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Le tourisme pratiqué dans les parcs nationaux serait-il une nouvelle forme de colonialisme ?

Dora VALAYER

08 / 1997

La forme de tourisme qui se développe le plus rapidement dans certains pays, notamment en Afrique, se dit respectueux de l’environnepment, mais représente pour les populations locales une nouvelle forme de dépendance vis-à-vis des pays occidentaux émetteurs de tourisme.

Dans un pays comme le Kenya, le tourisme de découverte de la vie sauvage représente un secteur de plus en plus important de l’économie, qui atteindrait 40 pour cent des entrées de devises. Le tourisme pratiqué dans les parcs nationaux se donne souvent le nom d’écotourisme. Mais aller au-devant de la nature devrait signifier s’en préoccuper, et visiter les parcs nationaux, respecter la vie sauvage tout en contribuant financièrement à son entretien. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas. Les parcs nationaux sont le plus souvnet une création de l’esprit colonial. Avant le colonialisme, la vie sauvage et les populations co-existaient. Les relations n’étaient pas toujours harmonieuses, mais le colonialisme qui a commencé par la chasse, par une utilisation abusive de grandes étendues pour des cultures intensives, et parfois par le développement d’industries a déséquilibré une fragile écologie. On a créé des habitats exclusifs pour les animaux, sans beaucoup de respect pour les humains. Beaucoup de populations ont simplement été expulsées de leur propre habitat, par exemple dans le Selous Game Park en Tanzanie où 40 000 Ngindos ont été évacués et leur habitat détruit. Les Masai au Kenya et en Tanzanie ont perdu le droit d’être nomades sur la terre de leurs ancêtres parce que leurs droits sont moins respectés que les intérêts des touristes occidentaux, lesquels veulent expérimenter la nature sauvage avant de retourner dans leur propre habitat urbanisé. Toutefois, un certain nombre de projets sont menés en étroite collaboration avec les communautés pastorales locales et sous leur contrôle, pas seulement en Afrique, mais aussi en Australie et en Amérique latine. Si bien que, à cette condition, cette forme de tourisme pourrait devenir possible.

Palavras-chave

turismo, gestão de recursos naturais, movimento ecologista, ética ambiental, turismo e meio ambiente


, Quénia, Tanzânia, Namíbia, África do Sul, Selous Game Park, Namaqualand, Tsavo Community

Comentários

La littérature sur le tourisme est souvent faite de clichés. Par exeple celui suivant lequel il serait moins dommageable pour l’environnement d’aller observer la vie sauvage que de partir à la chasse à l’éléphant. Or ce n’est pas l’obersvation en elle-même de la vie sauvage qui est préjudiciable, mais les infrastructures, les découpages de territoire, les expulsions de populations vivant jusque là en symbiose avec leur environnement, qui peuvent faire autant de mal que la chasse, maintenant strictement réglementée. L’être humain doit être considéré comme méritant autant le respect que les animaux sauvages. Il est utile que cet article vienne nous rappeler que l’image positive des parcs nationaux peut cacher des réalités contestables, mais que certines précautions peuvent rendre cette forme de tourisme tout à fait positive.

Notas

L’auteur de cet article travaille pour les Amis de la Terre

Fonte

Artigos e dossiês

MITTLER, Daniel, Tourism Concern, Wildlife Rules, Tourism Concern in. Tourism in Focus, 1997/03 (ROYAUME UNI), 23

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