait un travail préalable d’information et une sensibilisation de la population dès les premiers signes d’ouverture touristique. Ce qui imposerait aussi une responsabilité des agences de voyages et des touristes eux-mêmes.
Pour plus d’information, on peut contacter CLASTRES, Genevièveà Transverses, 7 rue Heyrault 92100 BOULOGNE. Tel (1)49 10 90 84;
Le mémoire de maîtrise en question a été soutenu à l’INALCO, département Chine.
Tese e memoria
CLASTRES, Geneviève, Réflexions sur l'ouverture touristique du Guizhou (France)
Transverses - 7 rue Heyrault, 92100 Boulogne, FRANCE. Tel 01 49 10 90 84. Fax 01 49 10 90 84 - Franca