07 / 1996
Le secteur de la recherche en Hautes Dilutions se trouve pour la majorité des chercheurs confronté à un problème de taille, un paradoxe qui relève de la contradiction dans les termes : la recherche obstinée d’"objets" (molécules)là où il n’y en a plus depuis belle... dilution! C’est à sa rencontre avec la philosophe Agnès Lagache, auteur de ce nouvel outil épistémologiques qu’est le paradigme du sens, que Madeleine Bastide, Professeur d’immunologie à l’Université de Montpellier I, Présidente-fondatrice du Groupe International de Recherche sur L’infinitésimal (GIRI), doit d’avoir pu progresser dans ce domaine, qui, comme l’immunologie, relève d’une logique de l’information (concrète, non linguistique)et non de la substance; ce que les chercheurs classiques ne veulent pas admettre. Une interdisciplinarité qu’il faut donc concevoir comme l’ouverture à de nouvelles structures de pensée.
Imaginez un chercheur qui, ne parvenant à trouver dans ses hautes dilutions l’objet introuvable, raisonne comme s’il était là tout de même, fait des hypothèses improbables d’erreurs de manipulations, de "chaos déterministe", de contaminations externes, etc. En fait il se trouve face à des problèmes aberrants, des manipulations non répétables ou qui échouent, des effets aggravants provoqués par la dilution: tous problèmes inhérents à ce domaine. Et qui proviennent de l’acharnement à ne pas vouloir raisonner autrement que dans le cadre du paradigme mécaniste, et selon la logique de la substance. Exemple: étant donnés deux groupes de souris fortement irradiées et en état sub-létal, on a fait boire à celles du premier groupe de l’eau contenant des immuno-modulateurs (substances endogènes du système immunitaire)en HD, et au second groupe, de l’eau diluée dynamisée sur elle-même sans produit mais selon une simulation complète du procédé. Et on s’est rendu compte que cette dernière avait un effet pharmacologique sur les souris parfois supérieur aux molécules hautement diluées. Cet "effet solvant" est incompréhensible en système mécaniste où c’est le type même de l’expérience ininterprétable. Etudier le vivant dans le cadre d’un paradigme qui l’appréhende comme un objet inerte, s’apparente, dit M. Bastide, "à vouloir faire rentrer une sphère dans une forme conique".
Le chercheur qui ne veut abandonner sa structure de pensée se trouve dans l’impasse, tandis qu’un esprit ouvert acceptera la nécessité d’un changement de système logique. Encore faut-il qu’il ait connaissance de l’existence d’outils épistémologiques différents. C’est ce qui s’est passé pour Madeleine Bastide quand, en juillet 1989, elle a reçu l’ouvrage d’Agnès Lagache, "Echos du sensible". Ce livre posait les bases d’un paradigme des signifiants concrets apte à rendre compte de la communication entre le monde et le corps et qui constituait un outil adapté au vivant. Trois jours, dit-elle, elle est restée "cramponnée à ce livre", qui est ressorti de ses mains tout annoté et flêché... Une interdisciplinarité exemplaire venait de voir le jour. D’abord dans une certaine difficulté à trouver des langages communs, puis des passerelles se sont installées, empruntées désormais dans la confiance, la complicité et une compréhension qui doit beaucoup à l’intuition. Mais ce procédé doit rester spontané car il nécessite une disposition d’esprit particulière, l’absence de désir de pouvoir mais en revanche le sens éthique, car dit M. Bastide citant A. Lagache: "On ne fait pas de science sans éthique".
Avec la connaissance de ce nouveau paradigme et de ses règles, tout s’est éclairé. Il devenait logique qu’une information trop puissante ou mauvaise soit plus dangereuse (aggravante)que pas d’information du tout : comme dans une conversation, une plaisanterie non perçue comme telle. "L’effet solvant" de l’eau diluée dynamisée sans produit trouvait son explication : cette eau s’avère être dans un "état modifié" qui lui donne un comportement électro-magnétique la rendant capable de capturer dans l’organisme des informations endogènes résiduelles non détruites avec l’irradiation et qui vont de façon aléatoire soigner ou tuer la souris. Devenue un vecteur, elle ne peut plus servir de "témoin". Il fallait donc séparer les souris en trois groupes, un groupe traité par l’eau simple (vrai "plancher"), un groupe recevant les molécules HD (avec des différences significatives de protection contre la mort)et un dernier qui reçoit l’eau en "état modifié". L’effet pharmacologique de cette dernière sur les souris a été confirmé, en particulier en période de très forte réponse cellulaire. Car il faut introduire la chronobiologie dans l’étude des phénomènes vivants -le vivant est de fait placé dans un rapport chronobiologique au monde. Un travail de vérifications sur deux ans permet de constater des variations de la réponse au cours de l’année, selon des rythmes circa-annuels, qui font passer les souris de la mimesis active à une mimesis passive qui les tue.
La cellule est plus intelligente que ne le pensent les molécularistes! :
Autre phénomène informatif, que ne reconnaissent pas les mécanistes : les HD d’une substance toxique (métal)sont capables de diminuer la toxicité de ce même toxique vis à vis des cellules. Le toxique HD fait sens pour l’organisme qui sait qu’il faudra résister et de quelle manière. Mais pour les molécularistes, le signal (substance en HD)ferait sécréter immédiatement la molécule de résistance au toxique, par effet direct, ce qui reviendrait à ouvrir son parapluie dans sa maison dès qu’on apprend qu’il va pleuvoir! Au vu des dosages ceci est faux : cette molécule est introuvable au moment du signal, alors qu’on peut la constater à l’apparition du danger. La cellule comprend l’information HD et attend d’être en situation d’intoxication pour sécréter la molécule (elle attend la pluie pour ouvrir son parapluie!)Il s’agit d’un apprentissage et l’organisme vivant est bien une "structure informée-informante". L’information, si précise et puissante qu’elle ne peut être enrayée que par une information d’un niveau supérieur, n’est pas un objet matériel mais sémantique. L’homéopathie, qui relève de cette logique, est une contestation fondamentale de la médecine mécaniste. Le paradigme du sens qui modifie la façon même de concevoir l’expérience "est une des grandes découvertes du siècle, une grande pensée et les pensées fortes ne meurent pas", dit M. Bastide.
Loin d’être un procédé artificiel, cette interdisciplinarité est donc à la base de la recherche actuelle de M. Bastide :"Je n’aurais pu progresser sans ces nouveaux concepts, il faut changer de lunettes, ce qui permet de voir ce qu’on ne voyait pas jusque-là."
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, Franca
On comprend sur quoi butent les mécanistes qui ne veulent pas adopter d’autres structures de pensée. La vérité ne peut être réduite à un savoir fermé et sa recherche est nécessairement enthousiasmante. L’interdisciplinarité réintroduit la passion, le plaisir, la créativité.
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Livro
BASTIDE, Madeleine
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